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Dans cette édition, on n'inséra point la préface qui avait paru dans l'édition de 1702, et qui même, à cette époque, n'avait été insérée que dans quelques exemplaires. On supprima aussi la grande médaille sur la naissance de Louis XIV, dont le dessin et la description commencent le premier registre de l'Académie (3 avril 1694). Cette médaille a pour devise: Ortus solis gallici. On ne conserva que celle qui a été frappée sur le même événement, et qui a pour devise: Cœli munus.

L'Académie n'avait pas borné ses travaux à l'Histoire métallique du roi. Dès qu'elle eut été reconstituée, en 1716, elle se trouva en mesure de commencer l'impression du premier volume de ses Mémoires, qui parut l'année suivante, en 1717, et qui fut réimprimé en 1736.

L'Académie s'est livrée sans relâche à composer et à publier une longue série de mémoires sur divers sujets d'érudition, qui justifient son titre d'Académie des belles-lettres. Elle n'en a pas moins continué à composer toutes les inscriptions et devises, médailles et jetons qui lui ont été demandés par le Gouvernement.

DE 1716 A 1742.

GROS DE BOZE avait succédé à Tallemant comme secrétaire la même année où il fut reçu membre de l'Académie, c'est-àdire en 17061, et depuis 1706 jusqu'en 1742, époque à laquelle il donna sa démission, après trente-six ans d'exercice. Gros de Boze, par ses soins diligents et même minutieux, a beaucoup contribué à fonder l'ordre et la régularité dans les travaux, et les excellentes règles de discussion et de critique qui distinguent l'Académie.

1

Il était entré à l'Académie, l'an 1705, dans la classe des élèves; il fut nommé asso

cié, l'année suivante, et presque aussitôi pensionnaire et secrétaire perpétuel. — N.

Le 24 juillet 1719, Louis XV, enfant, vint présider une séance particulière de l'Académie.

En 1722, pendant la durée du secrétariat de Gros de Boze, le czar de Russie, Pierre le Grand, consulta l'Académie pour l'inscription à mettre à sa statue, et au sujet d'un manuscrit écrit en caractères inconnus. L'Académie reconnut que ces caractères étaient en langue tibétaine, et en fit parvenir au czar une traduction française1.

Sur l'invitation de Mahomet Effendy, deux membres de l'Académie furent envoyés en Orient pour recueillir des manuscrits grecs, copier des inscriptions et décrire des antiquités.

Depuis, l'Académie n'a pas cessé d'entretenir un commerce honorable avec les savants étrangers, et le Gouvernement a toujours continué de donner des missions scientifiques à ses membres. C'est en 1731, et encore pendant le secrétariat de Gros de Boze, que le président Durey de Noinville fonda un prix annuel de 400 francs pour l'auteur qui, au jugement de l'Académie, aura le mieux réussi à traiter le sujet proposé pour le concours au prix.

En 1739, l'ambassadeur de Venise vint recevoir, en séance publique, le prix que l'Académie avait décerné à M. Pontedera, de Padoue.

L'Académie décida, en 1734, que l'on ferait un volume de table des matières tous les dix volumes, et que les prix seraient imprimés à la suite des Mémoires.

1

Pendant son voyage à Paris, en 1717, le czar, visitant les ateliers de la Monnaie, examina curieusement la structure, la force et le jeu du grand balancier, et voulut le mouvoir lui-même. Quelle fut sa surprise, lorsqu'il vit sortir de dessous le coin un

large médaillon avec son portrait d'un côté, et de l'autre une Renommée volant du Nord au Midi, avec ces mots en légende : Vires acquirit eundo. L'Académie avait donné le dessin et la légende. (Hist. t. V, p. 3.) — N.

Les prix n'ont point été imprimés, mais la décision de l'Académie a reçu son exécution par rapport aux tables des matières; les volumes qui les contiennent sont les tomes XI, XXII, XXXIII, XLIV et LI.

1742 1749.

FRÉRET succéda à Gros de Boze comme secrétaire trésorier, le 29 décembre 1742, et conserva cette place jusqu'à sa mort; il ne publia aucun mémoire. On a dit avec raison qu'il n'avait vécu et écrit que pour l'Académie, et qu'il l'aimait comme un Spartiate aimait Lacédémone. Tous les secrétaires perpétuels qui lui ont succédé se sont fait un devoir de soigner la publication des écrits qu'il avait laissés, et en cela le secrétaire perpétuel actuel1 n'a fait que suivre l'exemple de ceux qui l'avaient précédé.

Foncemagne, sans avoir le titre de secrétaire, publia les tomes XVI et XVII, renfermant les Mémoires lus de 1741 à 1743.

1749. - 1755.

BOUGAINVILLE, nommé à la place de Fréret en 1749, publia en 1753 les Mémoires des années 1744, 1745 et 1746. Il donna sa démission pour cause d'infirmité en 1755. Il a continué le recueil des Mémoires jusqu'au XXIVa volume.

Dans l'année qui suivit la nomination de Bougainville comme secrétaire perpétuel, en 1750, un nouveau règlement fut donné à l'Académie 2.

1

M. Walckenaer. (Voy. t. XVI, 1" partie, p. 253-468, nouvelle série.)

* Ce règlement n'affectait que la classe des correspondants honoraires et acadé

miciens correspondants, qui s'était formée sans loi et sans ordre, et s'était accrue outre mesure. (Voy. t. XXIII, Hist. p. 3-8.) — N.

1755 1772.

LE BEAU lui succéda et, pour la même cause que Bougainville, donna sa démission en 1772. Il a continué la collection des Mémoires depuis le XXIVe volume, auquel il eut part, jusqu'au XXXVe.

Pendant la durée de son secrétariat, en 1754, Caylus fonda un prix annuel de 500 francs pour les sujets d'antiquités antérieurs au xe siècle. On frappa pour cette fondation une médaille dessinée par Bouchardon, et qui a pour exergue : Promovendo veterum monumentorum studio. L'Académie décida, en outre, que les mémoires qui auraient obtenu ce prix seraient imprimés, quand il y en aurait suffisamment pour for

mer un volume.

Ce fut le 3 décembre 1768 que le roi de Danemark vint visiter l'Académie, et fut harangué à ce sujet par le secrétaire perpétuel le Beau.

1772 - 1782.

Louis Dupuy est nommé à sa place le 21 décembre 1772, et, par les mêmes causes que Bougainville et le Beau, il donna sa démission le 16 octobre 1782. Il continua la collection des Mémoires jusqu'au XLI volume.

17821793.

Bon-Joseph DACIER fut nommé à la place de Louis Dupuy, le 13 décembre 1782; à lui se termine la liste des secrétaires perpétuels de l'ancienne Académie, qui fut supprimée, ainsi que toutes les autres, le 8 août 1793.

Dacier publia la collection de l'ancienne Académie jusqu'au Le volume. Il est nécessaire de faire observer que le se

crétaire perpétuel actuel1 a commencé, dans la nouvelle collection des Mémoires, un supplément à l'ancienne en insérant, à la suite d'un volume de l'histoire, un mémoire inédit de Fréret.

Ce fut en 1785, sous le secrétariat de Dacier, qu'une commission de huit membres fut chargée de la publication des notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque royale et de diverses autres blibliothèques ; cette collection s'est toujours continuée et est parvenue au XVIII® volume.

III.

DEPUIS LA CRÉATION DE L'INSTITUT JUSQU'AU RÉTABLISSEMENT DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

1795-1816.

DE 1795 À JANVIER 1803.

Toutes les académies furent détruites en 1793, mais une loi du 25 octobre 1795 (3 brumaire an Iv) créa l'Institut pour les remplacer.

L'Institut fut divisé en trois classes.

Par l'organisation de ce grand corps, l'Académie des inscriptions et belles-lettres n'était représentée par aucune des classes ni aucune des sections de ces classes. Un de ses membres fut placé dans la seconde classe (sciences morales et politiques, section de géographie), et six autres dans la section d'histoire de la même classe.

Douze autres de ses membres furent mis dans la troisième

1 M. Walckenaer écrivait ces mots en février 1852. (Voy. p. 13, note 1.) — N.

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