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JOURNAL

ECONOMIQUE.

Defcription Anatomique d'un Grain de
Bled. Végétation de ce même Grain.

le pre

LA, culture du Bled étant chain Defcription

pêtre, & l'objet de la plus grande anatomique d'un grain importance pour un Etat, on ne peut de bled. trop éclairer ceux qui s'y appliquent. Nous estimons que ce ne fera point leur fournir un médiocre fecours, pour diriger leurs travaux & s'en promettre avec raifon quelque fuccès , que de leur donner le détail des parties intérieures de la femence qu'ils confient à la terre, & de l'ordre que la nature obferve en la faifant fructifier. Car il est évident

anatomique

que fans cette connoiffance on ne Defcription peut fe conduire qu'au hazard, & d'in grain par une routine aveugle que le moindre obftacle embarraffe, & que le prede bled. mier accident déroute entiérement. Mais lorsqu'on eft inftruit de ce que cette femence eft en elle-même, & de quelle manière elle doit végeter, on eft plus difpofé à refléchir fur ce qui peut lui nuire ou lui profiter, on eft plus préparé contre l'un, plus attentif à l'autre ; & le flambeau de la Phyfique diffipant une partie des nuages dont l'avenir eft enveloppé, quel que foit l'événement, ou l'abondance n'embarraffe point l'Econôme, ou la difette le trouve précautionné. Ainfi nous espérons que le Public recevra avec plaifir ce que nous lui préfentons aujourd'hui fur cette matière intéreffante.

Le grain de Bled contient, 1°. une fubftance farineuse, 2°. une ou plufieurs pellicules qui enveloppent la farine, 3°. le germe où réfide toute la vertu multiplicative du grain.

La fubftance farineufe eft compofée de petites véhicules, & étant

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Defcription

anatomique

humectée dans la terre, elle fert de pourriture au germe, jufqu'à ce que trois feuilles vertes paroiffent lorfque d'un grain la plante commence à tirer fon fuc de bled. nourricier par la racine. Comme la farine humectée lui donne fa premiè re nourriture, c'eft avec raifon que le Laboureur l'appelle le lait de la plante. La farine eft enveloppée dans tous les bleds de deux pellicules brunes entre lefquelles il y a des conduits fubtiles qui vont jusqu'au germe. Dans l'endroit où eft la fente, au milieu, la pellicule extérieure forme un conduit un peu large, qu'on pour roit appeller la grande attére. En haut où le grain, dans l'épi, a été en plein air, on voit au feigle & au froment une espéce de petite plateforme criblée de plufieurs petits trous ou pores par lesquelles l'humidité entre dans la farine, & la change en une fubftance qui reffemble à du lait. Dans l'orge & dans l'avoine, les deux pellicules brunes y font encore couvertes d'une croûte dure qui fe laiffe féparer, & en devant du côté de la fente, d'une autre petite pellicule affez roide.

Le germe eft fitué dans l'extrémité Description du grain qui eft renfermée dans l'épi anatomique & on le reconnoît distinctement lorfd'un grain de bled. que avec un canif on coupe le grain le long de fa fente. En voici le deffein; il a été fait avec toute l'exactitude poffible, en obfervant dans le nouveau microfcope préfenté par

A Matière farineufe.

B: La première des pellicules qui enveloppent la farine.

C Germe.

D Naiffan

ce des trois

premières feuilles.

D

A

B

B

M. Magny à l'Académie des Sciences avec un Mémoire inftructif fur

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