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1 En déterminant si les changemens de température qui se manifestent pendant les actions chimiques (qu'il s'agisse de dissolution, de combinaison proprement dite, ou de décomposition) dépendent d'une seule cause, ou si plusieurs y concourrent, soit dans tous les cas, soit dans telles circonstances données;

2o En assignant à chacune de ces causes, s'il y en a plusieurs, la part d'influence qui lui appartient:

3o Les hypothèses nouvelles que les concurrens pourront émettre, devront être exposées clairement et étayées d'expériences, et, s'il y a lieu, de calculs qui leur imprime un haut degré de probabilité.

Le prix est de la valeur de 300 fr. Les mémoires doivent être envoyés, avant le 1er mai 1831, au président de l'académie.

GENÈVE.

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Prix Davy. L'académie de Genève voulant à la fois encourager les travaux de ses élèves, et employer le don qu'elle a reçu de lady Davy, veuve de l'illustre chimiste, de manière à rappeler la perte que les sciences ont faite dans cette ville le 28 mai 1829, et les regrets qu'elle y a causés, arrête:

Art. 1o. Les intérêts de la somme (de cent livres sterlings) donnée par lady Davy à l'académie de Genève, sont employés à fonder un prix qui sera décerné, tous les deux ans au mois de mai, à celui des étudians de l'académie qui, sorti depuis six mois au plus de l'auditoire de philosophie, aura fait le meilleur mémoire sur une des sciences que Davy a cultivées, savoir: la chimie, la physique, ou une des branches de l'histoire naturelle.

Art. 2. Les professeurs de l'académie ne seront en aucun cas admis à concourir, lors même qu'ils rempliraient les conditions exigées dans l'article 1. Le même individu ne pourra non plus obtenir le prix plus d'une fois.

Art. 3. Le prix consistera en une médaille d'or sur la–

quelle sera inscrit le nom de Davy, et dont la valeur sera égale à peu près à la moitié de la somme disponible. Le reste de la somme sera donné en argent à celui qui aura obtenu le prix.

Art. 4. Les mémoires imprimés ou manuscrits destinés au concours devront porter le nom de leurs auteurs, et être déposés au secrétariat de l'académie, avant le 1er mars de l'année dans laquelle le concours aura lieu.

N. B. Vu les difficultés de l'exécution, il est possible que la médaille dont il est question dans l'article 3 ne soit qu'en argent et non en or, ce qui rendrait plus considérable la portion du prix qui consiste dans la somme d'argent.

LE PUGILAT CHEZ LES CHINOIS.

Il est assez naturel de penser que les premières recherches sur l'usage dont il est question dans cet article, ont dû être tentées par un Anglais. C'est en effet à un voyageur de cette nation que nous empruntons les observations suivantes :

« Le pugilat, dit-il, est enseigné en Chine d'après des principes invariables, et fait le sujet de quelques traités ex professo, dont le texte et les gravures attireraient à coup sûr les regards et fixeraient la curiosité d'un européen. Les expressions techniques employées par les maîtres de pugilat, de bâton et d'escrime, sont de la plus grande originalité. La première leçon d'un élève boxeur chinois consiste à lier sa longue queue autour de sa tête, à se mettre nu, à avancer ensuite le pied droit, et à porter de toutes ses forces, avec son poing droit, une botte contre un sac plein de sable et suspendu devant lui. On fait alternativement changer ses mains et ses pieds de position, et on le tient occupé pendant plusieurs heures à l'attaque du sac, qu'il frappe tantôt de la

main droite, tantôt de la gauche. Cet exercice s'appelle battre le mur et renverser le parapet. Dans la seconde leçon, l'élève, nu comme dans la première et les cheveux attachés de la même façon, saisit à diverses reprises une lourde masse en pierre, à peu près de la forme et de la grosseur d'un homme et cherche à l'enlever; c'est ce qu'on appelle le dragon doré montrant ses griffes. Viennent ensuite la corneille déployant les ailes, le dragon sortant de sa retraite, le tigre saisissant un agneau, le faucon dévorant un moineau, etc. Chaque leçon, et le nombre en est considérable, est désignée par des dénominations aussi singulières qu'il deviendrait long et fastidieux d'énumérer.

L.....

L'UPAS DE L'ILE DE JAVA.

Le poison le plus actif du règne végétal, et dont les prompts et terribles effets font le sujet, dans l'Orient, de plus d'un récit tragique, est produit par l'upas, arbre dont nous empruntons à un naturaliste étranger la description anglais suivante :

L'upas, dit-il, qui croît abondamment dans la partie orientale de Java, appartient à la vingt-unième classe de Linnée (monacie). Les fleurs mâles et les fleurs femelles viennent sur la même branche, à peu de distance les unes des autres, et les dernières assez généralement au - dessus. Les fleurs måles ont le calice formé de plusieurs écailles imbriquées, la corolle nulle, les étamines à filets très-courts, reposant sur un réceptacle de forme conique. Les fleurs femelles, en chatons, ont le calice formé d'écailles également imbriquées et en général plus nombreuses que dans les fleurs mâles, la corolle nulle, le pistil contenant un seul ovaire, deux styles longs et déliés, des stigmates simples

et aigus. Le fruit consiste en une drupe oblongue, qui renferme une noix alongée.

Cet arbre, qui est un des plus grands des forêts de Java, a un tronc cylindrique qui s'élève perpendiculairement et nu, de soixante à quatre-vingts pieds. Il est recouvert par une écorce blanchâtre, qui, près de terre et dans les vieux arbres, a plus d'un pouce d'épaisseur. C'est en pratiquant des incisions à cette écorce qu'on obtient la sève qui coule abondamment et donne le poison dont on fait un si terrible usage; elle est contenue en grande abondance sous l'épiderme. L'écorce intérieure, ou le liber des jeunes arbres, est employée par les habitans les plus pauvres, à tresser une espèce d'étoffe grossière dont-ils se couvrent pendant qu'ils travaillent aux champs; mais ce vêtement leur cause souvent des démangeaisons insupportables.

Lorsque les insulaires défrichent les forêts où croissent des upas, ils craignent d'en approcher, redoutant les éruptions cutanées que peuvent produire les émanations qui s'en exhalent. Cependant, si l'arbre n'est point abattu, si son écorce n'a pas été trop fortement entamée, on peut s'approcher sans danger. Des buissons et des plantes de toute espèce croissent dans son voisinage, comme à l'ombre des autres arbres.

Pour confectionner le poison, on dépose dans un vase environ huit onces de sève qui doit avoir été recueillie la veille, et à laquelle on mêle une certaine quantité de jus d'ail et d'oignon. On ajoute à cette composition du poivre noir pilé très-fin, et on remue le tout. Les habitans de Macassar, de Borneo et des îles de l'Est, empoisonnent avec ce liquide des flèches très-légères, armées d'une dent de chien de mer, et qu'ils lancent avec une espèce de sarbacane. Les symptômes qui se manifestent après la blessure sont ordinairement un tremblement continuel dans les extrémités, un malaise général, des faiblesses et des évanouissemens fréquens, une respiration embarrassée, des

contractions spasmodiques, des convulsions violentes, et enfin la mort. Il paraît, du reste, que l'action du poison a lieu exclusivement sur le système sanguin. Le sang abandonne totalement le corps du malade et est refoulé dans les grands vaisseaux du thorax qui en sont engorgés. L.....

PROCÈS CRIMINELS INTENTÉS AUX ANIMAUX.

Ce titre excitera peut-être un sourire d'incrédulité. Il n'en est pas moins vrai, cependant, qu'on a vu jadis des juges qui n'ont pas craint de déroger à la dignité de leur caractère, en citant à leurs tribunaux des escargots, des chenilles, des cochons et autres animaux accusés de quelques crimes ou délits. Ces poursuites étaient accompagnées de toutes les formalités légales, telles que citation des accusés, audition des témoins, plaidoyer pour et contre, et quelquefois exécution faite en place publique, et par les mains de l'exécuteur des hautes-œuvres. Chasseneux, président du parlement de Provence, dans un ouvrage publié en 1531, discute la question de savoir si les animaux sont justiciables des tribunaux, et se prononce pour l'affirmative. Il donne les détails d'un procès intenté contre les hannetons de Beaune, et de quelques autres affaires du même genre, telles que des poursuites judiciaires contre les limaçons à Autun, en 1487, à Lyon, en 1500, à Mâcon, en 1488, et contre les rats à Autun, à la même époque. Il paraît encore, d'après un rapport détaillé du président de Thou, que Chasseneux eut l'avantage d'être le défenseur de ces derniers accusés, et qu'après l'assignation portée à la requête du magistrat qui agissait au nom du ministère public, il s'efforça, à différentes reprises, de faire remettre l'appel de la cause. Il représenta d'abord qu'une seule as

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