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après avoir bien fervi. Il y a plus: c'est que non-feulement ces foldes, qui d'ailleurs feront dépenfées fur les lieux, avantage ineftimable, ne feront pas cenfées former un accroiffement de dépenfe, puifqu'elles feront deftinées à des fujets qui auront mérité des penfions de retraites; mais elles fe trouveront même abfolument compenfées, fur-tout en temps de paix, par différentes économies résultantes de cet ordre de chofes; en effet, les demi-vétérans, en laiffant une partie de leurs payes à leurs Régimens refpectifs, feront une première portion de compenfation économique.

de deux fous

Les économies plus ou moins confidérables qu'on pourra faire en réformant à volonté un nombre plus ou moins grand de foldats, en tems de paix, avec un paye par la facilité que la correfpondance entre les vétérans offrira pour les avoir toujours à fa difpofition en feront une feconde. Les frais de police que cette correfpondance pourra diminuer en établiflant l'ordre le plus intéreffant, ajoutera encore à ces économies, de manière à regagner au-delà même du montant de ces foldes. La feule dépenfe réelle fera donc celle occafionnée par les deux fous de folde, accordés aux foldats auxiliaires, & dont on ne fauroit fe difpenfer, fi on veut fe flatter de l'efpérance d'obtenir des enrôlemens libres ; celle des Officiers d'école qui formera une pépinière intéreflante d'Officiers & ne coûtera qu'environ neuf deniers par jour à la Communauté fourniffant un homme, dont même une partie fera compenfée par la diminution de folde des volontaires (1), restera donc celle des élèves qui

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(1) Les Volontaires devant faire partie des troupes de ligne & la moitié, ou deux fur les quatre de chaque efcouade, devant toujours être alternativement en congé de paix, & fans paye chez eux, on auroit 24 fols d'économie en réduction des So que coûteroient les trois Officiers d'école de l'efcouade, ce qui réduit oit leur dépense à 26 fols ou à environ 4 fols 6 d. par Communauté taxée à un homme aux milices, ou au moins, laifferoit cette fomme aux Régimens où ils feroient attachés „

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lui coûtera auffi environ neuf deniers, & préfentera des avantages bien effentiels, non-feulement en fecourant l'indigence & en favorifant la population; mais encore en préparant des recrues pour établir de plus en plus l'enrôlement libre & la fuppreflion du tirage; celle enfin des deux chevaux ou jumens, par arrondiffement de compagnie, qui coûtera à peine deux deniers à la Communauté, tourniffant un homine, & préfentera des avantages trop déterminans pour qu'on cherche à les faire fentir.

Le Corps des 400 Volontaires fera une des inftitutions les plus utiles pour la Patrie, comme devant fervir de véhicule le plus puillant pour animer de route part l'émulation & former le berceau des Officiers de l'EtatMajor & des plus grands Généraux.

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L'efpoir d'obtenir du Roi la nomination à ce Corps pour leurs enfans, engagera les pères à fe fignaler, & cette faveur, qui les recompenfera des fervices qu'ils auront rendus à la Patrie, ne pourra être fuivie d'aucun abus, puifque dès le moment que l'individu y aura été admis, le crédit ceffera pour laiffer au mérite à faire les frais de toute efpèce d'avancement, toutes les places de ce Corps devant être gagnées au concours, tant par les qualités morales, que par l'inftruction, à la décition d'un Confeil bien impartial, puifqu'il fera compofé de Juges de tous les grades, & fur-tout de la claffe de ceux qui concourront pour monter Adjoints aux Vétérans fupérieurs. Les places que les Volontaires du Roi auront l'efpoir d'obtenir dans le Régiment, au concours, généraliseront l'émulation.

pour accroître la maffe générale à employer aux préparatifs de

-guerre.

Si, lors de la guerre, on formoit des corps particuliers fous le nom de Grenadiers François, d'une partie des Milices, les Volontaires qui feroient gens exercés, pourroient faire partie des bas-Officiers; une partie des Officiers d'école pourroit auffi faire le fervice de Factionnaire dans les Régimens de ligne, en temps de paix.

Comme tous les moyens d'inftruction qui feront réunis dans ce Corps de Volontaires, leur donneront néceffairement un avantage marqué, j'ai fenti qu'il étoit de la juftice de borner les places qu'ils auront au concours dans les Régimens, en raifon de ce qu'elles exigeront plus ou moins de fcience, afin de ne pas décourager ceux des Officiers qui, fans avoir ce mérite tranfcendant qui fait briller dans les hauts emplois, peuvent, cependant, fe rendre trèsutiles dans une fphère plus bornée. C'eft pour cela que j'ai cru qu'il ne leur falloit accorder, pour le grade de Capitaine, qu'une place fur quatre dans l'Infanterie une fur deux dans la Cavalerie & Dragons, une fur trois pour les Lieutenances-colonelles, & deux fur trois pour les Colonels; de forte que les Lieutenans concourront, fi bon leur femble, pour des Compagnies dans tous les Corps; les Capitaines pour les Lieutenancescolonelles, & les Lieutenans-colonels pour les places de Colonels, ainfi que le Colonel.

Le grade de Colonel étant celui qui mène tout de fuite au Généralat; je ne propofe un plus grand nombre de places au concours pour ce grade, que comme le feul moyen de donner des Officiers généraux, qui réuniffent toute la force de l'âge, au génie qui les aura portés de concours en concours, de jugement en jugement, à la tête du Corps des Volontaires du Roi, pour devenir Chef de Régiment.

M. de Bouthillier, dans fon plan de Conftitution Militaire, propofant de conferver aux Colonels la nomination aux emplois vacans dans les premiers grades, dit, pag. 120, que Si les Chefs des Corps ne les commandoient que pour y maintenir l'ordre & la difcipline, s'ils ne pouvoient y faire que du mal fans être fufceptibles d'y procurer aucune grace; enfin s'ils n'avoient pas une certaine prépondérance dans le choix d'une partie de ceux qui doivent fervir dans des Corps done ils répondent, ils ne pourroiena y jouir d'aucune confi

L

dération, cependant très-néceffaire pour le bien même du fervice, concluant qu'il faut donc qu'ils aient quelque moyen pour la conferver. Il propofe de laiffer les nominations aux Colonels. Prévenant enfuite l'objection qu'il fuppofe qu'on lui fera, il ajoute mais, dira-t-on, files Colonels font toujours maîtres du choix, ils le feront auffi de rendre illufoire le Décret qui prononce Ladmiffion de tous les Citoyens à tous les emplois militaires. Il eft un moyen, continue-t-il, d'arranger ces difficultés. Le Roi doit feul avoir le droit de choifir les Officiers deftinés à compofer l'armée. Sur trois emplois vacans dans un Régiment, il peut en laiffer un à la propofition du Colonel, en nommer un à fa volonté, & choifir le troifième parmi les fujets qu'il peut autorifer les Affemblées des Départemens à lui préfenter, & qu'il pourroit leur promettre de nommer fuivant le tour qui pourroit être etabli entre elles, & d'après les règles qui pourroient étre déterminées à ce sujet. Je commencerai par avoir l'honneur de demander à M. le Marquis de Bouthillier, comment il penfe que maintenir l'ordre & la difcipline, qui feuls peuvent faire le bonheur, non-feulement du Militaire, mais même de toute efpèce d'affociation politique, eft un mal à faire. J'ajouterai que les Lieutenans-Colonels qui font, comme les Colonels, obligés de maintenir l'ordre & la difcipline dans les Régimens, n'en jouiffent pas moins de la confidération néceffaire pour leur donner la force de remplir leur devoir, quoiqu'ils n'aient point de nomination; & je conclurai par avancer qu'il n'eft pas néceffaire qu'un Colonel ait de nomination pour maintenir l'ordre; je dirai plus, je dirai qu'un Colonel n'a jamais de mal à faire que celui qu'il feroit, s'il laiffoit établir le défordre & l'indifcipline. J'ajouterai qu'il peut faire tout le bien poffible, en donnant lui-même l'exemple de cet efprit d'ordre, de difcipline & de patriotifme qui doit animer tous les bons citoyens, & fur-tout celui d'économie qui munera les Officiers au bonheur, en les mettant au-deffus de ces

befoins factices, toujours plus difficiles à fatisfaire que

les réels.

La propofition de M. de Bouthillier laifferoit fubfifter tous les abus qui ont exifté jufqu'ici, l'intrigue, la protection arriveroient feules jufqu'au Roi, jufqu'aux Colonels & jufqu'aux Municipalités de Départemens, & tous ceux qui ne fauroient les faire mouvoir reftcroient toujours chez eux dans l'oubli, fouvent avec beaucoup de mérites La création des Efconades de Volontaires & des Officiers d'école, par arrondiffement de Compagnies de Milices, pourra feul prévenir ces abus: chacun, d'après cet établiffement, aura l'efpérance, s'il le mérite par fes mœurs & fon éducation, d'y être admis; & cette efpérance lui donnera celle infiniment flatteufe de voir fon nom paffer jufqu'à fon Souverain. Le Roi, comme père d'une immenfe famille, connoîtra ceux de ses enfans qui mériteront particulièrement fes bontés. Jamais Souverainn'aura été aufli grand, parce qu'il n'en fera jamais qui aura pu, avec autant de certitude de n'être pas trompé, faire le bien.

La propofition de faire arriver tous les Officiers des Régimens, au tour, jufqu'à la tête, faite par M. de Bouthillier dans ce même plan de Conftitution, & par tant d'autres, eft marquée au coin de l'équité; & je penfe, avec ce Colonel, que le concours d'inftruction, du moins juf qu'au grade de Capitaine, peut avoir par-tout ailleurs que dans le Corps des Volontaires du Roi, qui par fon effence ne devra avoir que des gens très-inftruits, autant d'inconvéniens que d'avantages; mais ce fyfteme eft peu fufceptible d'animer l'émulation. Le Roi, fuivant lui, devra nommer un Lieutenant-Colonel fur trois un Colonel fur trois, à ce grade. Il me femble que M. de Bouthillier auroit dû dire comment le Roi fe mettra à l'abri de furprife, comment il n'accordera à la faveur ce qu'il voudra donner au mérite? quels feront les moyens pour faire connoître, fur tous les Capitaines de l'armée, celui qui ira enlever, comme plus

&

pas

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