Page images
PDF
EPUB

d'eau et d'air, pour faire monter le premier de ces fluides au-dessus de son niveau naturel. Ce moyen consiste à mettre en équilibre deux colonnes; l'une d'eau pure, l'autre d'eau mêlée avec de l'air; celle-ci, ayant une pesanteur spécifique moindre que la première, ne peut évidemment la contrebalancer qu'au moyen d'une hauteur plus grande; d'où il suit que la colonne mélangée doit s'élever au-dessus du réservoir, et porter par conséquent l'eau qu'elle contient au-dessus de son niveau naturel.

Cet effet n'est point ignoré des physiciens, puisque c'est celui qui a lieu dans la pompe de Séville; et l'on se rappelle que M. CagnardLatour l'a déjà appliqué à une machine dans laquelle il opère le mélange de l'eau et de l'air, en faisant passer celui-ci sous la masse d'eau par le moyen de la vis d'Archimède renversée. Mais, si ce principe n'est pas absolument nouveau en lui-même, il l'est au moins par la manière dont M. Mannoury opère son mélange d'une manière très-intime; il ne se contente point d'introduire un volume d'air dans l'eau, il veut que ce volume soit préalablement divisé en une multitude de très-petites bulles, qui, logées entre les particules de l'eau, y soient séparées et retenues par l'adhésion de ces particules, de manière qu'elles ne se dégagent que lentement, et ne se réunissent pour échapper, que quand le service qu'on en attendait a été obtenu.

M. Mannoury distingue deux sortes d'hydréoles, l'hydréole par succion, et l'hydréole par pression.

[ocr errors]

san me to one d'eau se met dans l'air, → în mîie Ize portion avec elle, soit par emcees lex fluides l'un pour l'autre, Le forme autour de la colonne Isa tre srece de vide vers lequel l'air amsi ranite, effet démontré par les belles zre, ences de M. Venturi; il suit de là que 200129271 retsant tre masse d'air, en absorbe sie rame, et revient en quelque sorte gazeuse; 82 148 2 778 M. Mannoury appelle hydréole

[ocr errors]

8.14 200mire, on suppose qu'un volume soft classe de torce dans une masse d'eau, unsoula en de toute autre manière, et & 1201 me r, en pénétrant dans l'eau, 24 124 12 22 cas en un grand nombre de petites Zu 8, 12 moyen de filières très-petites, par lesere os en Cara contraint de passer, le méare qui en resultera est ce que M. Manyou' duvete drcle par pression, parce execbctivement c'est par une forte compresson de Fair, qu'on l'oblige à entrer et à se of seiner dans toutes les parties de la masse

Days Pen et l'antre de ces deux hydréoles 2. Feau devenue gazeuse devient plus légère que Foar pue, et par conséquent susceptible de Penerus haut que le reservoir. Telle est la base en second moyen proposé par M. Manpory. L'auteur varie, comme à son ordinaire, sos aplications; il nous suffira ici d'en indigeor une ou doux.

Concevons un reservoir au fond duquel soit lapte un tuyau recourbé, et dont la branche

recourbée s'élève plus haut que le réservoir. Dans son état naturel, l'eau se mettra de niveau dans le réservoir et dans le tuyau.

Supposons maintenant que, vers le milieu de la longueur du tuyau, on perce la paroi, et qu'on y adapte la tuyère d'un soufflet qui y chasse l'air de force, non à plein courant, mais par l'interposition d'une plaque percée d'un grand nombre de petits trous, pour diviser le volume d'air; l'air pénétrera, dans la masse d'eau, en forme de bulles très-déliées, et l'adhésion des particules d'eau entre elles tiendra ces petites bulles séparées; l'eau du tuyau deviendra donc gazeuse au-dessus de l'ouverture faite dans la paroi, et spécifiquement plus légère que l'eau du réservoir; donc elle montera dans ce tuyau au-dessus de ce réservoir, et pourra rentrer dans ce même réservoir ou dans un autre réservoir plus élevé que le premier. Mais l'objet de M. Mannoury ne serait pas rempli complètement, s'il n'était parvenu à remplacer le soufflet, qui est une pièce mobile, par un autre moyen; et ce moyen est fort simple.

L'auteur dérive de son réservoir une seconde colonne qui tombe par un nouveau tuyau dans une capacité close. A mesure que l'eau remplit cette capacité, l'air s'y comprime, et c'est cet air comprimé qui, étant reporté par un autre tuyau à l'ouverture de la paroi du premier, y remplace le soufflet, jusqu'à ce que, la capacité close étant remplie d'eau, l'air en soit entièrement consommé. Mais alors l'effet cesserait si l'on ne vidait la capacité close pour rétablir les choses dans leur premier état, et c'est ce que

M. Mannoury exécute par un siphon intermit tent, semblable à celui que nous avons décrit ci-dessus.

L'auteur, pour rendre son courant d'air continu, a imaginé des moyens ingénieux dont il est inutile de parler ici; il nous suffira de dire que l'effet de cet hydréole répond parfaitement aux promesses de l'auteur, et qu'il donne un écoulement cont'u très-abondant.

Voici une autre application de l'hydréole que nous citerons à cause de sa singularité.

L'auteur commence par tirer de son réservoir un jet-d'eau qui s'élève suivant les lois ordinaires de l'hydraulique, un peu moins haut que ce même réservoir, à cause des frottemens. Au centre de l'ajutage de ce jet-d'eau aboutit un courant d'air produit, comme nous l'avons expliqué ci-dessus, par une seconde colonne d'eau dérivée du même réservoir. Voici ce qui arrive alors. L'eau et l'airse mêlent emsemble au sortir de l'ajutage, et le jet s'élève tout-à-coup beaucoup plus haut que le réservoir. On devait s'attendre à cet effet, d'après ce que nous avons dit précédemment; mais ce qu'il y a de singulier, c'est le bruit occasionné par le choc des particules d'air contre celles de l'eau au sortir de l'ajutage. Ce bruit est un son approchant de celui de l'harmonica, mais moins doux. Si l'on vient à interrompre l'écoulement de l'eau par l'ajutage, l'air qui sort seule ne produit plus qu'un petit sifflement ordinaire.

Colonne oscillante.

Le troisième moyen imaginé par l'auteur pour élever l'eau d'un réservoir au dessus de son niveau naturel, est ce qu'il nomme sa colonne oscillante. C'est aussi de ses trois moyens principaux, celui qui nous a paru le plus nouveau, parce que nous ne connaissons rien qui ait pu en suggérer l'idée fondamentale; il est d'ailleurs d'une extrême simplicité, puisque tout le mécanisme se réduit à un tuyau adapté à un réservoir, et interrompu vers sa partie inférieure. C'est cette solution de continuité dans le tuyau qui fait que l'on y voit avec surprise l'eau monter au-dessus du réservoir, sans l'addition d'aucune autre pièce à la machine.

Pour expliquer ce phénomène, imaginons un siphon renversé, c'est-à-dire, dont les bran ches aient leurs ouvertures par en haut. Si l'on fait couler une balle dans ses branches sans lui imprimer aucune vitesse initiale, il est évident qu'en vertu de celle qu'elle doit acquérir dans sa chute, elle remontera dans l'autre branche à la même hauteur que celle d'où elle est partie dans la première, et qu'abstraction faite du frottement, cette balle continuera d'osciller de l'une à l'autre branche en remontant toujours dans chacune d'elles à la même hauteur.

Mais, si dès que la première balle est partie on lui en fait succéder une autre pareille qui lui soit contiguë, je dis que la première balle s'élevera dans la seconde branche à une hau

« PreviousContinue »