As-tu fondé ton âme ? Et connois-tu la gloire ? Aux mortels étonnés donne un exemple augufte Le Héros ne meurt point: le temps détruit l'argile; Tout fléchit (ous les loix du Defpote farouche; bouche, En cent climats divers fait flotter les drapeaux : Qu'importe à la vertu la puiflance fuprême ? Forfenna, vil guerrier, eft ceint du diadême; Mais Mutius eft un héros. Quand la mort a frappé l'orgueilleule victimne, Son éternelle chûte entraîne dans l'aby(me Les débris confondus de fa vaine grandeur. Un inftant à détruit le colofle éphémere: Il ne reste que l'homme; & l'avenir févere Mon il vous cherche en vain fur la feène du monde; Votre pouffiere, ô Rois! dans une nuit profonde, Gît, au fein de l'oubli, fous de froids monuinens. Le foc a fillonné vos pompeux édifices; Vos plaifirs font paflés; vos vertus ou vos vices Echappent feuls aux coups du temps. Tous les crimes affreux fignalent ta furie ; D'alegreffe & d'horreur à la fois agitée, Mais quel tableau divin (éduit mon cœur fenfible! Jours de gloire & de paix que la vertu nous donne ! Vous charmez les humains & décorez le trône: Enflammé des tranfports d'une valeur atroce, peut elle encenfer un guerrier qu'elle abhorre, Et qui l'écrafe fous fes pas? Octave étouffe enfin la vengeance & la haine. Devient l'Idole des Romains. Mécène ?.... O doux respect où mon cœur s'a❤ bandonne!.... Mais vous qui foutenez le poids de la couronne, Vous, que l'orgueil enchaîne aux plus nobles emplois ; Ofez fixer Mécène à fon heure derniere, * Mécène mourut épuisé par les travaux du Ministère. Pendant les trois dernières années de fa vie, il ne dormoit presque point pour donner plus de temps aux affaires de l'Etat. Et d'un regard jaloux obfervant fa carriere, Je l'ai vu ce Miniftre, inexorable, avare, Eb toi, Sulli?... tu fuis le féjour de l'envie ? Des malheurs de Thémis, victime illuftre & chère,* O toi, dont le grand nom pare son sanctuaire, Que les fiécles futurs, en t'offrant leur hommage, *M. de Lamoignon de Malesherbes étoit encore Premier Président de la Cour des Aides. Tel que l'aftre du jour, dans fa contfe féconde, L'ail pénétrant du fage, en éclairant le monde, Fait germer le bonheur, & veille autour de nous : Auteurs licencieux qui fouillez l'art d'écrire, Cet encens des humains, que la vertu refpire, Ne brûlera jamais pour vous. Eft-ce à vous de prétendre à ce tribut infigne? L'efpoir d'un nom fameux, quand on n'en eft pas digne, Infulte, avec mépris, à la postérité. La gloire des talens eft dans leur noble ufage, Delcends, fille du ciel, & transforme mon êtres Et place l'homme au rang des Dieux. Par M. Pilhes, de Tarafcon, en Foix; |