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Tour-du Pin, reçoit les eaux du ruisseau de Lent. On trouve au confluent de ces deux rivières à Cessieu, à Serresin et à Montceau, des amas de bois bitumineux, semblables à ceux de la Tour-du-Pin, dont ils sont la suite.

8. Canton de Bourgoin.

Les environs de Bourgoin, le cours de la Bourbre, au-dessous de cette ville, et les marais, connus sous son nom, présentent les derniers amas de lignites. Souvent on en trouve qui sont disséminés dans les tourbes de ces marais. Ils sont mieux conservés que ceux du cours supérieur de la Bourbre; ils ont la texture ligneuse, mais ils sont réduits à un tel état de mollesse, qu'ils tombent en poussière ou en terreau, aussitôt qu'ils sont exposés au contact de l'air.

9. Canton de Moras.

La rivière de la Sarre, qui sépare les cantons de Moras et de Saint-Chef-la-Chapelle, reçoit les eaux des marais, qui sont au nord de Bourgoin; on trouve sur les bords et dans les marais quelques amas de lignites ; ils sont peu abondans et semblables à ceux de Bourgoin. S. IV.

ARRONDISSEMENT DE SAINT-MARCELLIN.

Canton de Saint-Bonnet-de-Chavagne. Sur la rive gauche de l'Isère, dans la commune de la Sône, on trouve des bois bitumineux entre des couches argileuses recouvertes de galets et de pouddingues; ils sont peu abondans et disséminés çà et là dans les couches. d'argile, jusqu'au confluent de la Bourne.

SUR

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SUR DIVERSES MACHINES

HYDRAULIQUES,

Inventées par M. MANNOURY DECTOT.

Copie du Rapport fait à la Classe des Sciences physiques et mathématiques de l'Institut impérial de France, au nom d'une Commission composée de MM. de Prony, Perier et Carnot, rapporteur, sur diverses Machines hydrauliques présentées par M. Mannoury Dectot.

M. MANNOURY DECTOT a soumis à la classe plusieurs machines hydrauliques de son invention, sur lesquelles M. de Prony, M. Perier et moi avons été chargés de faire un rapport.

Nous avouerons que dix machines nouvelles proposées tout d'un coup par un même auteur, avec l'annonce de plusieurs autres qui doivent bientôt suivre les premières, nous inspirèrent d'abord quelque défiance, sachant combien il en coûte souvent de peines et de recherches aux artistes les plus ingénieux, pour en découvrir une seule qui puisse offrir quelque chose de remarquable ou d'utile.

Cette prévention était cependant injuste, et bientôt elle a fait place au plaisir qu'on trouve toujours à reconnaître un esprit aussi exact dans ses assertions que fécond dans ses aperçus. Volume 33, no. 193.

E

Les principes de la mécanique en général, et de l'hydrodynamique en particulier sont bien connus depuis long-tems, et l'on sent que ce qu'on doit appeler invention dans ce genre, ne peut jamais être qu'une nouvelle combinaison de ces principes généraux. On sait de plus que dans l'hydrodynamique surtout, le sujet est tellement compliqué pour le calcul, qu'il est le plus souvent impossible de savoir à priori, quel sera précisément l'effet de telle ou telle combinaison; et que l'expérience est absolument nécessaire pour confirmer ou détruire les résultats qu'on s'en était promis.

M. Mannoury n'a épargné ni soins ni dépenses pour lever à cet égard tous les doutes. Les commissaires ont été témoins de ses nombreuses expériences, et par là il a imprimé à ses déCouvertes la sanction qui seule peut les placer au nombre des connaissances certaines et positives.

Le problème général que s'est proposé M. Mannoury, est celui-ci : Une chute d'eau étant donnée, élever une portion de ce fluide au-dessus du réservoir par le moyen d'une machine dont toutes les parties soient absolument fixes; et qui par conséquent ne renferme ni leviers, ni roues, ni pistons, ni soupapes, ni autres parties quelconques mobiles.

On est bien tenté de croire d'abord ce problème impossible, et nous ne sachons pas qu'il ait été entrepris, ou du moins résolu par personne. En effet, il se présente aussitôt à celui qui veut s'en occuper une réflexion qui semble ôter toute espérance; c'est que, si une pareille

machine était possible, elle pourrait se trouver accidentellement dans la multitude des combi naisons de matières fixes que nous offre la nature; d'où suivrait, par exemple, qu'un réservoir d'eau formé sur la croupe d'une montagne ou dans son intérieur, par les eaux de pluie, pourrait de lui-même produire une fontaine jaillissante au sommet de cette montagne, effet qui semble chimérique, puisqu'à l'aspect d'une source qui se rencontre au sommet d'une montagne, nous concluons ordinairement tout de suite, que cette source vient par des courans souterrains de quelques montagnes environnantes, plus élevées que la première.

Cependant M. Mannoury est parvenu à la solution de ce problème, et de plusieurs manières qui n'ont rien de commun entre elles; les faits répondent à toutes les objections, et la théorie à laquelle il n'est pas donné de prévoir toujours la vérité, la confirme au moins toujours, et sert ordinairement à la généraliser.

Malgré la variété surprenante des machines. proposées par M. Mannoury, et la complication assez grande de quelques-unes d'entre elles en les comparant avec soin, on reconnaît qu'elles ne sont toutes que des combinaisons diverses de trois moyens principaux, employés ensemble ou séparément. Ces moyens sont désignés par M. Mannoury sous les trois dénominations suivantes : le siphon intermittent, l'hydréole, la colonne oscillante. Nous nous bornerons à expliquer ici en quoi consiste chacun de ces trois moyens, sans entrer dans le détail de toutes les applications que l'auteur en a faites, ce qui serait infini

monte ainsi d'elle-même par l'effet de la chute d'eau donnée, sans qu'il y ait dans les parties solides qui la constituent aucune pièce mobile. Il n'y a donc plus qu'à répéter ce mécanisme, par une suite de fontaines semblables, placées par étage les unes au-dessus des autres, pour élever l'eau à quelle hauteur on voudra, au moyen d'une perte proportionnée de celle qui s'écoule par le siphon intermittent. C'est ce que fait M. Mannoury dans l'une de ses machines, qui n'est en effet qu'un assemblage de plusieurs fontaines de compression, communiquanttoutes ensemble, de proche en proche, de manière chacune devient le puisard de celle qui est placée immédiatement au-dessus, et que toutes sont à la fois mises en jeu par l'effet d'un seul siphon intermittent adapté à la capacité inférieure de la fontaine la plus basse.

que

Il est aisé de voir que le siphon intermittent peut être appliqué de même à beaucoup d'autres machines pour les ranimer lorsqu'elles ont produit un premier effet, et leur en faire produire ainsi périodiquement de nouveaux semblables aux premiers. Aussi M. Mannoury varie-t-il ses applications; mais l'exemple que nous venons d'alléguer suffit pour faire comprendre l'effet de ce premier moyen, d'élever l'eau audessus de son réservoir avec des machines qui n'aient aucunes pièces mobiles.

Hydréole,

L'auteur donne le nom d'hydréole, aux machines dans lesquelles il emploie un mélange

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