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miniec, dont le comte Krafinski est évêque actuel. C'est ainfi que, fous le regne d'Augufte III, fon pere, devenu veuf, paffa à l'évêché de Cujavie, où il fe donna pour fuffragant le dernier de fes freres, tandis que le cadet occupoit le fiege de Kaminiec, de forte que le futur évêque se trouve fils & neveu d'évêques. On dit que le comte Mlodziejowski, grand-chancelier du royaume, & évêque de Pofen, veut également fe donner un coadjuteur dans la perfonne du comte Okencki, évêque de Chelm.

On apprend que de nouvelles troupes ruffes font entrées en Lithuanie; qu'en Podolie, les Autrichiens convertiffent en fortereffe la ville de Snyatyn, & qu'en Valachie, ils entourent d'un foffé chacun des endroits qu'ils fe font appropriés ; que les glaces de la Viftule s'étoient tellement entaffées près de Zakroczyns, & avoient bouché le cours de ce fleuve, au point que tous les environs en étoient inondés; qu'à Cracovie, le fond d'un gros batteau s'étant détaché pendant le trajet depuis ladite ville jufqu'à Cafimir, il ne s'étoit fauvé que 4 perfonnes de 60 dont ce bateau étoit chargé.

La glace qui couvroit la Viftule depuis 3 mois, s'eft enfin rompue, le 21 du mois dernier, & n'a caufé que peu de dommages; il n'en eft pas de même à Thorn, d'où l'on apprend que tous les environs font inondés. Les lettres de Grunau à/2 milles de Conitz, portent qu'on y a reffenti un tremblement de terre, & que ce phénomene qui s'eft fait fentir en d'autres endroits, a fendu, aux environs de Zempelberg, une montagne fur laquelle eft pratiqué le grand chemin.

DANTZIG (le 3 Mars ). Nous venons d'éprou ver une inondation dont on n'a point d'exemple dans ce pays. Après dix jours de dégel, la glace dont la Viftule étoit couverte, fut pouflée

par fon courant, dans la nuit du 23 au 24 du mois dernier, avec tant d'impétuofité, qu'elle emporta grand nombre de mailons; & pour comble de malheur, la glace s'étant arrêtée près du château, à l'embouchure de ce fleuve, & ayant ainfi fermé Piffue aux eaux, toutes les terres & les maitons des environs en furent fubmergées : elles gagnerent les magafins de la ville, dont elles ont gâté prefque toutes les marchandifes; enfin, les bâtimens, les ponts, les éclufes, &c., en ont fouffert confidérablement: on évalue ce dommage à plus de cent mille écus.

ALLEMAGNE.

HAMBOURG (le 9 Mars.) Le Sr. Mathias, résident du roi d'Angleterre, a déclaré au sénat de cette ville, «que le roi fon maitre fe flattoit que les négocians de Hambourg n'enverroient, di*rectement, ni indirectement, à fes fujets des colonies de l'Amérique feptentrionale, aucune efpece de secours; que s'il arrivoit qu'ils en ufaf fent différemment, ils ne pourroient attribuer qu'à leur imprudence les pertes qu'ils éprouveroient à cette occafion: en conféquence, le fénat a fait convoquer le corps des négocians, & lui a notifié cette déclaration.

Le 26 du mois dernier, 50 navires mirent à la voile pour aller à la pêche de la baleine au détroit de Davis, & à celle du chien-marin, le long des côtes du Groenland.

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On apprend qu'une puiffance voifine a fait arrêter & emprifonner, dans une fortereffe, un de les fecrétaires intimes du cabinet.

Des lettres des frontieres de Turquie portent que ce n'eft qu'avec la plus grande répugnance que les Tartares de Crimée fe prêtent aux intentions des Ruffes; que la plus grande partie des Avril, 1975, are, quinz.

B

habitans de cette prefqu'ifle a toujours le même attachement pour le kan que la Porte y avoit nommé pendant la guerre, & qu'elle protefte encore contre l'article du traité de paix qui la concerne. On affure que la ville de Kilbourn eft encore occupée par les Tartares, & que les Ruffes ont fait avancer deux régimens pour reprendre cette ortereffe. Malgré ces nouvelles, qui peuvent être fondées, à quelques égards, il n'en eft pas moins certain que le traité de paix entre les deux empires s'exécute pleinement; la Porte y met une bonne foi qui n'eft peut-être que l'effet de l'épuifement & de la crainte. Le miniftere ottoman fent que, quelque rigoureufes que foient les loix que la Ruffie lui a impofées, elle auroit pu exiger davantage. Les Turcs ont touché au moment d'être chaffés de l'Europe; ils doivent fe trouver heureux d'y conferver encore un empire confidérable, affoibli à la vérité, mais non pas démembré, comme il auroit pu l'être.

Les dernieres lettres de Pologne portent que la démarcation des frontieres de la république & des états pruffiens eft abfolument interrompue, & que les commiffaires des deux puiffances fe font féparés. Par celles de Danemarck, la cour paroit avoir renoncé à l'exécution du canal projetté dans les duchés de Holstein & de Slefwic, pour fervir de communication entre la mer Baltique & celle du Nord.

BERLIN (le 11 Mars.) Le roi a difpofé de la place de maréchal de la cour du prince de Pruffe, vacante par la mort du colonel de Forcade, en faveur du colonel d'Arnfledt.

Le roi à donné des ordres pour la construction d'une machine hydraulique de nouvelle invention, au moyen de laquelle on pourra forer à la fois plufieurs pieces de canon de fer, dont S. M. fat

venir une grande quantité de Suede. Ces canons font destinés, dit-on, pour la marine, dont le roi a jetté les premiers fondemens, & qu'il a réfolu de mettre fur un pied refpectable. On affure que S. M., qui'a déjà fait conftruire plusieurs frégates à Stettin, a envoyé des commiffionnaires en Angleterre, pour y acheter plufieurs vaiffeaux de guerre qui feront le commencement & le fond de cette marine.

Il paffe auffi pour certain que l'augmentation de 40 hommes par compagnie, qui n'a eu lieu jufqu'ici que dans quelques régimens, va s'étèn dre à tous les régimens de campagne.

On apprend que le prince Grégoire Orlow, grand-maitre de l'artillerie ruffe, & directeur du génie, qui étoit arrivé le 21 du mois dernier, à Konigsberg, en étoit parti, le 25, pour aller rejoindre en Italie le comte Alexis, fon frere. Le général Bauer, qui accompagne ce prince, avoit été chargé par l'impératrice de Ruffie de faire quelques changemens aux pieces d'eau des jardins de Czarsko-Zelo, Lorfque S. M. I. s'y rendit, elle fut fi fatisfaite de l'exécution, qu'elle lui envoya une tabatiere d'or, enrichie de diamans, pour la valeur de 4 mille roubles, & elle y ajouta ce billet. Un jardinier de Czarsko Zelo a trouvé cette tabatiere en péchant un des étangs de ce chateau; j'ai jugé qu'elle ne pouvoit appartenir qu'au géné ral Bauer, à qui je la renvoie. Cette maniere de donner, a le mérite de la nouveauté, & celui de rendre le don plus précieux encore.

MANHEIM (le 17 Mars.) L'archiduc Maximilien, qui étoit arrivé ici le 10 de ce mois, fous le nom de comte de Burgaw, en eft reparti le 13, pour retourner à Vienne : on n'a rien négligé en cette cour pour lui en rendre le féjour agréable, Ce prince venoit de Nancy, & en der

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nier lieu de Strasbourg. A fon arrivée dans la premiere de ces villes, le 4, il fut reçu à l'hôtel du gouvernement, par le comte de Stainville, commandant en chef, & par le Sr. de la Galaiziere, intendant de la province. Le 5, il reçut la principale nobleffe, le rendit à l'églife des cordeliers, lieu de la fépulture des princes de la maison de Lorraine; l'après midi, il vit, fous les armes, le régiment du roi commandé par le comte du Châtelet, & celui de dragons de la Roche-Foucault, commandé par le duc de Liar.court; la place royale & la carriere furent illuminées le foir, ainfi qu'elles l'avoient été la veille. L'archiduc partit le 6 & arriva le même jour à Strasbourg, où il defcendit à l'auberge du Corbeau, Il reçut, 1on arrivée, la vifite du prince Louis de Rohan, coadjuteur de cet évêché, du Sr. d'lavilliers, maréchal de-camp, qui commande en l'abfence du narquis de Vogué, & du Sr. de Blair, confeiller d'état, intendant d'Alface. Le 7, il se rendit à la place d'armes, accompagné du Sr. d'Invilliers, & vit la parade, qui fut commandée par le Sr. de Lot, maréchal-de-camp, lieutenant de roi de la place. Enfuite il alla dîner à l'intendance, où le Er. de Blair fit fervir une table de 50 couverts à laquelle affifterent les principales perfonnes qui fe trouvent actuellement dans cette ville. De ce nombre étoient deux princes de Saxe-Meinun-. gen, deux princes de Heffe-Darmstadt, deux princes de Heffe-Rothembourg, & le prince de Hohn-Zollern. L'après-midi, le comte de Burgaw vifita les fortifications, accompagné du Sr. Larcher, maréchal-de-camp, qui en eft le directeur. 11 alla enfuite à la comédie; & le foir, il fe rendit au palais épifcopal, dont tout l'intérieur & les dehors étoient illuminés, & où le coadjuteur, qui y avoit raffemblé les perfonnes les plus diftinguées de la ville, fit fervir trois tables de

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