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més à Lorient, portant douze cents hommes, devaient en faire partie.

L'escadre de Rochefort, aux ordres du contre - amiral Latouche-Tréville, forte de six vaisseaux', six frégates, et deux corvettes portant trois mille hommes de débarquement, devait se rallier à la flotte de Brest, et former l'avant-garde.

Ainsi la masse qui, réunie, devait effectuer la première occupation de la colonie, était de vingt-deux vaisseaux, huit frégates ou corvettes, portant 11,200 hommes de débarquement.

L'escadre de Toulon, de quatre vaisseaux commandés parle contre-amiral Gantheaume, avec 2300 hommes; l'escadre de Cadix, de trois vaisseaux, commandés par le contreamiral Linois, avec 1500 hommes; une di vision hollandaise, de trois vaisseaux, portant 2500 hommes; enfin, trois autres vaisseaux armés plus tard à Brest, et quatre fortes frégates, au Havre, portant ensemble 3000 hommes; formèrent autant d'expéditions partielles qui, plus ou moins retardées,

ne purent prendre une part égale aux opérations.

Le grand mouvement de l'embarquement eut lieu vers la fin de décembre 1801. Le premier Consul y porta son infatigable activité. On peut en juger par sa correspondance avec son ministre de la guerre, et par les instructions qu'il faisait adresser aux principauxagens. Il régla jusqu'aux moindres détails de l'expédition; il choisit les officiers les plus distingués par leurs talens et leur valeur pour former l'état-major de cette armée; il fit rechercher les officiers noirs et mulâtres qui se trouvaient dans différens corps, et tous ceux qui connaissaient bien le pays: il suffit de jeter les yeux sur l'état de situation de l'armée du général Leclerc, pour reconnaître son excellente composition.

Tout était prêt dans les ports de France; mais avant de donner l'ordre du départ, le premier Consul eut à calmer les inquiétudes du ministère britannique sur la destination d'un armement si considérable. L'édifice de la paix ne reposait encore, comme nous l'a

vons fait voir, que sur des bases fragiles, puisque les préliminaires signés après une longue et difficultueuse discussion, laissaient indécis et renvoyaient au traité définitif les points les plus importans. Il était naturél de craindre que si ces bases étaient renversées, une flotte combinée de soixante voiles de guerre, portant au-delà de 20,000 hommes de troupes aguerries, et qu'on pouvait dire toutes d'élite, n'attaquât les plus précieux établissemens de l'Angleterre, avec un immense avantage. Ces alarmes, sur lesquelles les ministres anglais s'ouvrirent franchement, furent dissipées par les explications données par le gouvernement français, sur le but invariable de l'expédition. Le cabinet de Saint-James, satisfait, et ne trouvant dans les termes des préliminaires rien qui pût contrarier une telle opération, n'y mit aucun obstacle, quoique l'opinion publique en prit beaucoup d'ombrage. Peut-être aussi, ce cabinet voyait-il sans peine la France s'engager, dans une guerre d'indépendance coJoniale, et que mieux instruit que Bona

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parte des moyens de résistance de Toussaint, et des obstacles que présentaient le climat et la nature des lieux, il en prévoyait les résultats.

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CHAPITRE IX.

Départ de l'expédition. Mouvement des Anglais. Réunion des escadres devant Saint-Domingue.-Situation de ToussaintLouverture.-Dispositions du général Leclerc. Incendie du Cap. - Débarque

ment.

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Occupation du Cap et du Port

au-Prince. Négociations infructueuses.

-Ouverture de la campagne.

Suite des

opérations. Affaires de la Rivière-à

Attaque et prise du fort

Couleuvres.

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Dispersion des

Défection de leurs chefs.

Soumission de Toussaint.

La flotte de Brest, et les escadres de Lorient et de Rochefort, mirent à la voile le même jour, 14 décembre 1801. Les instructions données aux amiraux, leur indiquaient, comme il est d'usage, des points de rendez-vous successifs, ainsi échelonnés; Belle-Ile, l'IleDieu, l'île de Palma, l'une des Canaries, et enfin, le cap Samana, première reconnais

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