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1911 B26 VOL. I

Le bienveillant accueil que le public a fait au premier volume de cet ouvrage, a été pour moi un nouveau motif de donner au second tout le soin dont je suis capable. Je pense que personne ne se plaindra de l'étendue de ce nouveau volume, et particulièrement de la place qu'y occupe l'étude de Jean-Jacques Rousseau. Pour expliquer le développement que j'ai cru devoir accorder à cette étude, je n'ai pas besoin de rappeler que les leçons ici rcproduites ont été prononcées à Genève; l'importance de l'écrivain y suffit. Je regretterais plutôt, pour ma part, que l'espace où je devais me renfermer et le sujet spécial du cours que je publie ne m'aient pas permis de m'étendre davantage sur certains points et d'en traiter un plus grand nombre. J'aurais aimé, par exemple, à examiner les idées religieuses de Rousseau; mais, m'étant proposé pour but de retracer le tableau des idées morales et politiques que nous offrent les philosophes du xvIII° siècle, en les dégageant, comme ils le firent eux-mêmes, malgré quelques inconséquences, de toute doctrine métaphysique ou théologique, et en les montrant ainsi dans l'état d'indépendance qu'elles conquirent à cette époque, j'ai dû, pour ne

HISTOIRE

DES

IDÉES MORALES ET POLITIQUES

EN FRANCE AU DIX-HUITIÈME SIÈCLE.

pas m'éloigner de ce but, écarter systématiquement dans l'auteur de la Profession de foi du vicaire Savoyard tout ce qui est du domaine de la religion, même de la religion naturelle. Rousseau, il est vrai, sous ce point de vue, n'apparaît pas tout entier, mais celles de ses idées que j'ai analysées et discutées n'en forment pas moins un ensemble distinct, qui peut être aisément détaché du reste, et qu'il était dans le plan même de ce cours de retracer séparément.

J'ai encore un regret à exprimer au sujet de mon étude de Rousseau. La leçon que j'ai consacrée à la question controversée de la mort de ce grand homme était déjà imprimée, lorsque j'ai connu le nouveau débat qui a eu lieu récemment sur ce sujet, je veux dire, d'une part, le mémoire lu le 15 mai dernier à l'Académie de médecine par son secrétaire perpétuel, M. Dubois (d'Amiens) (mémoire dont l'idée a été suggérée à l'auteur par la lecture de ma leçon manuscrite), et, d'autre part, les articles publiés dans divers journaux de médecine pour réfuter la thèse de M. Dubois, notamment celui de M. Chéreau, dans l'Union médicale, et celui de M. Delasiauve, dans le Journal de médecine mentale. Je n'ai donc pu mettre à profit, ni même mentionner dans mon propre travail les

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