Granits. place; ils sont tous de granits compacts, d'une teinte plus ou moins rougeâtre, et ont pour élémens le quartz, le feld-spath, et le mica (1). Leurs diverses variétés, qui diffèrent peu entre elles, sont presque toutes réunies, et peuvent s'observer dans les roches de Remilly. C'est aussi le point où il est le plus curieux d'examiner les résultats de l'action simultanée de l'eau, de l'air et de la température sur ces sortes de roches. Leurs fractures naturelles, outre l'effet pittoresque qu'elles produisent, rappellent encore l'idée d'une véritable cristallisation par les formes régulières qu'en reçoivent les masses qui se montrent au jour (2). Je ne m'étendrai pas davantage sur leur sujet, ayant à parler plus bas de leurs relations avec les divers terrains qui les recouvrent.

2o. Roches intermé diaires.

Sur presque tous les points, la formation des roches que je désigne ici sous le nom d'intermédiaires, est d'une épaisseur très-considérable; non-seulement elle se montre au fond des vallées les plus profondes dans toute l'étendue de la chaîne, mais elle monte quelquefois à une grande élévation des deux côtés des vallons, et compose même à elle seule des sommités isolées. C'est à cette formation que commence la stratification, immédiatement après les granits, et c'est l'inclinaison qu'affec

(1) Voyez l'observation que ceux de Semur ont fournie à M. De Saussure, §. 602, et les remarques fort judicieuses fait M. Breislak, sur l'opinion de ce savant, page 125 et suiv. de son Introduction à la Géologie.

que

(2) M. Breislak a fait une observation analogue sur les granits des environs de Semur. Introduction à la Géologic, page 160.

tent ses premières couches qui détermine celle de toutes les couches supérieures.

Cette formation comprend les roches sui

vantes.

de

a. Grès ancien, Psammite de Brongniard (1). b. Argile feuilletée, pyriteuse et micacée.

c. Roche feuilletée, bitumineuse et pyriteuse, schiste bituminifère (2).

d. Calcaire à gryphites, vulgairement pierre-bise. e. Calcaire gris à pâte de lumacheile.

f. Calcaire gris noduleux.

Grès grossier, cos de Walérius. h. Grès fin, quartz rubanné.

Quoique cet ordre soit celui qu'elles suivent ordinairement, elles alternent souvent entre elles par des couches qui se répètent à différentes hauteurs, mais toujours d'après les lois constantes que je développerai plus bas. Avant passer à la description de chacune d'elles en particulier, je donnerai ici deux exemples de leurs positions respectives, à partir du granit, pris dans deux endroits éloignés l'un de l'autre de 16 kilomètres (4 lieues) en ligne droite. Le premier m'est fourni par le creusement fait, il y a quarante ans, entre Pouilly et Créancy, d'un puits d'épreuve qui a été prolongé fort avant dans le granit (3), et dont la profondeur totale est de 58,47 (180 pieds).

(1) Voyez, à la fin de ce Mémoire, la note sur le Psammite, qui se rapproche des grès granitiques.

(2) J'emploie cette dénomination pour distinguer cette roche feuilletée dont je donnerai plus bas l'analyse, de celle à laquelle M. Brochant a donné si convenablement le nom de schiste bitumineux.

(3) Il sera expliqué, dans la seconde partie, pourquoi ce puits a été enfoncé aussi profondément dans le granit.

Ce puits a été ouvert au fond de la vallée, dont l'élévation absolue est de 407,17, dans une argile feuilletée qui se délite à l'air, ce qui a nécessité un muraillement à pierres sèches, de cinq mètres dans l'intérieur. Voici l'ordre et l'épaisseur des couches, tels qu'ils ont été observés par M. l'ingénieur Plagniol, qui y est descendu, et qui en a rapporté des échantillons (1).

Argile feuilletée, micacée, pyriteuse.
Calcaire gris, compacte, pierre-bise.
Argile semblable à la précédente.

Grès grossier, cos.

Argile feuilletée sans solidité, qui a nécessité un second muraillement.

Argile pyriteuse, compacte ou feuilletée avec mica; plusieurs couches de l'épaisseur totale de.

5

5,50

5
1,50

8

8 2

426

כל

47

C'est au niveau de l'ouverture de ce puits que commencent les roches feuilletées bitumineuses, schistes, avec leurs bancs alternatifs de calcaire gris compact, qui s'élèvent ensemble jusqu'au chapeau de calcaire blanc.

(1) C'est à M. l'Ingénieur en chef Forey que je dois l'obligeante communication des coupes de ce puits, et de ceux dont il sera question ci-après, ainsi que celle des échantillons qui en ont été retirés.

L'ordre

L'ordre successif de ces dernières substances se manifestera dans l'exemple suivant, que j'ai vérifié avec la plus grande exactitude, et à l'aide de M. l'ingénieur Plagniol, tant sur les pentes méridionales de la montagne de Sombernon, dont il offre la coupe tout entière, que sur celles qui regardent l'est, et se prolongent au-delà de Savigny (1). Deux puits d'épreuve, creusés à quelque distance de la commune de Remilly, au bas de la montagne, montrent l'état du sol sans interruption jusqu'au granit, et complètent les observations qui s'étendent alors depuis le niveau de cette roche jusqu'à la sommité de la montagne, sur une élévation de 207,60.

Voici l'ordre des couches qui, partant de bas en haut, est l'inverse de celui de l'exemple précédent. Leur déclinaison générale est au N. O., mais trop faible pour être appréciée.

Granit.

Grès, psammites, par couches saines ou friables, compactes ou grenues.

(1) Voyez la carte, la planche I et son explication. On peut encore prendre une idée fort exacte de ces superpositions et en même tems se faire un but de promenade instructif et agréable, en allant visiter le lieu dit le Pissou, qui ferme la petite vallée de Mémont, près Sombernon, Les eaux supérieures, en se frayant un passage, ont mis à découvert, en forme d'un double amphithéâtre, les couches de roche feuilletée, de cos et de calcaire ancien facilitent l'observation. Elles ne forment guère, qu'après la fonte des neiges, une nappe un peu étendue, qui offre quand elle est frappée par les rayons du soleil, le phénomène de l'arc-en-ciel. Voyez planche III, fig. 3o. Volume 33, no. 193.

B

et en

(1) Deuxième puits de Remilly, au bas de la montagne. On ne peut juger de la nature du sol dans lequel ce puits a été creusé que par les déblais.

(2) Cet énorme banc, dont les couches sont coupées à diverses hauteurs par celles du schiste bituminifère, doit être caractérisé par la pierre calcaire qui fait sa masse comme le suivant par la roche feuilletée, quoique celle-ci soit également traversée par des couches de cos et de pierre bise. Tous deux ne permettent pas une observation exacte de ces couches, les pentes de la montagne étant couvertes de prairies ou de terres en rapport.

(3) Je le nomme calcaire à bélemnites, parce que le fossile y domine, sans cependant exclure les autres.