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Tous les actes relatifs à la reconnaissance et à la garantie du traité de Kiel ( 14 janvier 1814) par les cinq grandes puissances furent en effet redigés et signés dans les formes voulues, et le prince royal partit aussitôt pour aller mettre fin aux intrigues ourdies par quelques diplomates et par le prince Christian, qui s'était fait déclarer roi de Norwege.

Le prince royal n'eut pas besoin des troupes que l'empereur Alexandre avait mises à sa disposition: avec ses seuls Suédois il se présenta sur les frontières de la Norwege, et en quinze jours la campagne fut terminée (*). Le prince Christian, qui avait jeté cette brave nation dans les dangers de la résistance au traité de Kiel, ne voulut pas les partager avec elle et se retira. Les Norwégiens, abandonnés par leur roi de quelques jours, n'avaient plus qu'à se soumettre à la loi du vainqueur; mais ce vainqueur savait que ce n'est pas en s'emparant d'un pays par la force qu'un prince donne au peuple qui l'occupe une haute idée de ses vertus; aussi, renonçant au droit positif que lui donnaient les traités, il ne leur imposa d'autre loi que de devenir libres, comme les Suédois, sous le sceptre de son père, d'avoir comme eux des droits politiques, et de mettre en commun leurs moyens de défense contre un danger commun. « Quel est le souverain des vieilles dynasties, a dit à ce sujet un historien, qui dans la même position aurait montré un tel éloignement pour l'emploi de la force,

(*) Voyez pour les détails de cette campagne l'Histoire de la Norwége à la fin de de ce volume.

un tel respect pour les droits des nations? Quel est celui qui eût rendu un tel hommage à leur indépendance? (*) »

Ainsi, tandis que le sort des divers peuples de l'Europe était encore loin d'être fixé, Charles-Jean rentra dans la capitale de sa patrie adoptive avec la gloire d'avoir, par la réunion des deux peuples de la presqu'île scandinave, jeté les fondements d'une puissance qui doit avoir un poids important dans la balance de l'Europe.

La Suède devait être fière et heureuse de l'élection de 1810. A cette époque elle etait pauvre, humiliée et affaiblie à tel point, qu'elle ne devait plus espérer de compter parmi les puissances influentes. Deux ans après, son commerce était déjà prospère, et son alliance recherchée par les plus puissants monarques. La Russie et l'Angleterre avaient fait la paix sous ses auspices, et bientôt après elle voyait ses drapeaux mêlés à ceux devant lesquels Napoléon allait cesser d'être invaincu. Dès la quatrième année de son règne, le vieux monarque, l'ancien grand amiral, le vainqueur de Hogland, devait à son fils l'inexprimable joie de se retrouver sur sa flotte devant les côtes de Norwége, et de renouveler, disait-il, connaissance avec les boulets. Dans cette même année, sa tête venerable fut ceinte de l'antique couronne norwegienne que le prince royal lui apporta, payant ainsi d'une seconde couronne l'adoption qui lui en avait promis une. Ajoutons que plus de quatre-vingts millions de francs étaient acquis à la Suède par les négociations du prince royal; qu'elle avait acquitté pour vingt-cinq millions de dette étrangère, et qu'elle ne devait plus une obole; tandis que, dans l'intérieur, la diminution graduelle des charges publiques, l'accroissement des produits du commerce et de l'industrie amenaient le rétablissement des fortunes particulières. Ainsi, quatre ans après cette mémorable élection, la Suède avait repris son rang politique et mi

(*) Montgaillard, Histoire de France t. VIII, p. 40.

litaire, et Charles XIII était en droit de dire « Le génie de mon fils a mar« chandé la guerre sur chacune des alarmes que la gloire coûte aux fa« milles.»

Charles XIII vit quatre années de bonheur succeder à ces glorieux résultats. Le prince royal gouvernait, on le conçoit facilement; mais c'était a peine si le roi pouvait s'en apercevoir. Jamais un emploi ne fut donné sans qu'il n'eût prononcé; il régnait dans le véritable sens du mot. Si un ministre ou un courtisan venait à l'oublier, le prince royal le lui rappelait sévèrement. Et de quelle tendresse, de quels soins affectueux le vénérable frere de Gustave III n'était-il pas entouré par son fils adoptif! Les Suédois se souviendront toujours avec quel doux étonnement ils virent le général de la république, le maréchal de l'empire, prodiguer à leur roi âgé et infirme les attentions les plus touchantes et les plus assidues, conformer toutes ses habitudes à celles de son père, et mériter la tendresse des deux vieilles reines et de la princesse Sophie, mère et tantes de Gustave IV. Que de fois, au cercle de la reine, ils ont vu les traits du bon vieux roi s'épanouir à l'arrivée du prince royal qui venait, après les travaux du jour, lui consacrer sa soiree! Avec quel doux orgueil ils le voyaient marcher appuyé sur son glorieux bâton de vieillesse ! « C'est mon « Antigone, leur disait-il en souriant; « mais cette Antigone est un gagneur a de batailles.

De retour à Stockholm, le prince royal s'occupa avec activité des soins. de l'administration. Ce fut alors que les représentants suédois et norwégiens se reunirent à Stockholm pour rédiger le pacte d'union des deux royaumes. La sagesse du prince, sa franchise, son esprit conciliant et ferme tout à la fois, facilitèrent cette importante transaction, qui devait confier à sa dynastie les destinées de deux peuples frères (*).

(*) Voyez pour plus de détails l'Histoire de la Norwége à la fin de ce volume.

Pendant ce temps, les souverains réunis à Vienne se partageaient le fruit de la victoire qu'ils devaient surtout à Charles-Jean, et déjà quelques-uns d'entre eux songeaient à lui ravir la couronne qu'il avait conquise au prix d'un si grand sacrifice; mais l'amitié d'Alexandre plaida pour lui, et ces honteuses machinations n'eurent aucune suite.

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Alors que le principe de la légitimité reprenait partout faveur, on avait attaqué celle du fils adoptif de Charles XIII; Alexandre l'avait défendue. Le prince royal, avait-il dit, a rendu « d'immenses services à l'Europe; il << s'est élevé par ses mérites au rang qu'il occupe, et il justifie aux yeux du « monde entier l'enthousiasme de sa << nation. Je ne cesserai jamais d'avoir « pour lui l'estime et l'amitié que j'espère qu'il a pour moi, et je suis d'au<< tant plus pénétré du devoir de faire respecter les voeux et les décisions « d'une nation libre, que le choix fait « par elle dans la personne du prince << royal me semble aussi heureux pour « la Suède que pour l'Europe. Charles-Jean écrivit alors à l'empereur Alexandre pour lui témoigner sa gratitude; il ajoutait : Élu par les << états généraux du royaume de Suède, adopté par Charles XIII, je suis heu« reux de pouvoir ajouter à ces titres « l'amitié de Votre Majesté Impériale «<et la gloire du nom suédois relevé.

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Je crois avoir avec cela des droits

plus sûrs et plus légitimes que si je « descendais en ligne directe d'un usur« pateur du siècle même de Charles << Martel. Je n'ai point cherché le

trône, les Suédois m'en ont offert la « succession; en l'acceptant, je me suis « confié à leur loyauté, et je leur ai « donné la mesure de mon estime et << de mon dévouement pour la nation; «< ainsi je n'ai rien à démêler ni avec « Gustave ni avec sa famille. Au reste, «<ma cause, Sire, est celle de la bonne « foi publique, par conséquent celle de << tous les princes et de tous les gou« vernements. J'instruis mon fils de <«< manière à le rendre digne de com<< mander aux Suédois; je lui donne

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Appelé par le choix unanime de « la nation, disait-il, j'arrivai au mi« lieu de vous avec la ferme résolution d'entourer le nom suédois de l'éclat qui, pendant des siècles, l'avait rendu l'objet de l'admiration de l'Europe;

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je sentis, pour ainsi dire, une nou« velle vie, je jurai de la consacrer au << service de la patrie qui m'avait adopté. Je trouvai un peuple géné« reux et loyal; cent années de mal« heur avaient détruit ses espérances <«<et ralenti son élan, sans cependant « éteindre ni son courage ni sa primi«tive énergie. En appelant ce peuple <«< aux armes, je n'ai point eu en vue «ma gloire personnelle; content de « celle que j'avais eu le bonheur d'ob« tenir, ma seule ambition était de « faire jouir des douceurs de la paix la « nation qui m'avait librement appelé « sur les marches du trône. Je lui de« vais tout; elle devait être tout pour « moi. Mais aussi je connaissais les « Suédois; je savais qu'ils ne vou« draient pas d'une paix achetée aux « dépens de leur honneur et de leur « liberté; et cependant cette liberté, « ce premier besoin de l'homme, eût « été perdue, si nous nous fussions en« dormis dans une fausse sécurité. Un «< conquérant fameux, dont le nom rap« pellera toujours de grands souvenirs, « même malgré ses fautes et ses mal« heurs, menaçait d'envahir l'Europe. << Quinze années de succès continuels

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<< semblaient lui en assurer de nou<< veaux. Un traité ou d'alliance ou de « neutralité n'aurait pas garanti pour « l'avenir notre indépendance; Napo«<léon ne voulait pas de puissance qui « refusât de fléchir sous son joug. Pa« raissant vouloir prendre Charlema<«< gne pour modèle, il ne profitait pas « de son exemple. Charlemagne, après << avoir en vain sollicité l'alliance du « Nord dans ses expéditions contre la Germanic, osa menacer les peuples << scandinaves. Il eut la douleur avant « de mourir de reconnaître combien il << avait mal apprécié leur caractère. « Napoléon voulait nous forcer à traîner « son char de triomphe; le monde a vu quelles ont été pour lui les suites « d'une pareille agression.

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« Je n'ai pas besoin, Messieurs, de << vous rappeler les grands événements qui ont été la suite de la magnanime résolution du roi, que vous avez no«blement secondée. Au moment où «< cette résolution fut prise, il n'y avait plus dans toute la péninsule espagnole que Cadix et les lignes de Terre-Vedras qui résistaient au vain<< queur. Depuis le Tage jusqu'au Nié<< men, tout obéissait à sa volonté; en << un mot, le continent était envahi ou << menacé. Vos voisins, les alliés les plus soumis du conquérant, for« maient des places pour le démembre<< ment de la Suède. Mais la Providence « a déjoué leurs projets, et la Suède « a repris parmi les États son ancien «rang dans le système politique de l'Europe. Secondés par des alliés fidèles, nous nous sommes procuré << une paix solide et glorieuse; nous <«< avons assuré notre indépendance; << enfin nous avons consolidé notre « existence politique par la réunion << d'un peuple que la nature, les mœurs, «< la religion et le langage, auraient dû << de tout temps rendre l'ami de la << Suède, et qui l'eût été en effet sans <«< une influence étrangère. Mais les << temps sont changes, le prestige est détruit; les Norwégiens et les Suédois, éclairés par les principes d'une « saine politique, ne rivaliseront plus « que de dévouement pour le bien et

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la gloire de la commune patrie. Forts a de cette union, nous n'ambitionnons « plus rien que de vivre libres et indé« pendants au milieu de nos forêts et « de nos montagnes.

« Entourés des mers du Nord et de << la Baltique, nous possédons dans << notre intérieur tous les éléments a d'une existence libre et heureuse. « Nous n'avons pas lieu de présumer « que quelque gouvernement, jaloux « de ce bonheur, cherche à le troubler; mais s'il en existait, qu'il a sache que si les annales de ce pays parlent des insultes qu'on a osé quelquefois lui faire, elles parlent a aussi de la vengeance qu'il en a a tirée.

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L'indignation que vous avez res« sentie, Messieurs, en lisant les atta« ques faites contre votre liberté et «< contre votre indépendance, ajoute«rait s'il était possible à la profonde « estime que j'ai pour vous et à mon « dévouement absolu pour la nation. << Fort des droits que vous m'avez donnés, heureux d'en avoir mesuré « l'étendue, plus heureux encore d'a« voir rempli mes devoirs envers la « patrie, j'attendrai avec tranquillité « ceux qui voudraient nous disputer « des titres aussi légitimes; je les attendrai jusqu'à ce que le délire ait aveuglé les hommes au point de « leur faire croire que les peuples ont perdu tout droit d'élection; et alors déployant toute l'énergie de mon a âme et tout le courage que le ciel « m'a donné, je les emploierai pour « défendre mes droits et les votres. »

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Au moment même où le prince royal tenait un langage si noble et si digne, le congrès de Vienne venait de recevoir une nouvelle qui dut faire sentir aux puissances alliées combien étaient imprudentes leurs sourdes menées contre le vainqueur de Gross-Beeren, de Dennewitz et de Leipzig: Napoléon avait quitté l'île d'Elbe. Débarqué au golfe Juan, il était en vingt jours parvenu, sans coup férir, à Paris, et avait relevé le trône impérial. L'Europe étonnée avait ressaisi ses armes, et se préparait à une nouvelle lutte.

24° Livraison. (SUÈDE.)

M. de Rumigny, ministre de Louis XVIII près la cour de Suède, ayant informé le prince royal du retour de Napoléon, un grand conseil se tint, dans lequel Charles XIII déclara que la Suède ayant contribué à repousser les Français au delà du Rhin, et ayant rempli toutes les obligations que lui imposaient ses traités avec les alliés, son intention était désormais de garder la neutralité, et qu'il ne prétendait se mêler en rien des affaires intérieures de la France (*).

La sincérité de cette résolution est prouvée par une note que le prince royal adressa au comte de Loevenhielm, ministre de Suède près du congrès de Vienne. « L'arrivée de Napo

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léon à Paris, disait-il, l'accueil qu'il << a reçu pendant sa route, l'enthou«siasme général que la nation a manifesté, les armements extraordinaires qui s'opèrent, enfin l'indépendance dont chaque nation doit jouir, sont « les motifs puissants qui ont déter« miné la décision du roi et de son «< conseil. Faire la guerre à une na«<tion contre laquelle nous n'avons << maintenant aucun grief, ne serait-ce << pas s'interdire les avantages d'un système que nous prescrivent à la « fois notre position géographique, nos relations extérieures et notre propre organisation politique? Ne serait-ce « pas abandonner sans réserve le droit << inaliénable de tout gouvernement représentatif, et nous exposer aux plus grandes pertes sans espoir de compensation, même dans le cas d'une « réussite complète? Il ne s'agit donc << pour nous que de replacer les cho<< ses dans leur état primitif, et de

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(*) Charles-Jean a donné depuis de nouvelles preuves de son respect pour le principe de l'indépendance des nations en reconnaissant Louis-Philippe roi des Français, Léopold roi des Belges, Dona Isabelle reine d'Espagne, et Dona Maria reine de Portugal, aussitôt qu'il a reçu notification de leur avénement consommé sans opposition de leurs peuples. Du reste, M. de Rumigny put continuer à résider à Stockholm, mais sans titre officiel,

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« Le roi veut donc, M. le comte, a que vous évitiez de nous placer en guerre avec quelque puissance que « ce soit. »

Malgré les nouvelles difficultés que les événements de 1815 apportaient aux décisions du congrès de Vienne, la Suède atteignit le but qu'elle s'était proposé. Aux termes du traité de Kiel, elle devait céder la Pomeranie au Danemark, en compensation de la Norwege; mais comme le Danemark n'avait pas rempli les clauses de ce traité, et que la Suède avait été contrainte de prendre possession de la Norwége les armes à la main, le traité devenait nul, et la Pomeranie resta à ses anciens possesseurs. Mais, peu jalouse de conserver cette province, qu'elle pouvait si facilement perdre dans le cas d'une guerre européenne, la Suède crut devoir, sous la médiation de l'empereur Alexandre, la céder, ainsi que l'île de Rugen, à la Prusse, moyennant une somme de cinq millions. Toutefois cette transaction n'eut pas lieu sans que Charles XIII stipulât de la manière la plus formelle le maintien des droits, libertés et priviléges de ses anciens sujets.

Cependant la Norwége se montrait satisfaite des nouvelles destinées auxquelles elle était appelée. Au mois de septembre, le prince royal y fit une tournée et put se convaincre des avantages qu'il avait si bien prévus.

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« J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté, écrivait-il au roi, que je suis arrivé à Drontheim. Votre Majesté verra par le bulletin de mon « voyage, que j'ai été, pendant ma route, accueilli d'une manière em« pressée et respectueuse de la part « des habitants. Leur bonhomie et « leur simplicité m'ont donné la con«viction que, dans peu de temps, « Votre Majesté pourra les classer au « nombre de ses plus fidèles sujets. La « réception qui m'a été faite à Dron«theim m'a fait grand plaisir; tout ce << que les malveillants se sont plu à

« débiter sur l'esprit de cette ville est complétement faux; les habitants << sont hospitaliers et polis. Tous les « Suédois qui sont avec moi se louent « de la cordialité avec laquelle leurs « hôtes les ont reçus. Je ne m'atten« dais pas que de vieux préjugés pus<< sent commencer à disparaître si tôt. « Je crois même que si la première « autorité civile avait rempli ses de<< voirs constitutionnellement, les re<<< lations entre ce pays et la Dalécarlie « et le Jemtland seraient plus inti<< mes. Cependant, bien qu'elle ait fait « tous ses efforts pour diminuer la « bienveillance des habitants de Dron<< theim pour nous, il est facile de s'apercevoir qu'il y a une tendance na<< turelle en notre faveur. Le peuple « paraît bon, affable et doux. »

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Le 14 mars 1817, une conspiration contre la vie du prince royal fut découverte; c'était un complot assez ridicule et sans nulle importance. Un mauvais traiteur, appelé Limbrom, voulait obtenir la permission d'établir une espèce de guinguette dans le jardin royal dont on allait faire la place de Charles XIII; il crut se rendre intéressant auprès de quelques agents subalternes, en leur révélant qu'il avait entendu des s propos de conspiration tendant à empoisonner le prince royal avec du verre pilé. Les employés auxquels il avait fait cette confidence, voulant à leur tour se faire valoir, donnèrent à la révélation de Limbrom une importance exagérée. Le traiteur fut mis en jugement et condamné à quarante jours de réclusion, au pain et à l'eau; ce que l'on regarde comme une très-grande peine en Suède, où le pain seul ne nourrit pas. On lui fit néanmoins passer d'autres aliments. Du reste, dans cette circonstance le peuple donna une nouvelle preuve de son amour et de son admiration pour le prince, et ce dernier en profita pour rappeler aux Suédois ses droits à leur affection et à leur dévouement.

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Quand, dans l'abattement où vous << avait plongés une longue suite de désastres, vous portiez, leur disait-il, « votre attention sur les princes connus << par les services qu'ils avaient rendus à

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