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« nous abandonnâmes sans réserve à << la tendresse du souverain qui daignait a nous nommer du nom de fils; nous « quittâmes les douceurs de la vie pri«vée pour consacrer aux Suédois le « reste des jours que la Providence a nous réservait.

<< En mettant le pied sur le sol de la << presqu'île scandinave, nous reçûmes « l'hommage des populations, des maagistrats et de l'armée. Nous n'avions a formé d'autre vœu que celui d'em<< bellir la vieillesse du roi et de réta« blir l'indépendance extérieure du royaume, premier appui de la liberté « des peuples. La Providence a béni « nos travaux et a couronné nos efforts. « La presqu'ile scandinave est indépen<< dante de toute influence quelconque; les citoyens ont continué de n'être ⚫ justiciables que de la loi et des tribubunaux qu'elle a créés. Malgré l'agitation que laisse toujours dans les « esprits et souvent même dans les ac«tions une secousse de l'ordre social « telle que la Suède venait de la subir, « la patrie n'a eu à regretter que la sé<< paration de quelques individus, qui ont provoqué sur eux l'application de ces mêmes lois pour des délits politiques de lèse-majesté.

« Nous rappelant qu'à pareil jour, il «y a vingt-quatre ans, nous abordaa mes sur le rivage suédois, nous « avons cru devoir saisir l'occasion de « cet anniversaire pour remercier la « Providence de la diminution du fléau « cruel qui a ravagé différentes parties « des royaumes unis; nous profitons « encore de cette journée pour déclarer, « comme nous déclarons par la pré

« sente:

« 1° Que nous accordons une amnistie << pleine et entière à ceux qui, depuis a notre arrivée en Suède, ont été con« damnés pour des délits politiques ou « de lèse-majesté;

a 2° Qu'en conséquence de l'article << précédent, ceux qui ont été condamnés « à l'exil pour causes susdites auront « la faculté de revenir en Suède, et y « jouiront de la plénitude des droits << qui leur étaient acquis avant leur ju« gement;

« 3o Celui ou ceux qui se trouvent « détenus par suite de sentences por«tées contre eux seront immédiate<< ment mis en liberté.

« En foi de quoi nous avons signé la présente de notre main, et y avons << fait apposer notre sceau royal. Donné « au château de Stockholm, le 20 oc<< tobre 1834. »

Au mois d'août de l'année suivante, Charles XIV fit un voyage en Norwége où il fut accueilli avec des transports d'amour et d'enthousiasme, non moins vifs qu'à l'époque de son couronnement. Cette réception si affectueuse et si empressée, ces preuves si unanimes de la confiance et de la reconnaissance des Norwégiens, devaient porter à croire que les sages représentations de Charles XIV, et la décision prise par le storthing de 1828, avaient produit un effet salutaire ; elles permettaient d'espérer que les vues paternelles du roi ne rencontreraient plus d'obstacles dans ce royaume, et que désormais il n'y serait plus question de cette fête du 17 mai, qui réveillait de si tristes et de si funestes souvenirs. Cependant le roi apprit que dans le sein même du storthing assemblé en 1836, on n'avait pas craint de rappeler cette époque désastreuse. Et cependant, depuis le pacte d'union du 4 novembre 1814, la Norwége devait à la sage administration de Charles XIV des avantages que tous les bons esprits savaient apprécier: les dettes de l'État s'étaient éteintes dans une heureuse progression, les ressources du pays s'étaient étendues et consolidées par suite de la confiance accordée aux institutions politiques. Cet oubli coupable des bienfaits d'un gouvernement uniquement occupé, depuis vingt-deux, ans à consolider l'édifice de la nationalité norwégienne, cet acte d'ingratitude si peu mérité, joint à d'autres causes de mécontentement, déterminèrent le roi à dissoudre le storthing par une résolution en date du 2 juillet 1836. Avant de recourir à cette mesure, autorisée sans doute par la constitution, mais qui répugnait à ses principes, il avait, dans plusieurs lettres, représenté au

conseiller d'État Collett, président du gouvernement royal de Norwége, les graves inconvénients de la conduite inconstitutionnelle du storthing. A ce prince qui, loin de gêner en rien les prérogatives des assemblées délibérantes, laissait les diètes se prolonger au delà du terme prescrit, afin d'obtenir par la maturité des travaux législatifs toutes les garanties possibles de sagesse et de prudence, à ce prince, dis-je, il fallait des raisons bien puissantes pour se décider à un pareil acte de sévérité.

Le storthing réclama contre sa dissolution; mais le roi persista avec fermeté dans la décision qu'il avait prise.

« Le roi n'est pas étonné de la douleur qu'exprime le storthing, » disait Charles XIV dans son message du mois de juillet, « car cette assemblée « doit s'affliger de n'avoir pas profité « d'un intervalle de cinq mois pour ter<< miner les affaires les plus essena tielles, celles pour lesquelles ses mem<< bres avaient été convoqués et envoyés « par leurs concitoyens. Les faits prou« vent que, bien que la loi fondamentale « n'accorde au storthing que trois mois « pour ses délibérations, il en a passé cinq dans des discussions souvent « inutiles, au lieu de s'occuper de l'in« térêt présent du peuple norwégien, « de sa tranquillité et de sa prospérité ⚫ future.

« Les actes du storthing ont seuls « décidé le roi à le dissoudre; ces actes « sont des faits; chaque citoyen peut « s'en convaincre.

« Le roi n'a pas expliqué tous ses motifs il en a de très-légitimes. Il « a trouvé chez quelques hommes l'in«tention persévérante de rappeler une « époque où les deux peuples étaient << en armes l'un contre l'autre; époque « où leurs dissensions, si elles eussent « continué, auraient couvert de deuil « les deux pays. Le roi a consulté le « pacte fondamental, et il a reconnu « que le paragraphe 10 lui commandait « de ne pas tarder à ordonner son « exécution. Il l'a fait. La loi est souveraine pour tous, et c'est au roi à « la faire respecter. »

Dans le temps même où le roi déployait cette juste sévérité, il donnait à la Norwége de nouvelles preuves de sa sollicitude paternelle, en prenant les mesures les plus efficaces pour faire disparaître de ce pays les dernières traces d'un malaise dont la prolongation pouvait être, jusqu'à un certain point, attribuée, sinon à la malveillance de certains esprits, du moins à leur égarement; il faisait créer des ateliers destinés à occuper les classes pauvres, et allouait des sommes considérables pour l'extinction de la mendicité.

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L'aperçu qui accompagne votre rapport du 5 juillet 1836, écrivait « Charles XIV au président du conseil d'État, fait voir que, nonobstant la « diminution de moitié des impôts dé«< crétée en 1833, la caisse d'Etat pos<< sède le résidu considérable d'un mil« lion cent cinquante-trois mille sept << cent vingt-neuf species en argent, et << de deux cent soixante-seize mille huit «< cent quatre-vingt species en papier. « Ces ressources sont une preuve matérielle de la bonne administration « du pays; elles sont à la vérité la propriété de l'État; mais c'est le gou« vernement qui les a ménagées; un emploi sage et utile aux familles doit « procurer du travail aux citoyens nécessiteux, en diminuant les charges « des contribuables, et former une ré<< serve en cas de besoin. »>

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Cependant le storthing, malgré sa dissolution, continuait à délibérer, persuadé que ses observations du 7 lui en donnaient le droit. Et cependant les termes de la constitution étaient précis: « Le storthing, est-il dit au paragraphe 80, restera assemblé aussi longtemps qu'il le jugera nécessaire, cependant pas au delà de trois mois « sans la permission du roi. » Ainsi la dissolution prononcée après deux mois de prorogation consacrés à des discussions inconstitutionnelles était un acte légitime que le gouvernement royal de Norwége aurait dû faire exécuter immédiatement. Le conseil d'État n'en fit rien; il laissa le storthing délibérer après la notification qu'il avait reçue de la résolution royale, et cette

faiblesse amena d'autres empiétements. L'assemblée décréta la réunion de l'odelsthing() pour examiner la conduite du conseil. Le roi qui, dans un pareil état de choses, pouvait recourir aux voies de rigueur, ne se départit pas de sa modération; il écrivit au président Collett:

« Je demande à chacun des mem<< bres du conseil son opinion particu«lière; qu'il dise si cette réunion de << l'odelsthing doit être regardée comme « un acte que la passion a provoqué « dans l'intention d'inspirer de l'effroi << aux conseillers de la couronne, ou « si cette mesure n'a été que l'effet du « moment, occasionné par l'irritation « d'une espérance déçue.

Recourir à ce moyen, c'était laisser au storthing le temps de persévérer dans sa résistance, à laquelle, on n'en pouvait plus douter, là malveillance n'était pas étrangère. L'odelsthing traduisit le ministre d'État comte de Löwenskiold devant le rigs-ret, tribunal composé en grande partie des membres de l'assemblée qui avaient réclamé contre la dissolution, ce qui constituait le storthing juge dans sa propre

cause.

Malgré cette illégalité flagrante, le roi se contenta d'ordonner à son conseil de Norwége d'examiner les changements qui, d'après un tel abus des attributions du rigs-ret, devaient être apportés dans les règlements de ce corps judiciaire, relativement à la responsabilité et à la publicité des votes. İl ordonna de plus au conseil d'examiner la loi sur la responsabilité des membres du storthing, du conseil d'Etat, du houste-ret, et les articles de la loi fondamentale qui auraient besoin de plus de clarté, afin de mettre les conseillers d'État, les fonctionnaires publics et le peuple lui-même à l'abri

(*) Le storthing choisit un quart de ses membres pour former le lagsthing, les trois autres quarts composent l'odelsthing, ce qui donne deux chambres ayant leurs présidents et leurs secrétaires particuliers, mais qui, dans certaines circonstances, se réunissent et délibèrent ensemble.

de l'arbitraire. Quant à la question soulevée par l'ordonnance de dissolution, Charles XIV la renvoyait avec confiance à un storthing extraordinaire convoqué pour le mois d'octobre. Sans doute le roi ne se dissimulait pas que dans cette assemblée il aurait à traiter avec l'opposition qui venait de donner un si fâcheux exemple, mais il espérait aussi que les bons citoyens, les hommes sincèrement dévoués aux intérêts du pays, lui prêteraient un appui salutaire. Dans les instructions adressées, le 2 octobre, au rigstatholder, comte de Wedel-Jarlsberg, relativement à l'ouverture du storthing extraordinaire, Charles XIV disait :

«Il faut que je sache moi-même si « l'union est un vain mot ou si elle « commande le respect qui lui est dû; « si la bonne foi préside à nos transac« tions ou si je dois toujours y suspec << ter un sens caché; si, lorsque je ne « veux que le bien, on doit essayer de me « priver ainsi que la nation des moyens « de l'exécuter, et si je dois léguer à << mes descendants et aux deux royau« mes deux peuples heureux, loyaux et tranquilles, avec des semences d'a« narchie et de confusion, qui, éten<< dant leurs racines, pourront se développer tout à coup au jour du danger, et menacer alors l'indépen« dance et les libertés communes. »

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Le comte de Wedel-Jarlsberg, homme ferme et éclairé, sut imprimer une marche régulière au gouvernement royal de Norwége pendant la durée du storthing extraordinaire. L'assemblée elle-même délibéra avec calme et sagesse, et toutes les difficultés qui avaient troublé un instant le repos de l'État furent entièrement aplanies. Charles XIV n'abusa point de cette victoire; il prouva qu'il y avait encore un prince assez fort de ses loyales intentions pour ne pas profiter d'un succès politique (*).

La longanimité du roi, sa modération, sa prudence, son respect pour les lois, avaient présenté un contraste trop frappant avec les prétentions exa

(*) Voyez plus haut p. 385.

gérées et illégales de ses adversaires, pour ne pas convaincre tous les esprits que ces dissentiments devaient être surtout attribués à la malveillance d'un petit nombre d'esprits inquiets.

«Loin de m'opposer à des demandes « fondées sur la justice et l'équité, » disait Charles XIV au comte de WedelJarlsberg, par son message du 23 février 1837, «on me trouvera toujours « fidèle observateur du pacte fonda« mental, mais en même temps résolu « à repousser les funestes interpréta«tions. De vaines paroles, débitées « à la tribune, ne peuvent pas faire <disparaitre les faits; calme et pros« périté depuis vingt-deux ans, liberté plus étendue que celle des sauvages « de l'Amérique, industrie croissante, « finances rétablies et marchant vers la « perfection des calculs, cessation de l'impôt foncier pendant les trois an<< nées de budget, voilà les résultats « obtenus. Et que peut-on vouloir en Norwége? que désire-t-on de plus? « Que l'on s'explique, et je répondrai a la loi à la main, la justice dans l'âme, « l'affection dans le cœur. >>

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Ces prétentions si vagues, que Charles XIV ne pouvait comprendre, se sont dévoilées tout récemment.

Vers le commencement d'avril, une association de jeunes littérateurs annonça la publication d'une feuille hebdomadaire intitulée Nordiske Ugeskrift (Union du Nord), ayant pour objet de rapprocher les opinions en Suède, en Danemark et en Norwége, sous le prétexte d'une communauté d'origine et d'intérêts, afin de diriger ainsi les idées vers un renouvellement de l'ancienne union, dite de Calmar.

Une gazette de province suédoise ayant reproduit cette annonce d'une manière qui pouvait faire croire qu'elle cherchait à propager en Suède un semblable projet, le roi se fit présenter le numéro qui contenait cette sorte de manifeste, et l'ayant lu avec le sourire sur les lèvres, il dit, en le posant tranquillement sur une table: « Quant aux Etats scandinaves, je m'en rapporte

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Voulant éviter néanmoins qu'on pût élever quelques doutes sur ses intentions, il dicta les considérations suivantes, qu'il fit transmettre à ses agents diplomatiques et aux autorités de l'intérieur, pour qu'ils les fissent connaître dans le cas où l'on réussirait à donner quelque consistance à de tels projets :

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« Les principes qui règlent la politi<< que de Sa Majesté ne datent pas « d'hier. Ce qu'elle était en 1814, elle « l'était en 1830, elle l'est encore au«jourd'hui. Ses antécédents forment << aussi son avenir et la garantie de sa « fixité; car elle s'appuie, avant tout, << sur le respect mutuel de ses droits et << de ceux d'autrui: c'est là le secret de « ses maximes, sa base et sa conduite première. Elle n'ignore pas les sour« des menées qui s'agitent en Europe a de près ou de loin, cherchant partout « à réchauffer, dans un but subversif, « des animosités éteintes, qu'un esprit « de vertige peut seul évoquer du néant. « Elle en déplore les tentatives chez les autres; mais, dans la sphère de sa << propre action, elle saura les réprimer « de quelque côté qu'elles se présentent « et quels que soient les souvenirs « qu'on veut remuer, qu'ils soient empruntés à un temps reculé ou à une « époque plus récente que cette union « de Calmar, de mémoire si doulou« reuse pour la Suède. La Providence « en a reconstruit les éléments dans a les seules dimensions que réclamaient «< impérieusement la position géogra<< phique et les intérêts politiques de la « Scandinavie. D'accord avec eux, la « sainteté des traités et un pacte bila« téral ont tracé aux deux royaumes <«< unis les limites qui doivent leur as<< surer le bonheur et la tranquillité au dedans, la paix et l'indépendance au « dehors. Une autre combinaison quel« conque n'est plus ni dans leurs vœux, « ni dans leurs intérêts. Conserver in«tact ce qui existe, repousser avec au« tant d'énergie que de mépris toute « insinuation d'un bouleversement des << idées et des choses, maintenir l'ordre

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<< et le repos public, augmenter par de « sages institutions la prospérité inté« rieure de ses États, cultiver l'amitié de ses voisins et alliés, et leur offrir << au besoin ses bons offices dans l'in« térêt de la paix générale, voilà la « sollicitude constante du roi, son am«bition, et le but de ses efforts. Gui« dée par ses principes, heureuse de « les avoir plus d'une fois mis en pratique non sans succès, Sa Majesté « ne peut donc que désapprouver hau<< tement les velléités irréfléchies qui << tendraient à altérer l'ordre de choses << actuel dans les trois royaumes du Nord. Elle désire que ses sentiments « là-dessus soient aussi clairement compris qu'ils sont sincèrement expri« més. »>

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Certes, il était impossible de donner une improbation plus complete, ni mieux motivée, à un projet inexécutable dans la situation actuelle de l'Eu

rope, à un projet où l'on ne tient aucun compte de l'intérêt que peuvent avoir les Etats maritimes, et notamment la Russie et la Prusse à ce que les deux côtés du Sund n'appartiennent pas à la même puissance.

La Suède est contente de son sort, car jamais aucune époque de son existence politique n'a été plus glorieuse ni plus prospère. Libre, régie par de sages lois, Voyant chaque jour s'améliorer son agriculture, son industrie, son commerce; en paix avec tous les États de P'Europe, estimée, respectée par eux, elle n'a d'autres souhaits à former que de conserver à jamais l'heureuse position qu'elle doit à la sagesse et aux talents de son roi. Elle la conservera: elle sait tout ce qu'elle peut attendre, quand le ciel lui enlèvera ce roi bienaimé, des lumières d'un prince, suédois par l'éducation et par le cœur.

Le même bonheur est reservé à la Norwége, et, pour en jouir, il ne lui manque rien que de mieux comprendre ce qu'elle doit à Charles XIV. Qu'elle compare ce qu'elle était en 1814, et ce qu'elle est aujourd'hui. L'état florissant de son commerce et de ses revenus, l'accroissement de sa population, ses impôts diminués des

deux tiers, sont autant de bienfaits du souverain auquel elle doit son indépendance. Elle ne peut l'oublier sans ingratitude, et sans compromettre son avenir, inséparable désormais de celui d'une nation avec laquelle elle ne doit plus former qu'une même famille.

Au moment où j'écris ces lignes, Charles XIV est dans sa soixante-quatorzième année; mais sa verte vieillesse permet à la Suède de fonder encore de longues espérances sur cette vie qui lui est si chère.

Encore quelques mots, non plus sur le Suédois, mais sur le Français; car si le devoir a imposé à Charles XIV de pénibles sacrifices, jamais par le cœur il n'a cessé d'être notre compatriote. Quiconque aura étudié avec impartialité cette vie restée si pure, malgré tant de vicissitudes, aimera à reconnaître que le dévouement de Charles XIV pour la Suède, sa seconde patrie, ne lui a jamais fait oublier la France, pour laquelle il a combattu trente ans, et qui doit être fière de le compter au nombre de ses plus illustres enfants. Les secours prodigués par le prince royal aux prisonniers français après les batailles de Gross-Beeren, de Dennewitz et de Leipzig; le renvoi furtif de plusieurs officiers de marque tombés au pouvoir des alliés dans les journées des 16, 18 et 19 octobre 1813; son attitude pendant la campagne 1814; la neutralité dangereuse à laquelle il se réduisit pour ne pas pénétrer les armes à la main sur le sol de son ancienne patrie; le refus non moins dangereux de prendre part à la coalition après le retour de Napoléon en 1815; le généreux asile qu'il offrit à plusieurs proscrits pendant les réactions qui signalèrent en France les derniers mois de 1815 et le commencement de 1816(*);

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