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qui commencent & ceffent de fleurir Defcription dans le temps de la pleine Lune. anatomique d'un grain de bled.

Auffitôt que le bled a achevé de flenrir, les pointes des grains qui contiennent le germe fe forment dans les capfules de femences & fe perfectionnent long-tems avant la formation de la farine. Cette fubftance farineuse vient

enfuite. peu à peu, & s'augmente
pendant que le fuc fe range autour
d'une partie fine & délicate qui ref-
femble à du duvet. Ce duvet qui sub-
fifte après que la fleur eft paffée, fert,
entre autres ufages, à tenir ouvert
le grand conduit qui paffe par la gran-
de fente du grain. On voit ici la rai-
fon de ce que nous avons dit plus
haut, qu'un coup de mauvais tems
n'empêche point la femence de pro,
fiter lorfqu'il n'arrive que quelques
femaines après que le bled a fleuri :
le germe étant entiérement formé
il fuffit qu'il lui refte quelque farine
qui lui fervira de nourriture quand il
aura été mis en terre. L'humidité de
l'air n'eft point un obftacle à la for-
mation des grains; elle augmente au
contraire la quantité des fucs nour-

riciers, quoiqu'elle en affoibliffe la qualité, pourvû néanmoins que les Defcription bleds ne foient point couchés par des anatomique pluies trop longues & trop violen- 'up grain de bled.

tes.

La maturité du fruit commence après qu'il a pris toute fa groffeur. Alors le tuyau & l'épi blanchiffent, & la couleur verdâtre des grains fe change en jaune ou brun foncé. Cependant ils font encore mols & la farine contient beaucoup d'humidité. De là vient que par un temps fort humide la paille fe couche facilement & pourrit; l'écorce du grain s'enfle confidérablement & rend plus de fon que de farine. Par un effet contraire, un temps trop fec le deffeche trop promptement, & les grains fe rident & deviennent de peu de valeur. On a donc besoin d'un temps chaud entremêlé à propos de pluies douces, afin que la paille & le grain meuriffent par degrés, & acquiérent une qualité parfaite. LEconôme qui obfervera attentivement la température de l'air, jugera facilement à quelle moiffon il doit s'attendre, & prendra fur cet

te connoiffance importante les plus Defcription juftes mefures pour la direction de fes anatomique affaires.

d'un grain de bled.

Enfin, lorfque le bled est mûr, il fe féche & fe durcit. Le point de perfection des grains eft de fortir facilement de l'épi, & de ne fe point brifer fous le fléau quand on le bat dans la grange. Les fentimens varient fur le temps ou l'on doit faire la moiffon; les uns attendent que le bled ait acquis cette dureté & cette fécheresse dont nous parlons; les autres s'y prennent de meilleur heure fans approfondir les raifons dont on pourroit appuyer ces deux opinions, nous nous contenterons de dire que le temps favorable peut feul décider de la moiffon, comme il doit régler La femaille.

:

Des

Des Choux, Raves, Navets & autres Plantes femblables. Moyens de les garantir des ravages du Gibier, & des Infedes qui les rongent.

Es Plantes qu'on cultive en

pleine campagne, dans les Choux, endroits où il y a beaucoup de gi-Raves, Nabier, font exposées à être rongées, vers, &c. principalement par les liévres, enforte qu'on eft fouvent obligé de replanter ces champs deux ou trois fois; cela fait un tort confiderable dans les cantons où l'on plante beaucoup de choux. On a mis toute forte de moyens en usage pour y remédier, mais on a peu réuffi: celui que nous indiquons peut être effayé en toute fûreté, puifque toutes les fois qu'il a été employé, il a eu l'effet défiré.

Il faut prévenir ce mal en plantant. Pour un arpent de terre on prend deux onces d'Affa fætida, telle qu'on la vend chez l'Apothicaire & PEpicier Droguifte. On les met dans un petit pot rempli de jus de fumier,

& on fait bouillir le tout jufqu'à ce Choux, que l'Affa fatida fe foit entiérement Raves, Na- diffoute. On tranfvuide enfuite cette vets, &c. matière dans un baquet l'on y

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ajoûte une pinte ou deux de jus de fumier; on remue bien le tout avec un morceau de bois, & on le fait porter dans le champ que l'on veut planter.

Toutes les Plantes, avant d'être mifes en terre, doivent être trempées dans cette compofition; ce qui fe fait de la manière fuivante. Il faut une perfonne exprès, qui ne faffe que préparer les Plantes pour être mifes en terre. On prend dans les deux mains autant de Plantes qu'on en puiffe empoigner, & on les trempe dans la matière préparée, en forte que chaque Plante en foit tout-à-fait mouillée & par-tout. Cela fait on les met à terre par tas. On répand un peu de terre légère fur les racines, On diftribue ces Plantes mouillées à celui qui plante, qui les met fur le champ dans les troux faits pour cela. On preffe enfuite la terre contre la plante avec un morceau de bois qui fert exprès à cet usage, &

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