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animaux, & cherchez-y les indications: » de la fin qui lui eft particulière; tout » vous convaincra qu'il eft destiné pour la fociété, c'eft à dire, pour vivre avec » fes femblables, pour réunir fes forces » avec les leurs, en un mot, pour les fe-, >>> courir, en être fecouru, augmenter » fans ceffe, par ce moyen, fes connoif» fances, perfectionner fes facultés, fe »procurer un bien être infiniment au» deffus de celui qui eft destiné aux » bêtes, & régner, pour ainfi dire, sur» toute la nature, par fon intelligence & » par la volonté.

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Interrogerez-vous des Confeils? Monfeigneur ! oubliez dans ce

» ment que ceux dont vous confulterez » les lumières font des Sujets qui vous » doivent la plus parfaite obéiflance; &

lût à Dieu qu'ils pûffent même vous face oublier qu'ils font hommes! la » vété ne vient elle pas de Dieu? N'eft. ➡ce pas à lui que tous les bons Rois ont » demandé la fageffe? Que font, dans ce » moment, ou plutôt que doivent être »ces perfonnages éclairés, auxquels un< "Roi communique fes plus importantes » affaires & fes plus précieux fecrets? Organes de la raifon & de la vérité,

s'ils rempliffent leurs devoirs, je les » regarde, non comme les Miniftres du » Prince, mais comme ceux de Dieu

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même; & je révère en eux, s'ils font » juftes, une espèce de facerdoce qui » doit les rendre farrés & pour le Sou» verain & pour la Nation. Hélas! puif» fent ils eux mêmes n'en jamais profaner la dignité, en apportant à vos » confeils & leurs intérêts & leurs paf

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fions! Laiffez donc à leurs réflexions » la plus entière liberté; mais conservez » toujours le droit de les pefer. Sachez » difcerner l'homme juste & sévère qui » vous dit son avis les yeux fermés, du » Aatteur qui cherche à lire dans les vô»tres. Confrontez le témoignage de » l'homme à celui de votre confcience, » & défiez vous de ceux dont les opi »nions ambiguës femblent plutôt vas » confulter que vous répondre. Sur tout, Monfeigneur, foyez digne que

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vérité vous approche à tous les inftans, » & fouhaitez vous même que l'amitié » vous la préfente. Heureux les Rois chez qui elle entre comme chez elle, fans » avoir befoin ni d'art, ni de parure, & qui n'ont jamais changé de vifage à fon » afpe&! Heureux Henri IV qui ne fe

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» fentit qu'une fois importuné par Sully, » & qui fut affez grand pour s'en repen

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Nous voudrions pouvoir pouffer plus loin l'extrait de cet Ouvrage. La feule indication des matières qui y font trai tées, ne peut qu'exciter la curiofité des.. Lecteurs principes fondamentaux de la juftice; avantages & caractères de la justice; la juftice du Prince comparée à celle des particuliers; étendue & multiplicité des obligations qu'elle impofe au Monarque; gouvernement intérieur des Exats; abus que les Princes peuvent faire du zèle même qu'ils ont pour la justice; droits que l'homme tient de la nature, & que le Gouvernement eft destiné à maintenir & à protéger; formes néceffaires au Gouvernement pour affurer à chacun fes droits; formes de légiflation; formes d'adminiftration; formes de la jurifdiction. Un Ouvrage qui renferme tant de points auffi délicats & auffi importans, ne peut être bien apprécié que par des Jurifconfultes & des Publiciftes éclairés.

Hymnes de Callimaque, nouvelle édi

*Article de M. de la Harpe.

tion, avec une verfion françoise & des notes. A Paris, de l'Imprimerie Royale.

Cette traduction, ouvrage d'un Académicien des Belles Lettres très- verfé dans l'étude de l'antiquité, qui possède fupérieurement la langue grecque, & qui écrit dans la fienne avec beaucoup d'élégance & de goût, doit intéreffer les Amateurs de la poësie ancienne. Ceux qui la connaient bien, font feuls en état d'apprécier le travail de M. du Theil, en comparant fa verfion avec l'original. Quant au plus grand nombre des Lecteurs à qui les Ouvrages de Callimaque font inconnus, c'eft encore M. du Theil, quoique Traducteur, qu'ils peuvent confulter, dans le jugement éclairé & impartial qu'il porte fufon Auteur.

« Parmi les différentes produc ons de l'antiquité, qui paraiffent avoir été jus» qu'à préfent auffi négligées par les Lec»teurs fuperficiels, qu'eftimées des vé

ritables Amateurs de la langue grec» que, on diftingue fur-tout les Hymnes » de Callimaque. Tandis que les travaux multipliés d'une foule de Commenta

»teurs, qui fe font attachés à éclaircir » le texte de cet Auteur, & le grand » nombre d'éditions qu'ils en ont données fucceffivement, femblent annoncer le »cas que l'on doit faire de ces hymnes; » la plupart de nos Littérateurs les regar »dent comme de fimples généalogies » des Dieux du Paganifme, comme des espèces de litanies mythologiques, qui ne pouvaient intéreffer que les » Grecs.

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"J'avoue qu'en général on ne voit dans ces petits poëmes, ni la richeffe » des compofitions d'Homère, ni le feu » des odes de Pindare ou des chœurs des Tragiques; mais j'ofe dire auffi que Callimaque, dont le principal mérite » ne confiste, fi l'on veut, que dans une élégance continue, & dans la variété » des détails qu'il fait placer à-propa, montre quelquefois affez d'élé» varon & de force,pour que le jugement » d'Ode, qui lui refufait entièrement » le génie & ne lui accordait l'art, » paraiffe au moins trop févère.

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que

» D'ailleurs, la lecture de fes hymnes qui, comme pièces de poëtie, ont » droit de nous intéreffer, doit nous at»tacher encore plus par l'utilité dont elle

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