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cules assez élevés, et je suis porté à croire qu'on le rencontrerait également dans toutes ses parties basses, au-dessous du calcaire blanc.

La matière bitumineuse s'étant trouvée, lors de la formation de ces couches de dépôt, en trop grande proportion pour se combiner entièrement avec les terres qui les composent, elle s'est déposée seule (1) en beaucoup d'endroits, où on la retrouve entre les feuillets de la pierre en plaques éparses d'épaisseur variable de 2 à 52 millimètres (1 ligne à 2 pouces). Elle est, dans cet état, de couleur noire de jais, sèche et cassante. Exposée à l'air, elle se fendille bientôt en plusieurs sens, et affecte l'apparence du bois bitumineux. Sa cassure est éclatante et conchoïde. Presque toutes les personnes qui l'ont examinée isolément ont cru pouvoir, d'après son gisement dans une espèce de schiste avoisinée par des grès, et son emploi à la forge du maréchal, la considérer comme de la houille ou du bois fossile. Elle a même été l'objet des recherches (2) qui ne

dont la presque totalité est de notre schiste bituminifère, dont les couches alternent également avec le calcaire à gryphites.

(1) Ce même bitume solide a été recemment découvert en une plaque isolée de 15 millimètres d'épaisseur, dans un lit de calcaire blanc moderne, à une certaine élévation audessus du schiste bituminifère.

(2) Récemment un particulier de Dijon a fait percer des puits dans le schiste bituminifère, et faire des sondages profonds, dont les frais ont été en pure perte.

Il y a quelques années, des personnes trompées par la texture schisteuse de la roche, ont fait, avec assez peu de succès, des recherches pour découvrir de l'ardoise.

pouvaient avoir, et n'ont en effet aucun résultat satisfaisant. Enfin, il me paraît probable que les prétendues houilles trouvées dans les environs de Langres, de Bourmont, de Montbard, de Turcey, etc., et dont il est fait mention dans ce Journal (1), ne sont autre chose que notre bitume, et qu'elles ont été rencontrées dans les mêmes circonstances que lui.

Les deux espèces de roches feuilletées que j'ai décrites, contenant dans leur intérieur et à nu, ou admettant dans leur composition, une quantité notable de soufre à l'état de pyrite, il n'est pas surprenant qu'il s'y trouve du sulfate de chaux, soit à l'état de sélénite, en cristaux épars, ainsi que je l'ai observé en plusieurs lieux (2), soit en amas exploitables. Üne carrière de ce genre a été ouverte dans la vallée de Mémont, et son exploitation se continue avec beaucoup d'avantage. Cet amas de plâtre est encaissé dans les plus basses couches d'argile feuilletée, et n'est séparé des granits que par des bancs peu épais de schiste et de grès.

pierre-bise.

Toutes les observations que j'ai été à portée a. Calcaire de faire dans les divers pays que j'ai parcou àgryphites, rus, m'ont convaincu que la dénomination qui convient le mieux au calcaire coquillier le plus ancien est celle de calcaire à gryphites, et non celle de calcaire à cornes d'Ammon, qui lui a été donnée depuis quelques années. Partout j'ai vu la gryphite entrer presque seule dans la composition des couches calcaires les plus voisines du primitif, et n'admettre avec

(1) Tome 12, pages 350 et 383, ét tome 17, page 411. (2) Voyez aussi la fouille déjà citée de M. de Buffon.

elle la bélemnite et l'ammonite que dans les bancs plus élevés. Celle-ci même se trouve dans des couches où la première ne se rencontre plus (1), et ne peut donc servir à caractériser exclusivement une formation.

Le calcaire à gryphites, qu'on nomme vulgairement pierre bise dans le pays, est trop généralement connu pour que j'en donne ici la description. On a vu plus haut combien ses couches sont puissantes et nombreuses. La seule substance étrangère que j'y ai reconnue est la baryte sulfatée aux environs de Rouvray. J'ai déjà cité, dans une note, le lieu où l'on pourra observer le plus distinctement l'exacte position du calcaire à gryphites, relativement aux roches qui l'accompagnent. En se rendant à cet endroit appelé le Pissou (2), qui est situé à l'extrémité de la vallée de Mémont, on remarque, chemin faisant, d'énormes cubes assez réguliers, fendillés en lignes droites, verticales et horizontales. Ces masses de calcaire à gryphites se sont détachées des couches qui couronnent les sommités d'un des côtés de la vallée, et ont glissé sur la pente, par l'effet de leur pesanteur, et de l'action des eaux sur les bancs argileux placés au-dessous d'elles. Il s'en trouve de proportions très-fortes (3). Quelques-uns de ces cubes sont descendus jusqu'au bas du vallon, où le temps n'a laissé que leurs débris.

(1) Voyez ci-après la description du calcaire lumachelle. (2) Voyez planche III, fig. 3.

(3) De plusieurs mètres de côté. Voyez planche III, fig.4.

La pierre bise des couches les plus basses fournit la chaux la plus estimée. Elle se distingue encore du calcaire blanc, en ce que sa décomposition est plus prompte et plus complète, proportionnellement à sa densité, et que la terre végétale qui en provient est plus fertile. Ces propriétés, dues sans doute en partie à l'alumine qui y est contenue, m'ont paru se manifester constamment.

e. Calcaire

Quelques bancs supérieurs de calcaire gris ancien, qui alternent avec les schistes bitumi- lumachelle. nifères, méritent, par leur composition, de porter le nom de lumachelle. Sans m'arrêter ici à celle de Sainte-Magnence, près Rouvray, dont M. Lefebvre d'Hellancourt a donné la description dans ce Journal (1), j'en indiquerai deux autres espèces qui ont des caractères distincts. L'une se trouve à Violette, près de Saint-Seine. Sa pâte fine et compacte la rend susceptible de poli. Elle contient plusieurs sortes d'ammonites, et quelques coquilles encore entières. L'autre, qui est beaucoup plus commune, est à pâte grossière, mélangée d'argile qui favorise sa décomposition.

Les dernières couches du calcaire ancien sont f. Calcaire de calcaire noduleux, qui cependant se rencontre noduleux. aussi parmi les couches inférieures. Leur épaisseur varie de 30 à 60 centimètres..

Sa pâte est très-fine, et passe du gris tendre au gris foncé, au gris brun-rougeâtre, et au rouge-brun; il est très-compacte, argileux, et à peu près sans coquilles.

(1) Tome 2, page 43. Le village y est improprement nominé Sainte-Mayence.

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h Grès fin,

në.

Les couches de calcaire sont presque entièrement composées de masses arrondies, qui, quoique faisant corps avec le reste de la couche, se détachent aux premières impressions de l'air, et se montrent sous formes de rouleaux, de plaques rondes ou ovales de diverses dimensions. Leur cassure est nette, unie, quelquefois conchoïde; quelquefois encore trouve, dans l'intérieur des couches, des géodes spathiques.

on

Les couches de ce grès sont multipliées, mais peu épaisses, n'excédant guère 40 centimètres. Les plus inférieures sont micacées. En général il est friable, et sa texture est grenue; cependant dans quelques couches minces, son grain se resserre; il passe au grès dur, et donne de vives étincelles.

Dans le corps de certaines couches se trouvent des plaques carrées, amorphes, sans suite et sans liaison, de quartz rubigineux, d'un rouge vif, mêlé parfois de quartz hyalin blanc.

Sur la ligne de séparation du schiste bituminiqaraban fère et du calcaire blanc moderne, on rencontre souvent un ou deux bancs, d'environ 10 centimètres d'épaisseur, de grès très-fin, d'un blanc grisâtre, dont les couches sont entrecoupées de filets minces d'un gris bleuâtre. C'est un vrai quartz rubanné, susceptible du poli le plus vif.

3. Calcaire

blanc mo

derne.

On trouve encore, sur cette limite, des fragmens de bois silicifié, de la nature du hêtre, et entre les lames duquel est quelquefois interposé du bitume solide.

Me voici enfin parvenu au dernier terme de la série géologique que je me suis proposé de

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