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» fans elle ils ne font rien; mais toutes 75 les robes Confulaires poffibles ne fau» ratent leur donner dans l'Académie une »prééminence qu'ils n'y ont jamais eue, » & que le Légillateur a toujours eu foin de profcrire, pour ne point choquer la » liberté & la delicatele d'un Corps lit» téraire jaloux de fon indépendance ».

Sans doute il ne faut pas mettre fur le compte des Capitouls l'exclamation plaifamment emphatique.de Me Lagane leur défenfeur; mais il eft fûr que cette phrafe rappelle la douleur de Maître Nicolas (dans la pièce du Jardinier & fon Seigneurj qui ne trouvant pas de perruque au moment de la vifite de fon Patron, s'écrie: Il ne me reconnaîtra pas; il ne m'a jamais vu fans perruque.

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En 1773, un Edit du feu Roi Louis XV renouvela en partie les conftitutions portées par l'Edit de 64, & en tablit de nouvelles, toujours dans la vue de prévenir les différends. La Salle des Illuftres fat affectée aux flemblées & féances publiques de Académie des Jeux Floraux, qui s'étaient tenues jufqu'alors dans la Salle du Confiftoire; les dépenses furent réglées de manière à prévenir T'abus & la dilipation des fonds qui,

dans la main des Capitouls, étaient fouvent employés, à ce que porte le Mémoire, à des ufages peu académiques, c'est-à-dire, prodigués en repas d'affemblée; mais plus on affurait les priviléges & les avantages de l'Académie, plus l'animofité redoublait de la part du Corps de Ville. Ils en donnèrent un exemple. bien frappant à la mort de Louis XV. "L'Académie des Jeux Floraux s'empreffa de payer publiquement le tribut des louanges qu'elle lui devait comme » à fon Roi & à fon Protecteur particulier, qui venait de lui donner (par » l'Edit de 1773) un dernier témoignage » de fon amour pour les Lettres. Ils refu

sèrent de prêter la Salle des Illuftres, » que le nouvel Edit affigne pour tenir » les affemblées publiques, fous le vain

prétexte, configné fans honte dans leur » acte, que l'Edit ne leur ordonnait de »prêter cette Salle que pour les affemblées

publiques & les éloges des Académiciens, » mais non pas pour les oraifons funèbres » de nos Rois. Sur leur refus l'Académie » fut obligée de s'adreffer à la Grand'» Chambre du Parlement, qui rendit une » Ordonnance le 19 Juin, & l'éloge fut prononcé le 21. Le Public accourut en

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foule à cette féance; les Capitouls feuls »ne daignèrent pas y affifter; ils défer»tèrent l'Hôtel-de-Ville ce jour-là, de » forte qu'il n'y eut pas même un feul » Officier de garde pour recevoir les or » dres de M. le Premier Préfident qui', » en fa qualité de Chancelier de l'Aca» démie, a confervé le droit de préfider » dans les affemblées publiques".

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Il faut efpérer que le Mémoire dont nous rendons compte, ouvrira les yeux des Capitouls fur leurs prétentions injuftes condamnées par nos Rois,& que Tou loufe ne fera plus témoin du fcandale de ces querelles. Ils comprendront fans doute que s'il eft une espèce d'ambition qui convienne à des Officiers municipaux, c'eft fur tour celle de protéger les inftitutions qui peuvent honorer leur patrie, & non de les combattre pour les avilir. L'Académie des Jeux Floraux fait honneur à la Ville de Touloufe, & doit être favorisée & encouragée dans un pays où les Lettres ont toujours été cultivées, & rempli d'une jeuneffe éclairée & ftudieufe, dont les prix peuvent exciter l'émulation. Que deviendrait cette émulation, i les Charges municipales donnaient le droit de préfider l'Acadéinie &

de prononcer fur les prix? On fent quels abus en pourraient refulter, & quel dan. gereux avantage aurait, dans un conCours Académique, un Corps de Magif trats qui tient fouvent aux meilleures familles de la Ville, & dont la protection emporterait toujours la balance? Er que ferait ce encore fi ces Magiftrats occupés, comme ils doivent l'être, d'objets plus importans, étaient fouvent peu familiarifés avec les Lettres & les Beaux Arts ? Ne pourraient-ils pas fe rappeler quelquefois l'exemple connu d'un homme fort grave, qui entendant parler d'une Idylle très jolie, jolie, dit-il! at on cette jolie femme là pour de l'argent ?

Le parfait Ouvrage, ou Effai fur la Coëffure; traduit du Perfan, par le fieur l'Allemand, Coëffeur, neveu du fient André, Perruquier, breveté du grand Roi de Perfe, Correfpondant du grand Turc, de plufieurs Sociétés de Coëffeurs, Perruquiers, Baigneurs, &c. A Céfarée; & en France, chez tous les Libraires qui vendent les bons Livres.

Ce titre indique affez le genre & le ton de cette bagatelle, dans laquelle il y

a des traits agréables & ingénieux, de la gaieté & de la critique. L'Auteur trouve moyen de parler en termes de coëtfeurs de beaucoup d'objets différens, & cette manière est fort analogue à la mode des Calembours. « A préfent, dit-il, qu'on » commence à refpecter ce qui eft vrai»ment refpectable; à préfent qu'on ne » prononce plus le nom de Cultivateur fans ôter fon chapeau; il faut auffi tirer les Coëffeurs de l'efpèce d'avilif »liffement dans lequel ils étaient tom"bés. Apprenons aux femmes que ce » ferait s'avilir elles mêmes que de laif fer avilir une profeffion d'homnies qui les approchent de plus près, & qui leur » font fi fouvent tourner la tête ».

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L'Auteur relève les avantages de la eceffure & fur-tout ceux des Cocfeurs à la toilette des femmes. Il vante beaucoup la beauté des têtes poudrées, & fe plaint feulement que toutes ne le foient pas. Sa differtation finit par une lettre à l'Auteur de M. Caffandre. Il annonce comme lui au Public, les Ouvrages qu'il prépare. « Je donne le dernier coup de peigne à » une Tragédie intitulée Clodion le Chevelu. Je vous confeffe l'admiration que j'ai toujours eue pour ce Roi Franc,

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