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Je n'entends plus le murmure agréable Que le ruiffeau mêloit à nos foupirs; -Les arbrifleaux, fous leur ombrage aimable; Ne laient plus folâtrer les zéphirs. Ah! craindroient-ils d'occuper ma pensée Du fouvenir d'une ingrate Beauté ! C'est peu pour moi de l'avoir trop aiméc Je pleure encor fon infidélité...

Reprenez donc votre couleur premiere, 1
Lis orgueilleux, émules de fon tein:
Tenez-moi lieu d'une Beauté trop fiert,
Par la blancheur peignez moi bien fon fein
Et le vermeil de la naiflante role,
Que de piquans on prit foin d'enfermer
M'exprimera la bouche demi-clofe

Me défendant, mais en vain, de l'aimeri

Pour me charmer, quel prodige s'opere!
Quel compofé des plus vives couleurs!
Flore defcend, elle veut, elle efpere
Par fes préfens de calmer mes douleurs.
Trop foibles fleurs, quelle eft votre impuissance?
Laure infidele a plus que vous d'appas:
Auprès de vous je reffens fon ablence,
A fes côtés je ne vous verrois pas.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

De l'Inftruction publique, ou Confidérations morales & politiques, fur la néceffité, la nature & la force de cette inftruction. Ouvrage demandé par le Roi de Suède. A Paris, chez Didot l'aîné, Imprimeur & Libraire.

Le titre de cette brochure femble annoncer un Ouvrage volumineux : ce n'ett cependant qu'une fimple efquisse; mais dans cette efquifle, on reconnoît partout le crayon d'un grand maître. Cet Ouvrage eft divifé en trois parties Dans la première, on jette un coup d'œil rapide, quoique profond, d'abord fur la

nature de l'homme, fur fes mobiles, fur fes paffions, fur les caufes des effets qu'elles produifent, & qui font fi oppofés entr'eux; enfuite fur l'effence d'un véritable corps politique, fur ce qui conftitue le parfait Gouvernement, fur ce qui le différencie du defpotifme, qui, confidéré en lui-même, n'eft qu'une illu fion, qu'une chimère..... il ressemble à ces montagnes de fable que les venis forment, promènent, & diffipent à leur gré. Par une chaîne fort courte de diverfes obfervations fur ces objets importans, l'Auteur conduit fes Lecteurs à voir clairement que l'homme moral eft un être abfolument factice; qu'il eft ce que fes opinions le font ; que la raison*

* Peut on dire que la raison foit le fruit de l'attention, de la réflexion & des autres opérations dont notre intelligence nous rend capables, & n'eft il pas plus exact de dire que c'est un don gratuit de la nature, que l'attention, l'expérience & les réflexions développent, perfectionnent & enrichiflent de plufieurs nouvelles connoiflances?.. Ce qui eft dit, page 23, des hommes qui femblent n'avoir reçu ni raison, ni même l'inftinct des brutes, ne donne aucune atteinte à cetre vérité précieuse, que la fubftance fpirituelle, intelligente, capable de connoître la vérité fouveraine & d'aimer la juftice éternelle, met entre l'homme le moins cultivé & la brute, une distance infinie.

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dont on a tant parlé fans la connoire, ni la définir, n'eft en nous qu'un difcernement exact de nos vrais intérêts, qu'une connoiffance claire & diftincte des vérités deftinées à devenir les règles invariables de notre conduite.... Connoiffance fans laquelle les hommes ne font point encore véritablement hommes ; ils n'ont qu'une · fimple aptitude à le devenir. Cette première partie eft faite pour convaincre. que l'ignorance, fource intariffable d'er-reurs, de toutes les faufles opinions qui -égarent l'amour propre, & en font un volcan, dont les éruptious fréquentes portent au loin le ravage & la défolation, : eft auffi la fource de tout le mal moral, la fource de tous les écarts dans lesquels -nous fommes entraînés par nos paffions; enfin, que l'ignorance & la folie fe reffemblent parfaitement dans leurs effets; qu'ainfi, les hommes reftant dans l'étatd'ignorance, il leur eft impoffible de former entr'eux un véritable corps poli tique.

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Dans la feconde partie, on examine Tes objets que l'Inftruction publique doit principalement fe propofer. En général fon but doit être d'éclairer les hommes > fur les devoirs effentiels du Citoyen,

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