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1 L'abbé Tallemant, cousin de l'auteur des Historiettes et proche parent de madame de la Sablière, était entré fort jeune à l'Académie française. Devenu pauvre par la ruine de son aïeul et de son père, ses panégyriques de Louis XIV, en 1673, attirèrent sur lui l'attention de Colbert, qui le fit entrer alors, et non en 1672, dans la Petite Académie, avec une pension de cinq cents écus. Lorsque de la Chapelle mourut, au mois de mars 1694, M. de la Loubère eut sa place d'académicien, et le ministre Pontchartrain nomma Tallemant secrétaire. (Reg. man.)

L'Histoire de l'Académie (t. 1, p. 4) rapporte que Perrault fut d'abord admis dans les assemblées sans être du nombre des académiciens, et qu'il y tenait la plume en qualité d'homme de confiance de Colbert et de contrôleur des bâtiments; qu'ensuite, ayant été nommé de l'Académie française en 1671 (il fallait alors en être pour faire partie de la Petite Académie), il remplaça, quelques années après, l'abbé Cassagnes, qui mourut fou à Saint-Lazare sous le coup d'un trait de satire de Boileau. Perrault a donc été académicien titulaire en même temps que secrétaire de l'Académie depuis l'an 1679. Mais dans les dernières années de Colbert, moins

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3 Félibien prit la place de Perrault, évincé par Louvois; il fut, avec de la Chapelle, Racine, Despréaux et Rainssant, de la promotion de 1683 ou 1684, et non 1682, après que Louvois eut hérité du protectorat de la Petite Académie, en même temps que de la surintendance des bâtiments; Colbert était mort le 6 septembre 1683. Voici la narration de Tallemant : « M. de Louvois leur demanda (à Charpentier et à Quinault) l'estat de la Petite Académie et de quelles personnes elle se composoit; ils respondirent qu'ils estoient quatre, sçavoir: eux deux, M. l'abbé Tallemant et M. Perrault. M. de Louvois bien instruit (voy. note 2), et qui n'aimoit pas M. Perrault, leur dit qu'il n'en estoit plus depuis longtemps, et les pressa de dire qui estoit le quatrième. Ils ne se souvinrent pas, dans le moment, de Gallois (voyez note 2, à la fin), et ils nommèrent Félibien, qui faisait partie de l'Académie de

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peinture, et qui se trouvoit là. (Reg. man.)

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Depuis plusieurs années, l'abbé Bignon, neveu du chancelier Pontchartrain, avait le soin de l'Académie des inscriptions

1 Félibien ne compte pas dans cette création, puisqu'il vint remplir, sur la désignation de deux académiciens, une place qui existait déjà, et déclarée vacante. «M. de Louvoys engagea MM. Racine et Despréaux à se trouver aux assemblées de la Petite Académie..... Dans le mesme temps, M. Rainssant..... fut aussi agrégé à la Petite Académie, qui se trouva lors composée de huit personnes : MM. Charpentier, Félibien, l'abbé Tallemant, Quinault, de la Chapelle, Racine, Despréaux, Rainssant. (Reg. man.)

2. M. de la Chapelle fut fait premier commis des bastimens. En prenant le mesme employ qu'avoit eu M. Perrault,

il prit les ordres de M. de Louvoys pour la Petite Académie.» (Reg. man.) « M. de la Chapelle, devenu controlleur des bastimens, comme l'avoit esté M. Perrault, fut de mesme chargé de se trouver aux assemblées pour en escrire les délibérations, et devint par là le cinquième académicien.. (Hist. t. I, p. 6.) Cependant de la Chapelle n'était point encore de l'Académie française. (Voy. p. 21, note 2.)

3 L'Annuaire avait fait une double erreur en disant que M. de la Loubère avait succédé à la Chapelle pour tenir la plume, et en n'inscrivant pas son nom sur la liste des académiciens. (Voy. p. 21, note 1, à la fin.)

que le chancelier ni son fils, devenu ministre et secrétaire d'État, ne perdaient point de vue, mais dont ils ne pouvaient pas s'occuper assidûment, à cause des devoirs de leurs charges. Le 16 juillet 1701, sur la proposition de l'abbé Bignon, au sujet de laquelle il avait cru devoir préalablement consulter les académiciens, et par l'intervention de MM. de Pontchartrain père et fils, l'Académie reçut du roi une institution nouvelle.

Elle se composa désormais de quarante membres, partagés en quatre classes égales en nombre :

D'abord, les honoraires, qui formaient comme le banc de la noblesse, et parmi lesquels le roi nommait, chaque année, le président et le vice-président de l'Académie.

Au second rang1, les huit anciens survivants, qui eurent le titre de pensionnaires, et auxquels furent adjoints deux nouveaux membres, de nomination royale pour la première fois2; Puis, les associés3;

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Enfin, les élèves, dont chacun était désigné par un pension

On ne peut dire pourquoi cet ordre naturel du tableau est interverti dans la liste que donne l'Histoire de l'Académie (t. I, p. 21, 22), où les pensionnaires ne sont nommés qu'après les associés. Il n'en est pas ainsi dans le procès-verbal de la séance d'installation (reg. man. 19 juillet 1701), qui porte: «Les anciens académiciens (avec les deux nouveaux complétant le nombre de dix pensionnaires) mis au second rang estoient MM..... etc. » D'ailleurs, les faits démentaient perpétuellement cette disposition; on montait, par promotion élective, du rang des associés à celui des pensionnaires, comme de la classe des élèves à celle des associés. C'est

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« Nul ne pourra estre proposé à Sa Majesté pour les places de pensionnaire ou d'associé, s'il n'est connu par quelque ouvrage considérable. (Règlem. art. 11.) Dans chaque assemblée, il y aura quelques académiciens pensionnaires obligez à tour de rolle d'apporter quelques écrits de leur composition. Les honoraires, les associez et les élèves y seront invitez de mesme. » (Art. 21.) Lorsque l'abbé de Beaujeu, associé, eut été nommé évêque de Castres, ne pouvant plus résider, il demanda la vétérance, qui le dispensait des devoirs et lui conservait le titre.

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naire et, en cas de promotion dans l'ordre supérieur, remplacé par un sujet que le même pensionnaire ou son successeur avait le droit de choisir.

HONORAIRES'.

1. — 1701. L'abbé Bignon, président.

2. 1701. L'abbé de Caumartin, vice-président.

3. 1701. Le prince Armand Gaston de Rohan, coadjuteur, depuis

4.

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évêque de Strasbourg.

1701. Bruslart de Sillery, évêque de Soissons, m. 1714, él. 12.
1714. De Bercy.

5.

1701. Le Père de la Chaise, confesseur du roi, m. 1709, él. 1.
1709. Jérôme Bignon, prévôt des marchands.

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8.

1704. Le président de Lamoignon, m. 1709, él. ibid.

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Le cardinal Gualterio.

HONORAIRES ÉTRANGERS'.

D. Anselme Banduri.

Cuper, bourguemestre de Deventer.

PENSIONNAIRES".

1663. Charpentier, m. 17023.

11. 1702. Vaillant (voy. n° 26), m. 1706, él. 1. 1706. L'abbé Fraguier (voy. n° 23).

12.

1672. L'abbé Tallemant, vét. 1706a, m. 1712, él. III.
1706. De Boze (voy n° 30), secrétaire perpétuel la même année.

L'article 3 du règlement de 1701 disposait que deux des académiciens honoraires pourraient être étrangers. Le roi avait regretté que la guerre l'empêchât d'étendre le ressort de l'Académie au delà des limites de la France. La paix lui offrit l'occasion d'accomplir ce dessein, et, par son ordre, l'Académie lui désigna trois sujets en 1715. (T. I, Hist. p. 27.)

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Les tableaux qu'on avait tracés de cette période présentaient la plus étrange confusion pour les successions des trois ordres, de pensionnaires, d'associés et d'élèves.

Chez les premiers, il n'y avait que six fauteuils où les successeurs fussent mis à leur place.

On donnait aux seconds, par l'invention d'un supplément à la liste, quinze fauteuils, malgré l'ordonnance qui n'en avait pas créé plus de dix.

Enfin, l'on paraissait avoir oublié que les troisièmes n'entraient à l'Académie que sur la désignation des premiers, et que, par conséquent, l'hérédité des uns devait s'accorder avec celle des autres. C'était un pêle-mêle général. Nous en avons

déjà dit la cause; il était impossible de se reconnaître dans ces mutations, au nombre de trois, quatre et cinq à la fois en une seule année, comme l'Histoire imprimée les présentait; il a fallu reprendre les procèsverbaux séance par séance et voir à la suite de qui vient chacun de ceux qui entrent. 3 « M. Charpentier fut le premier académicien qui mourut après le renouvellement de 1701, et son éloge devoit naturellement se trouver à la teste de ceux que l'on donne ici. Cependant, comme l'usage des éloges publics n'estoit pas encore establi dans l'Académie, on ne luy en fit point. Une liste exacte de ses ouvrages pourra suppléer à cet éloge dans l'esprit de ceux qui sçavent que l'on ne doit point chercher ailleurs le bon académicien. » (Hist. t. I, p. 331; suit la liste des ouvrages.)

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