Page images
PDF
EPUB

» pouillement de leurs bois par la main des >> hommes (1).

ככ

Plusieurs savans ont admis ce refroidissement de notre planète, mais avec cette différence que les uns ne l'ont regardé que comme partiel, et causé par un changement dans le mouvement on dans l'axe de la terre ; adinettant pour preuve de cette opinion les dépouilles fossiles végétales et animales, appartenant aux régions de la zone torride, et que nous découvrons journellement dans nos climats, ou même jusque dans la zone glaciale (2); tandis que les autres ont considéré ce refroidissement comme général, et étendant son influence sur l'universalité du globe. Ce

(1) Note manuscrite donnée par M. Villars, ancien professeur d'histoire naturelle à Grenoble, et aujourd'hui doyen de la Faculté de médecine de Strasbourg, professeur de littérature médicale et de botanique, auteur de l'Histoire des Plantes du Dauphiné, et de plusieurs ouvrages d'histoire naturelle très-estimés. Je dois à l'amitié et aux bontés dont m'a toujours honoré ce célèbre professeur, d'exposer ici un fait jusqu'à ce jour inconnu, et qui mérite cependant bien d'être publié ; c'est que M. Villars est le premier naturaliste qui ait constaté l'existence des roches calcaires alternées avec les granits, et que c'est lui qui sous le tapport géologique a établi pour le geure calcaire, les distinctions de calcaire primitif ou grenu, de calcaire de transition, de calcaire compacté, et enfin de calcaire moderne, tel que celui des environs de Paris, qu'il désigne sous le nom de calcaire poreux.

(2) Le discours préliminaire dont M. Cuvier, secrétaire perpétuel de l'Institut, a fait précéder les recherches savantes qu'il vient de publier sur les ossemens fossiles des quadrupedes, présente d'une manière rapide un système général des nombreuses révolutions que notre globe a éprouvées, et des faits encore peu connus sur le gisement de ces fossiles de l'équateur dans nos contrées les plus septen

trionales.

qui suppose un affaiblissement peu vraisemblable dans les lois et les forces de la natnre.

2. Lignites de la Matésine.

Les lacs de l'Affrey, de Pierre Châtel, de la Mure, et les marais de la Matésine, contiennent des lignites qui sont très-bien conservés. Lorsqu'en été les eaux du lac de l'Affrey sont basses, on y distingue de grands arbres couchés et amoncelés confusément au-dessus des sables et des graviers. Les marais de la Mure, outre la tourbe qu'on y trouve, possèdent également des lignites en couches étendues, mais peu épaisses, et quelquefois terreuses. Quelques habitans de la Matésine extraient souvent en été les bois fossiles qui sont à leur proximité.

S. II.

ARRONDISSEMENT DE VIENNE.

1. Canton de Roussillon.

Les hauteurs du village d'Anjou et de Villesous-Anjou, sur la rive gauche de la Sonne sont composés de terrains argileux, adossés contre des collines de sable, de galets et de grès molasses en couches, légèrement inclinées, qui alternent avec des dépôts de bois bitumineux; leur manière d'être est constante; on ne voit que peu de variations dans les inclinaisons et directions; ces terrains consistent :

1o. En une terre végétale mélangée de beaucoup de cailloux ; 2°. de galets de tous diamètres; 3°. des marnes argileuses; 4°. un banc d'argile bleue; 5°. un premier banc de lignites; 6o. un banc de galets et de cailloux; 7°. une couche d'argile bleue; 8°. un banc de lignite;

1

9. un banc d'argile bleue, contenant des branches, des troncs d'arbres et des racines, plus ou moins bien conservées ; 10°. des argiles rougeâtres et bleuâtres, souvent en couches séparées, et quelquefois mélangées ou confondues ensemble; 11°. un banc de bois bitumineux très-épais et très-compacte.

Une observation constante est que la masse de lignite est d'autant plus pure qu'on s'enfonce davantage : le premier banc renferme quelquefois des cailloux et des galets avec des terres argileuses; on y trouve une grande quantité de coquilles fossiles, fluviatiles et terrestres, qui sont toutes aplaties ou écrasées. Le second banc est plus pur que le premier et plus compacte, qualités qui sont encore plus remarquables dans le troisième qui se rapproche davantage de la houille.

S. III.

ARRONDISSEMENT DE LA TOUR-DU-PIN. 1. Canton de Chabons.

Les rives du ruisseau de Lent, qui descend du plateau de Bizounes, présentent de grands dépôts de lignites; ils sont très - abondans à Monterevel et à Doissin; ils sont en couches horizontales, alternant avec des marnes argileuses et des galets. Ils ont conservé leur texture ligneuse; ils sont bruns, plus ou moins foncés; ils brûlent avec une flamme large grasse et bien nourrie; ils répandent une fumée. épaisse, en donnant une odeur fetide et pénétrante. Ils laissent un résidu très-abondant.

2. Canton de Bizounes.

Les communes de Bizounes, de Biol, de Saint

Didier-sur-le-Lent, possèdent des lignites en couches horizontales, semblables à ceux de Chabons; ils sont aussi abondans, et paraissent dus à la même formation.

3. Canton du Grand Lemps.

A Bevenan et à Longue-Chanal, on retrouve les mêmes bancs de bois bitumineux dans les petites vallées et les bassins qui sont au-dessus du Grand-Lemps.

4. Canton de Virieu.

La vallée de la Bourbre, qui descend de Burçin, présente dans toute l'étendue de son cours supérieur de grands dépôts de lignites ; on les trouve sur les deux rives de la Bourbre à Virieu, Blandin, à Panissage, à Chelieu, et jusqu'au Passage. Ce lignite est souvent noir, compacte, à cassure éclatante, et semblable au jayet. Il se trouve dans des couches d'argile grise ou noirâtre, mélangée de cailloux.

A la fin du siècle dernier, M. de Virieu fit faire quelques travaux dans ce dépôt; on tenta même des essais avec les lignites qui y furent extraits. Dans les travaux qu'on fit à Pupetières, on trouva du jayet ligniforme noir, compacte, et de très-belle qualité. Le succès des premiers essais donna l'idée de carboniser toutes les parties qui paraissaient susceptibles de se prêter à cette opération. On choisit à cet effet les parties les plus chargées de bitume; sur 100 parties de lignites, on en obtint de 20 à 25 d'un charbon léger, brillant, sonore et boursoufflé, qui fut employé avec le plus grand succès pour la forge et la taillanderie dans les aciéries de M. Treillard-d'Aprieu, après un léger

changementdans l'inclinaison de la tuyère etdans la forme du creuset. On fut même forcé de diminuer d'un sixième la force et la quantité de vent accoutumées pour le charbon de bois. On estima que la quantité de charbon de lignite était à celle de charbon de bois employée dans une opération analogue :: 3 : 5, et qu'indépendamment de cette économie, on avait en outre l'avantage d'avoir un combustible d'une nature égale, d'une grande légèreté, et d'une parfaite carbonisation. 5. Canton des Abrets.

La Bourbre offre sur ses deux rives, dans ce canton comme dans le précédent, des dépôts de lignites: au Passage et à Saint-André ils sont assez abondans pour donner lieu d'y faire quelques petites extractions partielles.

6. Canton de la Tour-du-Pin.

Ce canton est un des plus riches de l'arrondissement en dépôts de lignites; les plus remarquables sont ceux de Sainte-Blandine et de Saint-Jean-de-Soudain. Les lignites s'y trouvent en couches, d'une épaisseur de 60 à 80 centimètres, dans la direction de 11 heures. On a fait à Sainte-Blandine des galeries assez étendues pour trouver de la houille dont les lignites étaient, disait-on, des indices certains; les travaux ont été faits dans un terrain de structure caillouteuse, qui contenait quelquefois des noeuds ou rognons de jayet et de bois bitumineux. Les eaux trop abondantes, et le peu de moyens des extracteurs, ont nécessité la suspension ou plutôt l'abandon de ces travaux.

7. Canton de Cessieu.

La vallée de la Bourbre, au-dessus de la

« PreviousContinue »