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conséquence il abandonna au sénat l'administration de tous les châteaux royaux et de toutes les forteresses, et luí permit de pourvoir lui-même aux places qui vaqueraient dans son sein. La puissance des seigneurs s'accrut encore par les immenses richesses que la peste accumulait entre les mains d'un petit nombre d'entre eux. Voilà comment Bo put prêter des sommes considérables à l'état, et obtint en garantie toute la Finlande, une partie de la Suède, les principaux châteaux du royaume et une grande partie du domaine de la couronne.

Les tentatives du roi pour le rétablissement de son autorité finirent par le dépouiller du peu qui lui en restait, et comme d'ailleurs le besoin d'argent se faisait de plus en plus sentir, sa position devint tellement insupportable, qu'il se vit dans la nécessité de tenter quelque grande entreprise, et de chercher son salut dans le désespoir. Bo mourut en 1386; Albert crut que le moment favorable était venu, et réclama auprès des seigneurs une partie des biens de la couronne et de l'état qu'ils s'étaient appropriés. Les héritiers de Bo, qui auraient eu surtout à souffrir de cette mesure, prirent les armes et offrirent la couronne à la célèbre Marguerite, veuve de Haquin, roi de Norvège et le dernier des Folkunges. Déja reconnue comme régente en Danemark et comme reine regnante en Norvège, Marguerite accepta cette offre, et la guerre éclata de nouveau. Albert, son fils, et beaucoup de chevaliers allemands furent faits prisonniers à la bataille de Falköping, que le maréchal Érik, fils de Kjell, lui livra en 1389. Albert avait toujours parlé de Marguerite avec le plus profond mépris; il avait fait vœu de ne mettre sur sa tête le bonnet royal que lorsqu'il aurait conquis le Danemark et la Norvège; aussi quand il fut tombé au pouvoir de son ennemie, celle-ci, comme pour punir son arrogance, lui fit faire un manteau large de quinze aunes, avec un camail dont la queue avait dix-neuf aunes de long.

3 Livraison. (Suède.)

Cependant sur plusieurs points du royaume les partisans d'Albert se tenaient toujours sous les armes; ils s'emparèrent de Stockholm, ravagèrent le pays, et obtinrent l'assistance des ducs de Meklembourg et de la ligue anséatique. Les villes de Wismar et de Rostock ouvrirent leurs ports aux Frères Vitaliens, pirates qui, sous prétexte de porter des vivres à Stockholm, infestaient les côtes de la Suède et toute la Baltique. Ces brigands, qui inquiétèrent le commerce pendant. plus de cent ans, tournèrent bientôt leurs armes contre les villes anséatiques, non moins que contre les Danois et Suédois, et ces différents états réunis eurent beaucoup de peine à les faire disparaître.

Malgré la nécessité de se réunir contre les dangers communs, l'anarchie en Suède était complète. Les nobles construisaient partout des châteaux pour se faire la guerre entre eux, et pour dominer et ravager le pays. Enfin, en 1395, on convint de faire la paix. Albert et son fils, qui mourut deux ans plus tard, furent rendus à la liberté, moyennant une rançon de 60,000 marcs d'argent; mais depuis lors il est si peu question d'Albert, que l'on ignore même l'année de sa mort.

ce,

Désormais sans rival, Marguerite, qui n'avait pas d'enfants, fit couronner roi de Suède le fils de sa nièÉRIK, duc de Pomeranie, que le Danemark et la Norvège avaient déja reconnu. A l'occasion de ce couronnement, fut conclue, le 20 juillet 1397, la fameuse ligue de Calmar (*), qui fut signée par dix-sept seigneurs, et resta si inconnue en Suède qu'aucun des historiens contemporains n'en parle. Cette ligue n'était rien autre chose qu'une association conclue, comme nous en avons déja vu plusieurs, entre quelques seigneurs des trois royaumes. On convint de maintenir la paix entre les trois royaumes, d'élire les rois en commun, et de donner la préférence au fils du roi précédent,

(*) Voyez pl. XIII.

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toutes les fois qu'il en existerait un, de défendre avec les forces des trois royaumes l'état qui serait attaqué, et de ne jamais donner asile dans l'un des trois à quiconque serait banni de l'un des deux autres.

Le roi Érik n'avait que seize ans quand il monta sur le trône, et Marguerite gouverna jusqu'en 1412, où elle mourut. Le règne de ce prince ne fut pas aussi troublé que les précédents, mais les exactions des seigneurs, et les impôts extraordinaires continuèrent à peser sur le pays. Peu de temps avant la mort de Marguerite Erik parut vouloir s'émanciper; il fit même décapiter le favori de la reine, et, sans la fin de cette princesse, tout porte à croire qu'une guerre eût été le résultat d'une semblable tentative.

Resté seul maitre du trône, Erik se proposa deux buts vers lesquels il concentra tous ses efforts, c'était de rendre héréditaire dans sa maison la couronne des trois royaumes, et de réunir les états des ducs de Holstein à la couronne de Danemark. Mais la guerre entreprise contre ces ducs, que la ligue anseatique protégeait, moissonnait la jeunesse des trois royaumes, et exigeait sans cesse de nouveaux impôts, d'autant plus onéreux qu'il fallait les payer en argent comptant, afin qu'on put les envoyer en Danemark. Les nobles et les gouverneurs étrangers des châteaux royaux rivalisaient en Suède de tyrannie et d'exactions. Un avoyer royal fa sait suspendre les paysans dans la cheminée, et attelait aux voitures des femmes enceintes. L'archevêque d'Upsal exerçait grand la piraterie, à laquelle s'adonnaient presque tous les seigneurs. Son prédécesseur, étranger comme lui, avait été déposé par un chapitre, pour s'être livre à des vices abominables; nommé par le roi à l'évêché de Skaiholt en Islande, il s'abandonna de nouveau à ses goûts dépravés, et avec tant de scandale que les paysans lui attachèrent une meule au cou, et le précipitèrent dans le fleuve Bruar.

en

Cependant, las de tant d'oppressions, les paysans relevèrent enfin la tête.

Ce fut ceux de la Dalécarlie qui donnerent le signal; ils envoyèrent à la cour en Danemark, l'un d'entre eux, Engilbert, fils d'Engilbert. Le roi fit examiner leurs plaintes par le conseil de Stockholm qui les trouva fondées, mais les officiers coupables conservèrent leurs emplois. Engilbert revint à la charge, et parla cette fois avec tant d'énergie que le roi lui défendit de jamais reparaitre en sa présence: « Je reviendrai pourtant encore une fois,» dit Engilbert; puis il s'en retourna chez lui, fit prendre les armes à ses amis, chassa les officiers royaux de la Dalécarlie et de la Westmannie, puis il se rendit à Upsal où il persuada aux paysans de tout le royaume de le suivre, et en moins de cinq mois tous les officiers étrangers furent chassés du royaume, et tous les châteaux au pouvoir des paysans. Les seigneurs et les évêques, qui ne voulaient pas abandonner la cause du roi sous prétexte qu'ils lui avaient prêté serment, furent contraints de céder aux menaces; mais en général Engilbert montra tant de modération qu'aucun des officiers du roi ne fut tué, et que la propriété privée fut partout respectée. Le 16 août 1434, les paysans déclarèrent qu'ils ne voulaient plus du roi Erik, et avant la fin d'octobre tout était fini, et chacun rentra dans ses fovers.

En janvier 1435, les paysans se réunirent de nouveau, et Engilbert fut à l'unanimité nommé administrateur du royaume. Jusque-là il avait signé ses ordres : « Moi Engilbert, fils d'Engilbert, et tous mes consorts. » Quelque temps après, par suite de l'intervention des seigneurs, un traité fut conclu avec le roi, qui promit de ne plus employer d'étrangers, et nomma administrateur du royaume Charles Bonde, fils de Canut, et grandé-chanson Christer Wasa, fils de Nils; mais aussitôt la discorde éclata entré le roi et la noblesse, et le roi, pendant son retour en Danemark, ayant fait ravager les côtes de la Suède, Charles Bo de et Engilbert s'emparèrent de Stockholm, et administrèrent en commun, car les seigneurs n'étaient

pas encore assez forts pour se défaire du dernier. Peu de temps après, ils le firent assassiner par un seigneur avec lequel il venait de se réconcilier, et à la bonne foi duquel cet homme généreux n'avait pas craint de se fier. Charles Bonde amnistia l'assassin, mais lë peuple révéra la mém ire d'Engilbert, comme celle d'un martyr de la liberté: on crut même que des miracles s'opéraient sur sa tombe.

Charles, par de semblables moyens, se defit peu à peu de ses adversaires et de ses compétiteurs parmi les nobles et les paysans. Il était déja roi de fait; mais tant qu'il pensa que la noblesse ne lui était pas encore assez dévouée, il continua à traiter avec Érik, plutôt pour amuser les Suédois que dans l'intention d'arriver à un résultat. De 1434 à 1439, on ne conclut pas moins de dix unions, confirmations, traités et fédérations; enfin, en 1439, les Danois et les Suédois renoncèrent formellement à Érik, qui se retira à lie de Gothland, où il vécut encore dix ans avec ses maîtresses, exerçant la piraterie, sans être inquiété par son neveu et son successeur, qui tolérait ses brigandages en disant: « Il faut bien que mon oncle ail de quoi vivre! »

Ce successeur était CHRISTOPHE de Bavière, fils du duc palatin et d'une sœur d'Erik; les Danois l'avaient nommé roi après l'expulsion d'Erik. En Suède, on se décida moins vite; mais, comme les maisons de Wasa et Oxenstierna, adversaires des Bonde et des Bjelke, exerçaient encore une grande influence, Charles Bonde trouva bon de faire nommer roi Christophe, après avoir obtenu de ce prince de grands avantages pour sa maison et pour lui-même. Contraint de différer Texécution de ses projets ambitieux, il préparait sa propre royauté par des prophéties qu'il faisait répandre dans le peuple.

C'était surtout le clergé qui tenait à l'union; il fut le plus ferme soutien de Christophe, qui de son côté ne négligeait rien pour se rendre agréable aux prêtres. Il se fit membre d'une confrérie religieuse, et af

fectait la plus grande dévotion, biển que ses moeurs faciles donnassent un démenti continuel à ses pratiques. Ce fut sous son règne que le premier procès inquisitorial eut lieu en Suède: un pauvre paysan se croyant inspiré par la sainte Vierge, osa s'attaquer aux moines; on le mit en prison, on le fit jeûner jusqu'à ce qu'il se rétractât, puis on le promena processionnellement, nu jusqu'à la ceinture, portant un flambeau à la main et un fagot sur le dos, comme pour indiquer qu'il serait brûlé s'il récidivait.

Charles Bonde, d'abord très-honoré par Christophe, fut bientôt supplante par ses rivaux; il se retira dans ses domaines, et fut exclu de la régence qu'on nomma au départ de Christophe. Le roi s'abstint d'appeler, comme ses prédécesseurs, des étrangers aux premiers emplois, mais il en résulta peu d'avantage pour le pays; les seigneurs suédois se disputerent les places avec plus d'acharnement que jamais. D'un autre côté, le besoin d'argent se faisait toujours sentir, et une expédition malheureuse contre île de Gothland vint encore l'augmenter. Néanmoins le roi ne laissa pas de réunir une grande armée et une flotte considérable pour tenter un coup décisif contre la ligue anséatique son dessein était de surprendre Lubeck, où plusieurs princes allemands, qui étaient du complot, se trouvaient comme par hasard. On y avait introduit des armes dans des tonneaux, et un incendie devait servir de signal à l'attaque; mais les bourgeois s'emparèrent des princes au moment où ils couraient aux armes, et les chassèrent de la ville. Christophe, contraint de battre en retraite, mourut pendant son retour à Helsingborg en 1448. Il ne laissa pas d'héritiers, et ne fut regretté de per

sonne.

Charles Bonde, fils de Canut, vivait depuis quelques années retiré dans ses châteaux en Finlande; il laissa les prélats, les seigneurs, les nobles et les paysans s'assembler à Stockholm pour choisir un roi, et se borna à faire répandre de nouveau,

le

par ses amis, les prophéties qui lui promettaient la couronne. Mais au moment décisif, il parut à Stockholm avec une suite nombreuse de gens de guerre. Au moment où il entrait dans la ville, une pluie abondante tomba, et comme depuis plusieurs années le pays était en proie à la sécheresse, peuple superstitieux cria au miracle. Cependant les Oxenstierna, qui occupaient la citadelle, parlaient de maintenir l'union. Déja l'on s'insultait de part et d'autre, et l'on était au moment d'en venir aux mains, lorsque Charles sut ménager une assemblée des notables, dans laquelle il fut élu roi, par soixante-deux voix sur soixantedix. Les Oxenstierna parurent d'abord vouloir ne pas se soumettre, mais quelques jours après, Bengt Oxenstierna, archevêque d'Upsal, couronna la reine, épouse de Charles et la plus belle femme de son temps.

La première entreprise de CHARLES devenu roi at dirigée contre l'île de Gothland; Charles en confia la conduite à son ancien ennemi Magnus Gren, qui venait de se réconcilier avec lui, et qui ne prit l'île que pour la livrer avec la flotte suédoise aux Danois.

Peu de temps après, Charles fut aussi élu roi en Norvège; les Danois prirent pour roi Christian, duc d'Oldenbourg, qui sut adroitement se ménager un parti en Norvège. La guerre était prête à éclater entre Christian et Charles, lorsqu'on envoya de part et d'autre à Halmstadt douze seigneurs danois et suédois, avec mission d'arranger le différend à l'amiable. Après quelques pourparlers, on convint que les Norvégiens seraient libres de choisir entre Charles et Christian; mais les seigneurs suédois, ambassadeurs de Charles, stipulèrent encore, dans un article secret, que toutes les hautes charges de la Suède seraient désormais à la disposition du conseil des seigneurs; qu'on tiendrait un congrès a Calmar, où l'on demanderait à Charles de consentir à cette condition, et qu'en cas de refus, la couronne serait offerte à Christian, qui fut choisi

par les Norvégiens. Mais Charles eut probablement connaissance de cet article secret, car le congrès de Calmar n'eut pas de suites, et la guerre avec le Danemark éclata bientôt.

Charles, qui avait le peuple de son côté, assembla une armée considérable en 1452, et pour la première fois on vit en Suède de l'artillerie de campagne : elle consistait en vingt canons, montés sur des traîneaux; mais il se contenta de ravager le pays, sans prendre aucune place forte, et bientôt son armée se débanda. Alors Christian s'avança en Suède, et Charles fut contraint de s'enfuir à Stockholm.

Les années suivantes, le pays fut affligé par des troubles intérieurs, par la peste et par la disette. Des expéditions sans résultat furent terminées par des traités de paix sans exécution, et le roi paraissait ne songer qu'à amasser des richesses. D'un autre côté, ses capitaines et ses officiers étaient pour la plupart Danois, car il ne pouvait se fier aux seigneurs suédois, et il en était de même pour le Danemark. Les paysans seuls et les gens de basse condition avaient encore une patrie, les nobles et les seigneurs n'avaient plus que des intérêts de parti.

La perte de Charles semblait déja presque assurée, lorsqu'il s'attaqua aux biens de l'église. Il crut occuper les mécontents par une entreprise contre l'île d'Oeland, qui venait de tomber entre les mains des Danois. Il partit donc pour le sud du royaume, afin d'y faire lui-même les préparatifs de guerre nécessaires, et confià les levées dans le nord à l'archevêque d'Upsal. Mais l'archevêque, Jöns Oxenstierna, déposa sa soutane sur le maître-autel de la cathédrale, prit le casque et l'épée, afficha à la porte de l'église une déclaration de guerre contre Charles, et le surprit à Strengnas (*). Le roi s'enfuit, non sans beaucoup de peine, à Stockholm, et comme il voyait que l'archevêque devenait de jour en jour plus puissant, et que d'ailleurs

(*) Nous donnons une vue de cette ville pl. XIV.

il doutait de la fidélité des bourgeois, il disposa de ses trésors, partit durant la nuit, et aborda à Dantzick, où il sejourna sept ans. Ce chef de parti si redoutable était devenu un roi trèsfaible, et dans la lutte qu'il eut à soutenir contre l'archevêque d'Upsal ce dernier se montra meilleur capitaine que lui.

La ville de Stockholm capitula après un siége de quatre semaines, les châteaux se rendirent encore plus vite, et lorsque Christian arriva avec sa flotte, tout le pays était déja soumis. CHRISTIAN fut couronné à Upsal en 1457, après avoir confirmé le clergé dans tous ses priviléges. Les paysans, qui tenaient encore pour Charles, céderent à la force du fait accompli.

Le début du règne de Christian en Suede fut assez heureux; mais ayant acheté le Holstein des comtes de Schaumbourg, il se vit obligé d'exiger d'énormes impôts, ce qui lui fit donner le surnom de poche sans fond. L'archevêque, qui était à la tête de l'état pendant que le roi séjournait en Danemark, avait sa part de la haine publique.

En 1463, comme on redoutait une descente de Charles Bonde, Christian revint en Suède, et voyant que Charles n'arrivait pas, il entreprit une expédition contre la Russie, et tonia à l'archevêque le soin de faire rentrer, pendant cette expédition, un nouvel impôt, dont les paysans feudataires de l'église ne devaient pas même être exempts. Mais comme ceux-ci annonçaient l'intention de résister les armes à la main, l'archevêque se håta de promettre la suppression de cet impôt. Christian, à son retour de Russie, l'accusa d'avoir lui-même excité les paysans à la révolte, et le fit arrêter; les paysans, qui voulaient le delivrer, furent trompés par le roi, et surpris par son maréchal Thune, le boucher des paysans. Christian, qui commençait à désespérer de la Suède, emmena en Danemark son prisonnier, et tout ce qu'il trouva de précieux à Stockholm, depuis la boule d'or qui surmontait la coupole du château jus

qu'à des vases, des fenêtres (*) et des chaudrons. Il fit fouilier dans la terre, dans les lacs et dans les murailles du château, croyant y trouver des trésors. Une lettre contemporaine dit qu'i! chercha de l'argent dans trois éléments, dans l'eau, dans la terre et dans l'air.

A peine fut-il parti, que l'évêque de Linköping, Kettl Wasa, se mít à la tête des paysans, et le déclara déchu de la couronne. Christian revint pendant l'hiver; les paysans alors se retirent dans les forêts, il les poursuit, est entièrement battu, et parvient difficilement à s'enfuir à Stockholm. Animés par la victoire, les paysans ne font plus aucun cas de l'évêque Kettl, ils déclarent que la Suède n'est ni une commanderie ni une paroisse, mais un royaume, et ils rappellent Charles Bonde. Alors Christian relâche l'archevêque, et au bout de six mois, Charles est contraint de se retirer en Finlande, après avoir dépensé tous ses trésors.

Pendant les trois années suivantes, la Suède resta sans roi et en proie aux fureurs des partis Les seigneurs voulaient démembrer le royaume en quatre cercles pour s'en rendre plus facilement les maîtres; mais depuis Engilbert, fils d'Engilbert, les paysans sentaient leur force; ils s'opposérent à ces desseins funestes, et en 1467, Charles Bonde fut rappelé pour la troisième fois. Il mourut roi en 1470, âgé de soixante et un ans. Pendant ses dernières années il eut encore à lutter contre Christian et les Danois sur les frontières, et contre les seigneurs conduits par Erik Wasa à l'intérieur. Sténon Sture, à la tête des paysans, le défendit contre les uns et contre les autres, et Charles, en lui laissant le pouvoir, lui conseilla, peu de moments avant de mourir, de ne jamais prendre la couronne. Il avait bien montré par son propre exemple, qu'en s'appuyant sur les paysans, on pouvait alors en Suède tout, hors por

(*) Le verre à cette époque était du plus haut prix en Suède. Les fenêtres même dans les maisons des nobles étaient encore pratiquées dans le toit, et au lieu de verre on se servait de parchemin ou de toile goudronnée.

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