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CLOPINETTE, buvant.

Jusqu'à mes yeux le vin pétille;
Je rends grâces au Père Noé.

(Cherchant à attirer Poulardot près de lui.)

Viens dans mes bras, Arsinoé!

POULARDOT, le repoussant.

Jamais, Monsieur, devant ma fille.

DUFLACNARD

Vous ne mangez pas,

Vous ne buvez pas,

Vous ne riez pas,

Vous ne parlez pas !

Quel triste repas! (bis)

Ah! du moins, ne savez-vous pas

Une chanson de circonstance?

ANATOLE

J'en sais une qui vient de France.

Chantez-nous la.

DUFLACNARD

CLOPINETTE

Chantez-nous la.

ANATOLE, à Poulardot

Faut-il, maman?

POULARDOT

Va, mon enfant, (bis)

Vas-y gaiement.

ANATOLE

J'y vais gaiement!

CHANSON D'ANATOLE

Digue, Din, Don.

Au bord de la Seine, à Meudon,

Et digue din don, (bis)
Jean-Pierre pêchait le gardon,
Et digue din don, (bis)
Et la jolie Margaridon,

Près d'lui, gardait ses dix dindons,
Et digue din don,

Et digue din don digue digue digue dig' din don!
Margaridon, à l'âme fraîche,

A Jean-Pierre dit : apprends-moi donc
J'voudrais attraper du gardon,
Montre-moi donc comment on l'pêche !

II

Jean-Pierre lui dit enlève donc,
Et digue din don, (bis)

Ton corsag' roug', ton blanc jupon,
Et digue din don, (bis)

Car ces couleurs, Margaridon,

Ont toujours fait peur aux gardons.
Et digue din don,

Et digue din don digue digue digue dig' din don!
Es-tu bien sûr? dit la jeun' fill'.
J'en suis certain, dit le garçon.
Car, pour attraper du gardon,
Il faut que tu te déshabilles...

III

On n'sait s'ils prirent du gardon,
Et digue din don, (bis)

Mais la gardeuse de dindons,

Et digue din don, (bis)

Six mois après, j' vous d'mand' gardon,
Dut élargir son p'tit jupon!

Et digue din don,

Et digue din don, digue digue digue dig' din don, Ah! jeunes filles virginal's,

N'écoutez jamais les garçons

Et, de ma petite chanson,

Retenez toute la morale :

IV

C'est qu'en pêchant à deux l'gardon,

Et digue din don, (bis)

On peut prendre un petit lardon,

Et digue din don. (bis)

Quand vous pêcherez à Meudon,
Surtout, gardez-vous des gardons,
Et digue din don,

Et digue din don, digue digue digue dig' din don!

DUFLACNARD

Cette chanson n'est pas très convenable,

Toutefois, son décolleté

Prouve ton ingénuité...

ANATOLE, quittant la table.

Ciel une licence semblable!

Me tutoyer!...

DUFLACNARD, lui prenant la taille.

Mais, c'est mon droit!

ANATOLE

Prendre ma taille...

DUFLACNARD

Est-ce une offense?

ANATOLE

Devant ma mère qui le voit!

Ah! ciel, quelle horrible souffrance!
Oh! les nerfs, les nerfs !

DUFLACNARD, allant à la carafe.

Un verre d'eau...

POULARDOT, versant avec une bouteille dans un grand verre.

Ceci vaut mieux.

CLOPINETTE

Mais c'est du rhum !

ANATOLE, qui a bu d'un seul trait.

Délicieux,

Encore un verre. (bis)

Je sens, ma mère,

Que ça va mieux !

TOUS

Encore un verre.
Elle sent, sa mère,
Que ça va mieux.
Oui, ça va mieux.

DUFLA CNARD

Ça va-t-il mieux?

ANATOLE

Ça va bien mieux !

CLOPINETTE

Allons, tant mieux !

DUFLACNARD

Allons, tant mieux!

CLOPINETTE

Ça va-t-il mieux?

ANATOLE

Ça va bien mieux !

CLOPINETTE

Allons, tant mieux!

TOUS

Allons, tant mieux!

DUFLACNARD

De cette scène conjugale,
Tâchons de nous remettre tous !

CLOPINETTE

Dans votre chambre nuptiale,

Mesdames, suivez vos époux !

POULARDOT, à Anatole qui se lève.

Les suivons-nous?

ANATOLE

Non, vertuchoux !

DUFLACNARD, à Poulardot, en lui montrant la porte de droite. Voici la nôtre !

CLOPINETTE, à Poulardot, en lui montrant la porte de gauche. Voici la nôtre.

POULARDOT et ANATOLE

Nous n'entrerons, chers époux,
Ni dans l'une, ni dans l'autre !

CLOPINETTE et DUFLACNARD

Qu'est-ce là, que dites-vous?

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