actions (slowo i délo), prit des formes colossales et le serf, qui n'était pas admis comme témoin, eut lui-même l'obligation de dénoncer son maître.

La table des rangs est du 22 janvier 1722. Le rang de major ou d'officier supérieur ou de conseiller de collège, qui est de 8e classe, donnait les droits de la noblesse héréditaire. Toute la noblesse fut convoquée à Moscou et les titres furent revisés par un comité héraldique. Un démembrement général fut fait en 1722, et un spécial pour les serfs et les domestiques dans les villes, qui furent un temps exempts de la capitulation (jusqu' en 1723). Les fabricants eurent l'autorisation d'acquérir des biens habités.

L'entrée au service militaire émancipait le serf, sa femme et ses fils qui n'avaient pas douze ans et tout serf non laboureur pouvait devenir volontaire; mais ces édits de 1700 furent rappelés en 1721.

En 1699, Pierre accorda aux habitants des villes le privilége d'être jugés par leurs pairs, ce qui ne contribua pus peu à la formation du tiers-état. Les serfs, dont le commerce atteignait 500 roubles par an rent le droit de s'inscrire dans la bourgeosie, en payant à leurs maîtres ce que paiaient les autres serfs et nullement plus. L'oukase du janvier 1719 établissait un contrôle du pouvoir seigneurial et prescrivait

aux voïévodes d'en empêcher les abus. Celui du 5 janvier 1724 défendait aux propriétaires de forcer leurs serfs à des mariages contre leur gré. Celui du 28 juin 1724 reconnaissait une propriété personelle aux serfs en les libérant des poursuites pour les dettes de leurs seig

neurs.

L'édit du 15 avril 1721 défendait de vendre les membres d'une famille de serfs séparément les uns des autres.

Le système des passeports fut établi en 1724; mais déjà en 1694, il était défendu de souffrir des vagabonds et des étrangers sans passeports; les serfs qui n'étaient pas réclamés par leurs maîtres dans l'espace de quatre jours devenaient libres. (Golikoff. vol. I. 257 et 242). Nous donnons plus bas le réglement de Pierre sur les assemblées 1).

1) Assemblée est un terme François qu'on ne peut pas rendre aisément en russe en un seul mot. Il signifie un nombre de personnes qui se trouvent ensemble, ou pour se divertir, ou pour s'entretenir de leurs affaires. Les amis peuvent se voir dans cette occasion, pour conférer sur leurs affaires ou sur d'autres sujets, pour s'informer des nouvelles domestiques et étrangères, et passer ainsi leur tems agréablement. Mais comme il faut qu'il y ait de l'ordre dans ces Assemblées, voici la manière dont on s'y doit comporter. Celui chez qui l'on doit s'assembler le soir, mettra un écriteau, ou une autre marque à sa porte, pour servir de signal aux personnes de l'un et de l'autre sexe.

L'Assemblée ne pourra commencer avant quatre ou cinq heures après midi, ni durer au-delà de dix heures.

Pierre I. a changé le calendrier russe. Jusqu'a lui, on comptait depuis la création du monde et l'année commençait le 1 Septembre. Pierre décréta le 20 décembre 1699 d'introduire l'ère de la naissance de Jésus-Chrîst et de commencer le XIII. siècle par une messe le 1 janvier et par l'annonce du nouvel an. Il y eut des feux de joie et aucun des désordres qu'on craint aujourd'hui pour la bagatelle de remplacer le vieux style par le nouveau, entre lesquels, comme on sait, il y a douze jours de différence.

Pierre introduisit neuf collèges ou minis

Les Maîtres de la maison ne seront pas obligés d'aller au devant de leurs hôtes, ni de les reconduire, ni de leur tenir compagnie; mais quoiqu'ils soient exemts de tout cela, ils doivent leur fournir des chaises, des lumières, des liqueurs, et toutes les autres choses nécessaires qu'on leur demandera. Ils auront aussi soin de faire provision de toute sorte de jeux, et de ce qui en dépend.

Il n'y aura pas d'heure marquée pour venir, ni pour s'en aller. Il suffira de comparoître dans l'Assemblée.

Chacun sera le maître de s'asseoir, de se promener, ou de jouer, selon qu'il le jugera à propos, sans que personne puisse l'en empêcher, ni s'opposer à ce qu'il fera, sous peine de vider le grand Aigle (c'est un grand gobelet de vin ou d'eau-de-vie). Il suffira du reste de saluer la compagnie en entrant et en sortant.

Les personnes de distinction, comme les Nobles, les Officiers supérieurs, les Marchands de marque, les principaux Ouvriers, c'est-adire, les Charpentiers qui travaillent aux Vaisseaux, et les Personnes employées dans la Chancellerie, auront la liberté d'entrer dans les Assemblées, aussi bien que leurs femmes et leurs enfants. On marquera un endroit particulier pour les domestiques, (excepté ceux de la maison) afin qu'il y ait assez de place dans les appartements destinés à l'Assemblée.

tères: de la guerre, de l'amirauté, du commerce, des mines et manufactures, des affaires étrangères, des finances (du trésor), de justice, des domaines (votschinaïa, pour la surveillance des propriétaires) et de la révision ou du contrôle.

La magistrature fut introduite en 1721 et devait veiller aux intérêts des commerçants.

CHAPITRE XXII.

LE CLERGÉ DU TEMPS DE PIERRE.

L'Église russe â dépendu du patriarche grec jusqu'à 1589, lorsque sur la demande de Feodor, le patriarche de Constantinople Jérémie vint à Moscou et sacra le patriarche russe. Ce dernier était consulté par les tzars sur la guerre et la paix, comme sur toutes les mesures importantes. L'Eglise était ainsi au dessus de l'Etat et le pape russe résidait en Russie. Déjà le tzar Alexis dut sévir contre le patriarche Nikon et le faire déposer par un concile. La procession des rameaux n'avait rien d'extraordinaire, si ce n'est que le patriarche était monté sur un âne ou plutôt sur un cheval à longues oreilles et que le tzar conduisait par la bride. Pierre l'abolit; mais il s'est conservé bien des cérémonies publiques et religieuses en Russie, et le jour de l'anniversaire de la sortie des Fran