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» Bithynie) & né fans biens, eût entrepris ainfi tout-à coup, pour l'intérêt de » fa fortune, de donner au genre hu» main des loix de fanté, qu'à la vérité » bien des Médecins ont abrogées depuis. Afclepiade dut encore fon fuccès, en » partie, à plufieurs ufages des anciennes » méthodes, qui fatiguoient & tourmen» toient même extraordinairement les

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malades. On les accabloit à force » de les couvrir & de les faire fuer par » toutes fortes de moyens : on les faifoit

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en quelque forte griller au feu: on leur "prefcrivoit de chercher continuellement » l'ardeur du foleil, & cela dans une » ville fouvent couverte de nuages, in» convénient qui eft fur tout celui de toute l'Italie. A ces pratiques, Afclépiade fubftitua le premier l'ufage des bains fufpendus, qui flattoit infiniment » les malades. Il fupprima de plus les » tortures qu'il falloit fubir pour la gué» rifon de certaines maladies, comme dans l'efquinancie, pour laquelle on » enfonçoit dans le gofier une cruelle » fonde. Il profcrivit encore, avec rai»fon, les vomiffemens dont on faifoit - » le plus énorme abus, & rejeta tous les Ouvrages de médecine ennemis de l'ef

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» tomac ».

Ce volume, fans contredit, forme (avec celui qui le fuivra, & qui traite encore de la médecine botanique) la partie la plus utile, la plus curieufe & la plus intérellante pour l'humanité, de tout le vafte Ouvrage de Pline. Nous favons de : bonne part que toute la matière du neuvième Tome eft livrée à l'impreffion. Aini, d'une fi laborieufe entreprise, il ne refte plus réellement à faire que le dixième volume, le onzième & le douzième étant deftinés prefque uniquement à d'amples tables des matières. Nous croyons donc pouvoir féliciter d'avance M. de Sivry d'avoir conduit à la fin cet immenle édifice de l'Hiftoire naturelle de Pline, & d'avoir enrichi fon fiècle de l'édition la plus pénible & la plus impor tante dont homme de lettres fe foit jamais occupé.

Differtation fur les attributs de Venus, qui a obtenu l'acceffit au jugement de l'Académie Royale des Infcriptions & Belles Lettres, par M. l'Abbé de la Chau, Bibliothécaire, Sécrétaire-Interprête & Garde du Cabinet des Pierres gravées de S. A. S. Mgr. le Duc d'OrJéans. A Paris, chez Pilot, Libraire, rue du Hurepoix.

L'Académie des Infcriptions & Belles Lettres n'accorde pas ordinairement d'ac ceffit aux Ouvrages qui concourent pour les prix qu'elle diftribue tous les ans ; les exemples en font très-rares; il paroît cependant que cette favante compagnie, en couronnant l'ouvrage qui auroit atteint le degré de pertection qu'elle exige, ne s'eft pas fait une loi de condamner entiè rement à l'oubli les pièces des concurrens qui auroient approché du but. Au refte, quand cette loi exifteroit, la differtation que nous annonçons auroit bien mérité qu'on y dérogeât.,

Le feul nom de Venus étoit féduifant, & l'examen des attributs de cette Déeffe, fi célébrée par les Poëtes anciens & inodernes, devoit inviter bien des Auteurs à s'exercer fur ce fujet; c'eft fans contredit un des plus beaux de la Mytholo gie.

Mais comme il ne s'agiffoit pas feulement de difcuffions mythologiques pour remplir les vues de l'Académie, dont l'intention eft d'éclairer les artiftes fut le coftume des Divinités anciennes, l'Auteur s'eft prefcrit un plan qu'il a fuivi fcrupuleufement dans le cours de fa differtation. Il a préfenté, d'après les Auteurs,

le réfultat des idées des Grecs & des Romains fur la divinité de Venus, & il a fait connoître les monumens de toute efpèce fur lesquels elle eft repréfentée, ou qui indiquent fes attributs.

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» Cependant, ajoute-t-il, foit que » l'on dife que cette Divinité a été for» mée de l'écume de la mer, ou qu'elle » doive fa naiffance à Jupiter & à Dioné; foit qu'on la confidère comme la nature » elle-même; il n'en fera pas moins vrai » que c'est un être chimérique, qui n'a » exifté que dans l'imagination brillante » des Poëtes, lefquels l'ont perfonnifiée, en l'invoquant comme une des plus importantes Divinités, & en lui donnant la plus grande influence dans l'écono» mie de l'Univers. Ainfi les idées des Anciens for Venus & fur les autres >> Dieux ne font autre chofe que le réful» tat d'un mélange étonnant & varié d'allégories & d'opinions populaires, ornées par les fictions des Poërès ».

C'eft avec raifon que l'Auteur de 'cette differtation s'élève contre un préjugé hiftorique qui fe réfute de luimême, & qui néanmoins trouve encore des partifans de nos jours. Il s'agit des prétendues proftitutions chez les

Anciens. M. l'Abbé de la Chau, après avoir fait remarquer tout ce qu'il y aureit d'indécent & de révoltant dans une pareille coutume, fe fert d'an argument auquel il ne paroît pas qu'on puiffe aifément répondre: c'eft l'exemple des Propérides, qui paffent pour être les premières filles de l'Ile de Cypre qui fe foient prostituées, en obfervant que cette proftitution étoit un effet de la colère de Venus. Il est bien fûr qu'une cérémonie religieufe, dont le motif eft de fe rendre agréable à une Divinité, ne peut tirer fon origine d'une punition infligée par cette Divinité à des coupables qui auroient encouru fa difgrace Comment » donc un tel conte, ajoute M. l'Abbé » de la Chau, a-t-il pu s'accréditer ? C'eft » qu'un Hiftorien crédule & trompé par » de faules relations l'aura d'abord pu» blié comme vrai: un fecond l'aura répété fur la foi du premier un troi» fième, l'ayant trouvé plaifant, n'aura » pas manqué de l'embellir, & le témoi"gnage de plufieurs ainfi réuni fera » devenu une autorité pour la tourbe des » compilateurs modernes dont une partie » favoit moins pefer les raifons que » compter les fuffrages; & dont l'autre,

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