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Sur fon chapeau panache ou plume;
En tout il faudroit l'imiter.

Sous fon regne on vit chaque Belle
Porter des plumes a la Cour,
Et la pluie de Gabrielle

Fut prife aux ailes de l'Amour.

Mais fi la plume est très-légere,
Le cœur de l'homme est bien léger ;
La femme n'eft pas la premiere
Qui fort toujours prête à changer.

Falloit-il chercher dans la mule
Une dare comparailon >

Le mulet eft bien son émule,

Plus qu'elle a-t-il de la raison?

Aux amours on rend des hommages
Ici mieux que chez les Incas ;
Chez eux les amours font lauvages,
Chez nous légers, mais délicats.

Ainfi, laillons-là tour emblême;

Laiflons les plumes voltiger.

Le lexe eft bien fait pour qu'on l'aime ;

Et s'il change, on peut s'en venger.

Par le même.

Madame la Princeffe DE PIEMONT relève & embraffe deux jeunes Mariées qui lui préfentent à genoux des corbeilles de fleurs & de fruits, le jour de fon paffage à Roanne.

LORSQUE de fleurs fe couronnant la tête,
Et par de chaftes noeuds s'uniflant à jamais,'
Dans les champs de Sion jadis le Roi Prophete
Vit s'embrailer la Juftice & la Paix :
Ne fut-ce que l'eflor d'unc pienfe ivrelle,
Le fonge fugitif d'un bonheur médité ?
Dans ce tableau, quoique flatté,

Du regne des vertus j'entrevois la promefle;
A fon récit mon âme s'intéresie,

Et d'un fi doux efpoir, comme lui tranfperté,
J'adore, en le chantant, l'efprit qui l'a dicté;
Mais fur les pas de la sagefle *,

Dans tout l'éclat de la beauté,
Lorfque je vois une augufte Princefle,
D'un trait fublime de bonté,
Faire oublier les grâces, fa jeunesse,
Et fon rang & la dignité,

* Madame la Comteffe de Maifan.

Quand de l'air de l'égalité,
Parmi la foule qui s'emprefle,
Et que l'orgueil & fa détreffe
Placent au dernier rang de la fociété,
Une Fille des Rois embraile avec tendrefle,
Encourage, foutient, releve la foiblefle
De l'innocence & de la pauvreté ;
Quand fur fon fein je la vois qui les preffe,
Et que la main qui les carefle
Devient l'appui de leur timidité:
Mes yeux alors ont percé le nuage
Dont la profonde obfcurité
Enveloppoit ce fortuné présage,
Et le fonge devient une réalité.

Mais que ce tendre & généreux hommage, Offert par la grandeur à l'humble humanité, Parle encore à mon cœur un plus touchant langage: Sous les traits de l'humilité,

C'eft la gloire & la majesté
Qui réverent leur propre image,
Et rendant à la vérité

Le plus éclatant témoignage,
Jufques dans fon dernier ouvrage
Reconnoiflent le fceau de la Divinite.

Par M. Pouchon, Docteur en Médecine,

VERS fur l'Election du nouveau Grand Maître de Malte, par un Chevalier de cet Ordre.

QUEL eft donc ce Mortel qui marchant vers le

Trône,

Conferve un air paisible à travers mille cris?
L'eftime le conduit, la vertu le couronne:
Pour lui les cœurs font réunis.

Je reconnois Rohan ; Caton dès fa jeunefle,
Simple avec un grand nom, vertueux fans rudefle,
Puifle-t il, rappelant l'âge d'or en ces lieux,
Surpaller les Héros qui furent les aïeux,
Et les ans de Neftor dont il a la sagefle!

Le mot de la première Enigme du volume précédent eft les Cartes du Piquet; celui de la feconde eft Epingle; celui de la troisième eft Puce (dont la couleur eft aujourd'hui à la mode). Le mot du premier Logogryphe eft Angleterre, dans lequel fe trouvent angle & terre; celui du fecond eft Lame, où fe trouve ame; celui du troifième eft Rofier arbufte, où se trouve ofter arbriffeau.

ÉNIGME.

Du bâtiment je fuis la couverture,

Ou, pour le moins j'y bouche un trou;
Et c'est précisément par où
Dans l'Univers je fais figure.

Au fexe je ne fuis d'aucune utilité,
Car je ne puis entrer dans la parure,
Et dans le vrai, je fuis d'une nature
Contradictoire à la mondanité.

En confervant mon nom, mais changeant de ftructure,

Je protége l'humanité

Dans les combats & contre la froidure.
A ce tableau je joindrois bien des traits;
Mais je ferois trop facile à connoître ;
Il fuffit, Lecteur, de lavoir que, peut-être,
Je pourrois te compter au rang de mes sujets.
Par M. Parron, Capit. d'Infanterie,
Chevalier de Saint Louis.

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