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OU

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DE L'ÉDUCATION.

PAR J. J. ROUSSEAU.

Sanabilibus ægrotamus malis; ipsaque nos
in rectum natura genitos, si emendari
velimus, juvat. SEN. de Ira, L. 2, c. 13.
Non, ce n'est pas une maladie incurable.
La nature, qui nous a fait naître pour
la vertu, secondera nos efforts si nous
voulons nous réformer.

TOME SECOND.

ÉDITION STEREOTYPE,
D'APRÈS LE PROCÉDÉ DE FIRMIN DIDOT.

A PARIS,

de l'imprimerie et de la fonDERIE STEREOTYPES

DE PIERRE DIDOT L'AINÉ, ET DE FIRMIN DIDOT.

1817.

OU

DE L'ÉDUCATION.

LIVRE III.

QUOIQUE jusqu'à l'adolescence tout le cours de la vie soit un temps de foiblesse, il est un point, dans la durée de ce premier âge, où, le progrès des forces ayant passé celui des besoins, l'animal croissant, encore absolument foible, devient fort par relation. Ses besoins n'étant pas tous développés, ses forces actuelles sont plus que suffisantes pour pourvoir à ceux qu'il a. Comme homme il seroit très foible, comme enfant il est très fort.

D'où vient la foiblesse de l'homme? De l'inégalité qui se trouve entre sa force et ses desirs. Ce sont nos passions qui nous rendent foibles, parcequ'il fan droit pour les contenter plus de forces que ne nous en donna la nature; diminuez donc les desirs, c'est comme si vous augmentiez les forces: celui qui peut plus qu'il ne desire en a de reste ; il est certainement un être très fort. Voilà le troisieme état de l'enfance, et celui dont j'ai maintenant à parler. Je continue ÉMILE. 2.

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