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des dispositions de la loi sur le recensement rendue par le congrès dans sa dernière session, l'énumération décennale des habitans des États-Unis a dû être terminée le 30 novembre. Elle offrira probablement pour résultat une population de 13,000,000 d'âmes. L'adoption du nouveau cens comme base pour les élections de représentans au congrès augmentera essentiellement le pouvoir relatif des états de l'Ouest. Nous croyons que ceux de la New-England en masse présenteront une population moindre que celle de l'état de New-York, et nous ne serions pas surpris de voir l'état de l'Ohio prendre rang après la Pensylvanie, et devenir par conséquent, en nombre et en représentation, le troisième état de l'Union.

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L'instruction est Répartition de l'instruction. donnée dans 43 colléges ou lycées, dont 33 comptaient, en 1828, 682 gradués (docteurs), et 2,809 sous-gradués (bacheliers). Le nombre des volumes de 30 bibliothèques de ces colleges est de 128,118, et 25 bibliothèques des étudians en ont 66,730. Outre ces instituts, il y a 20 séminaires théologiques, dont les bibliothèques contiennent environ 40,000 volumes. Les bibliothèques d'Andove, de Princetown et de Guttysburg en ont chacune 6,000. L'éducation du peuple se fait dans les common schools (écoles communes), qui ne prospèrent pas également dans tous les états; cependant elles sont d'une immense utilité là où elles sont soutenues convenablement par des gens influens.

24,854,888 dans l'Ohio; 16,243,685 dans l'Indiana; 24,384,744 dans l'Illinois; 2,492,000 dans la Louisiane; 19,586,560 dans l'Alabama; 12,475,231 dans le Mississipi; 36,169,383 dans le Missouri; 17,561,470 dans le Michigan; 55,451,904 dans l'Arkansas et la contrée de l'ouest. Le gouvernement paie encore aux tribus cessionnaires, à titre d'indemnité, une somme annuelle de 179,575 dollars.

Dans l'état du Maine, chaque ville, grande ou petite, est obligée de donner au moins 16 centimes par habitant pour l'entretien de ces écoles. On doit l'établissement des common schools au juge Peck, de la ville de Barlington, dans l'état de New-York; il chercha à les répandre avec un enthousiasme remarquable, et parvint à les faire adopter de son vivant dans plusieurs états.

NEW-YORK. Nouvelles de l'expédition antarctique. Nous avons annoncé le départ de New-York d'une expédition composée de deux bricks et une goëlette, sous le com- . mandement du capitaine Palmer, et destinée à faire aux régions glacées du pôle antarctique un voyage scientifique et commercial. Ces bâtimens avaient fait voile le 15 octobre 1829. En janvier dernier, ils étaient près du cap Horn et se proposaient d'approcher du pôle pendant cette saison.

Dans le rapport que fit dans le temps, au secrétaire-d'état de la marine des États-Unis, M. Reynolds, un des principaux auteurs du projet qui s'exécute, et qui est chargé de la partie commerciale de l'expédition, il avait établi qu'on pouvait évaluer à 200 le nombre des bâtimens employés dans les mers antarctiques à la pêche de la baleine ou des phoques; chacun de ces navires de 725 tonneaux mettait vingt-neuf mois à rapporter une cargaison de 1,700 barils d'huile. Les baleiniers qui ont pénétré dans ces hautes latitudes ont découvert beaucoup de terres, mais sont très-réservés dans leurs communications. Le rapport de M. Reynolds signale au moins deux cents îles, rochers ou récifs qui ne sont portés sur aucune carte, ou y sont portés d'une manière inexacte. Tels sont, par exemple, les points suivans, qu'il serait bon de vérifier sur les meilleures cartes.

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1823 21 17 159 40

mens.

La terre la plus proche de

cet endroit est l'île de Pâques, lat. 27°, long.

109° 46'

Perstuah. cap. Bunker. Vingt milles de circonfé

rence, environ 5,000 habitans.

CANADA.

Nombre des émigrés d'Europe en 1829.-
Le nombre des émigrés arrivés au Canada pendant le cours
de l'année 1829 ne s'est pas élevé à moins de 17 à 18,000.
Sur ce nombre, ro,000 et plus sont venus d'Irlande, 3,500
d'Angleterre, 2,500 d'Écosse. Ils se sont établis de la ma-
nière suivante: 3,500 dans le Bas-Canada, 8,000 dans le
Haut-Canada; le reste a gagné différentes parties des États-
Unis, mais probablement il reviendra dans les provinces du
Canada.

Les spéculateurs américains recommandent avec instance
leur
pays
aux colons; mais ceux-ci reviennent dans nos pro-
vinces, lorsqu'ils ont reconnu les avantages qu'elles présen-
tent. Le nombre des familles établies cette année dans les

environs de Québec s'élève à 350, et l'on estime leur capital à 25,000 liv. sterl. Nous n'avons pas lieu de nous plaindre cette année des pauvres et des gens privés de travail, car la facilité avec laquelle on obtient des établissemens nous a délivrés de ce fardeau. En somme, le nombre des arrivages et l'argent qui les accompagne offrent une perspective encourageante.

§ II.

RELATION D'UNE TRAVERSÉE AUX INDES

MON CHER COMPATRIOTE,

Pondichery, 22 février 1830.

Après cent vingt-huit jours de navigation, plus un mois de relâche, soit au cap de Bonne-Espérance, soit aux îles de France ou de Bourbon, je suis arrivé à Pondichéry le 24 janvier 1830, à dix heures du soir; la nuit était profonde, la mer violemment agitée. Mon voyage a été fort heureux, sans toutefois avoir été exempt de gros temps et de tempêtes. Nous restâmes douze jours à la cape dans le golfe orageux de Gascogne, et doublâmes après le cap Finistère. Nous eûmes bientôt atteint les Canaries, et aperçu le pic de Ténériffe, dont la cime aérienne attire depuis tant de siècles la curiosité des navigateurs. Parvenus dans les parages des îles du cap Vert, rien n'égalait la vitesse de notre léger navire fendant la surface bleuâtre des mers paisibles du Sénégal, dans la région des vents alisés, sous le ciel d'or et d'azur des tropiques.

Nous coupâmes l'équateur par un temps peu commun; il faisait froid, on endurait le drap, il pleuvait, le temps était

fort sombre, le ciel terne. Au-delà de la ligne équinoxiale, par un de ces hasards qui souvent s'offrent sur les mers, nous aperçûmes un navire à trois mâts; nous lui donnâmes la chasse; nous l'atteignîmes après-midi; c'était le Gange et Garonne, navire de mille tonneaux, qui, pour la première fois, sillonnait les plaines de l'océan. Il était parti de Bordeaux dix jours après nous. C'est un plaisir de se rencontrer au milieu des solitudes de l'Atlantique, et ce plaisir est double lorsqu'on est compatriote. On ne saurait peindre l'effet de ces voix humaines qui se correspondent au milieu des mers, où, sans la présence d'une foule de cétacées qui se jouent sur les ondes, et d'une multitude d'oiseaux qui viennent récréer le navigateur, l'homme, placé entre les abîmes de l'océan et l'immensité du ciel, semblerait seul jeté sur ce vaste univers.

Nous mouillâmes vingt-quatre heures devant SainteHélène. Ses rochers noirs et brûlés, et pendant au-dessus de nos têtes, me menacent encore. Je ne manquai pas d'aller saluer le tombeau du grand et belliqueux empereur. Je parcourus les lieux accoutumés de ses promenades solitaires.

Nous eûmes bientôt atteint les parages orageux du cap des Tempêtes. Avant d'arriver à la baie de la Table, nous éprouvâmes une tempête horrible qui dura six jours. Nous voyagions en pays de montagnes d'eau mugissantes, bien plus hautes que nos montagnes des Vosges; les vagues agitaient le navire avec tant de violence, qu'on ne pouvait se tenir debout; nous mangions couchés, et dans une obscurité profonde, car tout était fermé. On ne voyait ni soleil, nì étoiles. Nous étions dans les ténèbres comme des cadavres au fond de leurs tombeaux; je me rappelai alors un vers d'Hafez, poète persan :

« Le bruit des flots est affreux au milieu des ténèbres de la nuit, celui qui voyage gaîment sur le rivage est loin de se faire une idée de nes maux. >>

Je ne vous peindrai point la situation charmante de la ville du Cap, dans une vallée fertile, au milieu d'une mul

TOME IV.

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