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rendu, par fon arrêt du 4, porter atteinte à la difcipline intérieure du corps; qu'elle avoit feulement defiré qu'il s'affemblat de nouveau au fujet du Sr. Linguet; qu'il l'entendît fur les défenfes, & remit enfuite le réfultat du you qui, feroit porté fur fon compte, à MM. les gens du roi,

Le même jour 6, la caufe de la comteffe de Béthune ayant été appellée, elle fupplia la cour de lui accorder encore huitaine, puifque l'arrêt du 4 lui donnoit lieu d'efpérer que fon défenfeur lui feroit rendu; mais après un long délibéré, ce dé-lái lui fut refufe. Son procureur voulant plaider on lui dit qu'il ne pouvoit le faire dans une caufe d'appel, & la cour ordonna que la comiteffe plaiderait le lendemain elle-même, ou à fa place, un avocat autre que le Sr. Linguet..

Le 7, la comteffe de Béthune fe rendit à la grand chambre, accompagnée de beaucoup de dames de fes parentes, amies, & d'une foule de fpectateurs. Elle y lut avec beaucoup de netteté le plaidoyer de fa caufe, qui fut renvoyée au 13. Ce jour-là, cette dame a fini.de plaider, & s'en eft tirée avec un applaudiffement général..

Dans l'affemblée des avocats qui s'eft tenue le 16, depuis 3 heures après-midi jufqu'à 9, le Sr.. Linguet, qui devoit y comparoitre, a parlé avec: beaucoup de préfence d'efprit & de modeftie :: cependant, le fcrutin ne lui a pas été plus favorable que dans les précédentes affemblées, & i y a eu 184 voix, pour qu'il foit rayé du tableau, contre 37 qui étoient en fa faveur.

Le mémoire à confulter & confultation contre le Sr. Brochet de St. Preft, dont on a parlé,, a tellement allarmé l'abbé Terray, qu'il a pris des arrangemens pour défintéreffer les héritiers. du feu Sr. Potier, afin d'empêcher qu'ils ne pour-fuiviffent cette affaire, & que ce mémoire ne fe répandit davantage dans le public.

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Il paroit un nouveau mémoire intitulé: Mémoire pour M. le maréchal de Richelieu, contre le Sr. Vedel de Montel, major &c. Le maréchal prétend qu'il en réfulte, que, fous quelque point de vue que l'on envifage le Sr. de Vedel, dans quelles pofitions que l'on le prenne, on trouve toujours dans fes démarches les caracteres de la complicité; que n'ayant pu être dupe de la conduite de la dame de St. Vincent, il a été nécesfairement fon complice. On attend avec impatience la réponse du Sr. de Vedel à ce mémoire qui ne peut refter fans replique de la part de cet officier, cruellement inculpé dans cette étrange affaire.

Le maréchal de Richelieu a rendu publiques auffi fes obfervations fur les requêtes préfentées par la dame de St. Vincent, tant au châtelet qu'au parlement; elles tendent au même objet que les mémoires précédens. Ce feigneur a auffi fait imprimer les interrogatoires fubis par le Sr: de Vedel Montel , par devant le lieutenant-crimi nel au châtelet de Paris: ils forment plus de so pag. in 4. Il a pareillement fait imprimer celui fubi par Rubi devant le même magiftrat, qui contiennent 15 pages. Le M. de Richelieu prétend que les aveux de ce marchand frippier éclairciffent les réponses amphibologiques & les réticénces du major.

La dame de St. Vincent fut déclarée, le 7, non recevable dans fa requête à la Tournelle , pour annuller les procédures faites au châtelet contr'elle, & fes co-accufés &c., & il fut ordonné qu'elles feroient fuivies jufqu'à parfait jugement, fauf l'appel en la cour.

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Sur la plainte en fubornation de témoins de la part de la dame de St. Vincent contre le maréchal de Richelieu, le parlement a cru devoir connoitre d'une inculpation de cette nature, qui atta

que un pair de France: en conféquence la Tournelle a rendu un arrêt qui porte que furtout il en fera référé aux chambres affemblées; en conféquence, reçoit le procureur-général oppofant à l'exécution de l'arrêt du 21 Février dernier, faifant droit fur fon oppofition, déclare ledit arrêt & tout de qui s'en eft fuivi nul & de nul effer. Les chambres fe font affemblées en conféquence dudit arrêt, le 10 & ont arrêté la convocation des pairs, pour prendre féance au parlement.

Le 17, les princes & pairs fe font rendus, le matin, à la grand'chambre, & le résultat de l'affemblée, qui a duré jufqu'à deux heures paffées, a été d'ordonner l'apport de toutes les procédures faites au châtelet, la tranflation de tous les accufés, de la dame de St. Vincent, du Sr. de Vedel &c. &c. à la conciergerie, & l'affemblée a été renvoyée au 24 de ce mois.

Il paroit un mémoire imprimé & adreffé au roi par les proteftans de Guyenne, le 3 du mois dernier; ils fupplient S. M. de leur accorder la liberté de confcience, & emploient tous les moyens que l'humanité leur fuggere pour toucher notre augufte monarque, afin d'obtenir cette grace; ils apportent des certificats des lieux où ils habitent, par lefquels la nobleffe du pays rend justice à leurs vertus patriotiques; ils ont adreffé ce mé moire à tous les princes, pour réclamer leur pro tection auprès de S. M.

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Jamais affaire n'a plus fait gémir de preffes que celle du comte de Guines, contre le Sr. Tort & fes co-accufés: il paroit un fecond mémoire du Sr. Roger, ci-devant fon fecrétaire, qui répond à ce que lui a repliqué cet ambaffadeur, prétend prou ver que fa plainte eft vexatoire, calomnieufe; développe fa conduite, celle qu'il a dû tenir, dont il infere devoir prétendre des dommages & inté

rêts, d'autant que les pourfuites qui ont eu lieu, contre lui, décret de prife-de-corps &c. &c.,, n'ont été faites qu'aux rifques, périls & fortunes. du comte de Guines.

Il y a longtems qu'on cherche des expédiens pour garantir les ruches des dangers auxquels elLes font exposées. Un gentilhomme du Poitou vient d'en trouver un qui mérite d'être connu & d'être imité. Il a fait faire dans un des murs. de fon château quantité de loges deftinées à fuppléer les ruches, & à fervir de retraite aux abeilles ; une petite ouverture pratiquée en dehors, fert d'entrée & de fortie à ces précieux infectes; une pierre de taille placée en dedans, s'ouvre à volonté, lorfqu'on veut voir ce qui fe paffe intérieurement, ou que le tems de faire la récolte eft arrivé..

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On mande de Calais qu'on a tué dans les environs de cette ville un aigle royal qui avoit 6. pieds d'envergure.

Il y a eu dernierement à la plaine des Sablons une courfe de chevaux à laquelle toute la cour & la ville ont affifté: il y avoit des paris trèsconfidérables que le cheval du comte de Lauzun. a fait gagner. Quoique ce triomphe ait coûté la vie à cette malheureufe bête, cela n'a pas rebuté quelques autres feigueurs qui fe difpofent à faire courir de nouveau.. Comme ce fpectacle a paru amufer la reine, le corps municipal a faifi cette occafion pour faire conftruire un pavillon: roulant, d'où S. M. pourra jouir de cet amufe ment avec fa cour, & y être à l'abri des intempéries.

La ville romaine qui a été découverte en Cham pagne par le Sr. Grignon, a 60 mille toifes quarrées de furface. Dans le plan que fon fils en a levé, on diftingue la diftribution des rues, qui font toutes tirées au cordeau, les édifices publics,,

les maifons, les caves, les manufactures, less bains, les puits, les citernes, les latrines, les folles & les fours à potier.

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La partie des antiques les plus remarquables confifte en bled: noirci fans avoir perdu fa forme; une bague d'or finguliere par le nom du propriétaire qui eft gravé fur le champ de la pierre du chaton quelques monnoies, une cuiller, &, plufieurs bagues d'argente: Les bronzes font précieux, nombreux, & en partie originaux. Les plus intéreffans font beaucoup de monnoies & de. médailles gauloifes & romaines de différens modu-, les, qui prouvent que cette ville fut fondée par les Gaulois, prife & rebâtie par les Romains fous Augufte, rafée & brûlée par les Goths, fous Conftance; quatorze petites. ftatues de différen tes divinités, des bagues, des anneaux, des phalluss des amulettes, des caffolertes, des aiguilles de différens genres, des clefs & d'autres parties de fermetures; deux vafes, une plume à écrire & fon encrier; des poids, des balances,. des romaines; des pieds romains, des cuillers, des fibules, des outils d'artiftes & des inftru mens de chirurgie; enfin, une infinité d'objets à l'ufage du culte des dieux & de la vie civile. Parmi les antiques en fer, on remarque principalement un mafque, des clefs de toute elpece, des inftrumens du labourage, & ceux qui fer voient aux facrifices; les o Qutils de prefque tous es arts; des terremens de voitures & de condui tes d'eau des mors, des bollettes; des pentures & des fermetures de portes en un mot, tout ce qui s'exécute en ter pour les usages de la vie. Il y a auffi des parties de ftatues en terre blanche du pays; quantité de vases, aufli variés par la qualité de la terre, par la grandeur & leurs formes agréables, que par les ornemens riches, & bien exécutés qui caractérisent les ufages aux

les

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