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» rapport de V. Exc. sur cet objet, et S. M., se conformant » à la proposition faite par V. Exc. dans ce rapport, a daigné » résoudre : 1o qu'on effectue l'établissement de tauromachie » dont V. Exc. est nommée juge et protecteur particulier ; » 2° que l'école se compose d'un maître aux appointemens » de 12,000 réaux, d'un adjudant à ceux de 8,000, et de » dix élèves à 2,000 réaux chacun par an; 3° qu'on loue » pour cet objet une maison immédiate à l'abattoir, où » habiteront le maître, l'adjudant et quelque élève qui se>> rait orphelin; 4° qu'on accorde 6,000 réaux par an » pour le loyer de la maison, et 20,000 pour les gratifi»cations et autres dépenses imprévues de toute espèce; » 5o que les capitales des provinces et villes où il existe une >> maîtrise contribuent aux dépenses de l'école en payant » 200 réaux pour chaque course de taureaux, et les autres » villes en payant 75 réaux pour chaque course de jeunes » taureaux, qui leur sera accordée sous la condition que, >> pour obtenir cette grâce, le paiement sera fait à l'avance, » sous peine, par les infracteurs, de payer une amende du » double, qui sera pareillement appliquée à l'école ; 6' que les intendans de provinces soient chargés de la percep» tion de ce droit, et s'entendent directement pour cet objet » avec V. Exc., comme juge et protecteur de l'établisse» ment; 7o que la ville de Séville fournisse aux premières dépenses avec les revenus de l'abattoir et le reliquat de » la bourse de quiebras', sous condition de rembourse» ment. Par ordre du roi je le communique à V. Exc., etc. » Madrid, 28 mai 1830.

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tion un projet gigantesque à Bristol, la construction d'un pont suspendu sur l'Avon, assez vaste pour que les na

Espèce de droit municipal.

vires de toutes les grandeurs y puissent passer, voiles déployées. Ce pont sera d'une hauteur de 210 pieds anglais au-dessus de l'eau. Il s'appuiera sur des piles ou plutôt des tours gothiques qui s'élèveront de 50 pieds au-dessus du pont, et formeront comme des colonnes colossales de 260 pieds perpendiculaires. La largeur du pont sera d'environ 30 pieds.

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GRAND DUCHÉ DE BADE. Fête anniversaire de la confession d'Augsbourg. Le 25 juin, on a célébré solennellement à Bretten, ville natale du pieux Mélanchton, l'illustre auteur de la confession d'Augsbourg,, le trois-centième anniversaire de la publication de cette profession de foi. Un grand nombre d'ecclésiastiques, de fonctionnaires et d'habitans des environs s'étaient rendus dans cette ville pour prendre fraternellement part à cette mémorable solennité. On s'est d'abord réuni près de la maison où est né Mélanchton, et qui était ornée de fleurs et de guirlandes; puis l'on s'est rendu à l'église collégiale, dans laquelle le grand réformateur avait reçu le baptême, et qui était également décorée avec beaucoup de pompe. Plusieurs discours remarquables ont été prononcés devant l'assemblée. Le soir, la maison de Mélanchton a été illuminée. A l'avenir, cette maison portera une inscription en fer coulé.

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ZARA.. Découverte du chacal. On vient de découvrir des chacals (canis aureus) dans la partie méridionale de la Dalmatie. Ces animaux y sont regardés comme des chiens sauvages, et portent le nom de ciaghli ou ciageli. Jusqu'à présent le chacal n'était connu que comme indigène de l'Afrique et de l'Asic. Dans cette dernière partie du monde, on ne le rencontre au nord que jusqu'au 43° degré de latitude, ou jusqu'au versant méridional du Caucase. En Dalmatie il se tr uve sous la même latitude.

RUSSIE.

Mines de l'Oural. La dernière caravane de l'Oural vient d'apporter à Saint-Pétersbourg le produit d'or et de platine exploité pendant le dernier semestre de l'année 1829. Les mines de la couronne avaient fourni en or 1,782 livres, et les mines particulières au-delà de 91 pouds; en platine 1,155 livres, dont à peu près 50 livres des mines de la couronne, et le reste des mines particulières. Les mines les plus riches en or sont celle de Zlatoousk, appartenant à la couronne (elle avait fourni environ 891 livres), et celle de Verkhizetsk, appartenant à M. Jacovlev, qui avait fourni environ 841 livres. La plus riche mine de platine est celle des héritiers du conseiller privé Demidov: on y avait exploité 1,089 livres.

MOSCOU. Condition des débiteurs de l'état. On avait coutume jusqu'ici de transporter dans un des gouvernemens de la Sibérie les citoyens de Moscou qui se trouvaient, par leur faute, dans l'impossibilité de payer l'impôt personnel à l'état. L'empereur Nicolas vient d'apporter quelques adoucissemens à cette habitude toute despotique. Si un citoyen destiné à être transplanté en Sibérie a des enfans qui ont atteint l'âge de 14 ans, ceux-ci sont libres d'y accompagner leur père ou de rester en Russie. Au-dessous de 14 ans, les enfans de veufs qu'on envoie en Sibérie, doivent être retenus et envoyés dans une maison d'orphelins. Les citoyens âgés de plus de 60 ans ne peuvent être transportés en Sibérie. Ceux qui y ont changé de conduite sont relâchés après cinq ans, renvoyés avec des passeports en Russie, et peuvent se fixer où il leur plaît.

ISLANDE.

Nouveau volcan.

Un nouveau volcan s'est montré le 13 mars de cette année, dans la mer, à l'ouest, et près des côtes de l'Islande. On n'en a aperçu que la fumée, et on n'a pu s'approcher faute de bâtiment. Dans la dernière moitié du mois de mai, la fumée avait

cessé; on craint que ce volcan n'ait formé une île sous-marine qui peut devenir pernicieuse à la navigation, et qu'il ne soit un avant-coureur d'une éruption de ceux de l'Islande; car lorsqu'un semblable phénomène s'est montré la dernière fois, il fut suivi bientôt après d'une terrible éruption du Skaftafalls--lœkelen, qui dévasta une étendue de terrain considérable.

ASIE.

ANDRINOPLE. Causes de l'émigration des Bulgares. —«....Des faits d'une grande importance ont lieu en ce moment dans ces contrées. A l'époque de l'entrée des armées russes en Bulgarie, les habitans chrétiens, n'imaginant pas que la paix dût succéder à l'invasion, se livrèrent vis-à-vis des Turcs à des excès qui furent d'abord considérés avec indifférence, mais ensuite reprimés par les chefs de l'armée russe. Aujourd'hui les Bulgares, malgré l'acte d'amnistie du Sultan et la loyauté avec laquelle il a été exécuté dans toutes ces provinces, ont depuis la paix commencé à émigrer, et la désertion est devenue à peu près générale. Trompés par des individus qui se proclamaient, à tort assurément, autorisés par le gouvernement russe et parcouraient les villes et bourgs, les principaux habitans ont quitté leurs maisons, leurs champs, leurs habitudes, et se sont rendus dans les provinces placées sous la domination ou la protection immédiate de l'empereur, dans l'espoir chimérique d'y être revêtus d'emplois suivant le rang des émigrés, et d'être exempts de tout impôt pour quinze ans. Car telles sont les fables dont on les a bercés, et le peuple suit peu à peu l'exemple que lui donnent ceux qu'il regarde comme ses chefs. Ici, à une autre époque, il a été délivré plus de mille passeports à des Grecs qui ont déclaré vouloir abandonner la ville, 8

TOME III.

flattés par les mêmes hommes et par les mêmes espérances, auxquelles la folie ou la malveillance mêlaient un nom auguste. L'impulsion une fois donnée, chacun, après avoir pris ce qu'il avait de plus précieux, était accouru aux environs de Bourgas, afin de suivre l'armée; d'autres sont déjà partis pour la Bessarabie, la Moldavie, la Valachie, de sorte que des bourgs et des villages entiers étant abandonnés avec les gros meubles, sont devenus la proie des gens sans aveu, qui, en attendant d'obéir eux-mêmes au mouvement général, se sont livrés au pillage et à tous les excès.

» Dès que la Porte n'a pu continuer à voir ces désordres avec indifférence, il paraît qu'elle en a fait part à M. l'ambassadeur de Russie, et les officiers supérieurs de l'armée ont, dès ce moment, employé leur influence à dissuader les Grecs et les Bulgares, en désavouant formellement les promesses faites au peuple par des gens qui n'avaient pour cela aucune mission. L'affaire a paru assez sérieuse pour devenir l'objet de négociations entamées entre des agens des deux puissances. En attendant leur résultat, l'archevêque grec avait été chargé par le visir d'employer tous les moyens de persuasion pour arrêter l'émigration, contre laquelle le maréchal Diébitsch et tous ceux qui l'entourent se prononcent publiquement et avec énergie. Mais, sous prétexte de n'avoir rien pu gagner sur l'esprit de la multitude, et de la nécessité où le mettait ce mauvais succès de songer à sa sûreté, l'archevêque lui-même a émigré, et sa famille a quitté sans empêchement le territoire ottoman. Toutefois, comme résultat de sa mission, ce prélat a fait dire au visir que si la Porte voulait retenir les Bulgares, elle n'avait qu'à leur accorder:

1o Qu'aucun Turc ne pût être domicilié dans leurs bourgs et villages;

2o Que l'ayan qui serait nommé pour juger leurs différends ne pût rien décider sans le concours de leurs primats;

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