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Un député de l'administration du département d'Indre-et-Loire annonce qu'une disette effroyable se fait sentir à Tours, malgré les mesures multipliées prises pour la prévenir; que la municipalité a été obligée par l'autorité des commissaires de l'Assemblée nationale, de réduire la taxe du pain de 3 sous 3 deniers à 2 sous la livre, ce qui l'oblige à des indemnités envers les boulangers de plus de 2,000 liv. par jour. Il demande un secours de 300,000 liv. pour subvenir à cette dépense momentanée, et pour l'établissement d'un atelier de charité, et se plaint de ce que dans ce moment de crise plusieurs administrateurs ont donné leur démission. Il dénonce les émissaires qui semblent n'avoir été envoyés de Paris dans les départements que pour agiter le peuple et propager les séditions.

Sur la proposition de M. Baignonx, cette pétition est renvoyée au ministre de l'intérieur, qui pourvoira aux besoins de la ville de Tours, avec les fonds qui sont à sa disposition.

Ou lit une lettre du maréchal de camp Maskinski, commandant dans le département des Ardeunes. Il annonce qu'en arrivant à Sedan il a trouvé cette ville dans un état de désolation inconcevable; que le peuple, agité par la crainte d'une invasion, et irrité par les trahisous des anciens chefs militaires, s'est porté à des violences envers plusieurs particuliers suspects; mais que ses soins out bientôt rétabli le calme. Il ajoute qu'il est parvenu à mettre cette place dans un état imposant de défense. Cinq mille hommes composent la garnison au-dedans; un camp retranché, défendu par un nombre égal d'hommes et par six redoutes, la protège au-dehors dans la partie qui n'est pas garantie par les inondations. Ainsi aucune inquiétude foudée ne peut être conçue sur la défense de cette place.

Le ministre de la guerre demande qu'il soit mis à sa disposition un fonds de 30,000,000 pour les dépenses des camps de Soissons, Châlons, Meaux, etc., et un fonds supplémentaire de 4,000,000 pour le ser vice des étapes et convois militaires.-Cette lettre est renvoyée aux comités militaire et de l'extraordinaire des finances.

M. FRANÇOIS (de Neufchâteau): Puisqu'il est question de camps intermédiaires, je crois devoir vous communiquer des vues qui m'ont été fournies par M. Siles, ci-devant député à l'assemblée constituante, et actuellement à la Convention nationale. Dans les départements de la Meurthe et des Vosges, on a considéré qu'il était impossible que les gardés nationaux séden-taires, malgré leur bonne volonté, pussent résister dans les villes et villages ouverts, et l'on en sent facilement les raisons. Mais, pour harceler l'ennemi, pour retarder, pour couper sa marche, ils peuvent faire na service très utile dus des redoutes et dans de petils camps. Les administrations de ces deux départements out en conséquence chargé des ingénieurs de choisir des postes avantageux et des positions militaires. On y place de l'artillerie et l'on y forme de petits camps où 100 homes campent pendant deux jours, et sont releves par cent autres. Des signaux sont établis, au moyen desquels 4 ou 5,000 gardes nationaux peuvent se réunir en un instant dans ces cumps où ils out chacun un poste déterminé à l'avance, Ce système de défense est très bon; mais, pour qu'il s'exécute d'une manière uniforme et complète, il faut qu'il soit dirigé par un centre unique d'autorité ; il faut que des règles soient établies pour l'établissement et l'approvisionnement de ces postes. Déjà M. Kersaint vous avait proposé un systême de défense partielle à peu près semblable. Je demande que le comité mikitaire, nous en fasse sous trois jours un rapport.

Cette proposition est décrétée.

Le ministre de la guerre rend compte des mesures

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prises pour le prompt équipement du second bataillon des volontaires du département de la Charente.

Le commandant général de la garde nationale de Paris donne des éclaircissements pour se justifier de l'inculpation qui lui a été faite hier à la barre par deux citoyens, relativement à la garde des Tuileries.

L'Assemblée en témoigne sa satisfaction, en ordonnant qu'il en sera fait une mention honorable au procès-verbal.

M. Gamon, Fun des secrétaires, fait lecture d'une adresse du conseil général de la commune du bourg Saint-Andéol, département de l'Ardèche, qui fait passer à l'Assemblée une somine de 230 livres pour les veuves et enfants des braves citoyens qui ont péri dans la journée du 10 août.

L'Assemblée applaudit aux sentiments civiques de ce conseil général, et ordonne la mention honorable de foffrande.

MM. Gasparin, Lacombe et Rouyer, commissaires envoyés à l'armée du Midi, rendent un compte sommaire de leurs opérations. Ce compte, lu par M. Gasparin, n'est que le résumé des différentes lettres qu'ils ont successivement écrites à l'Assemblée. La nouvelle des événements et des décrets du 10 août les avait précédés; et partout la sagesse de ces lois, le patriotisme éclairé, et l'enthousiasme des citoyen les dispensaient de tout commentaire et de toute instruction. Le fanatisme avait fui, les couleurs nationales flottaient sur les clochers et sur les édifices publics. Les femmes qui, même dans les temps d'agitation, ne renoncent pas au désir de plaire, changeaient de paure, s'ornaient de l'emblème de la liberté; et depuis elles se coiffent d'un bonnet rouge au retroussis bleu et blane, qui leur sied très bien. L'arniée du Midi est en très bon état, et remplie des plus heureuses dispositions. Aucune crainte d'invasion de la part de la Savoie : au contraire, les départements limitrophes voudraient se transporter tout entiers sur cette terre esclave. 11 devient même très urgent, non pas d'ordonner, mais de permettre cette expédition. La lenteur des approvisionnements en arines pourrait seule y apporter quelque retard. Les commissaires se louent infiniment du zèle des sociétés populaires trop calomnices par les ennemis de la révolution pour qu'on ne dît pas cu attendre les plus grands services. Le plus parfait accord règne entre elles et les autorités constituées. Le club de Montauban a fourni en une journée deux coinpagiries franches armées et équipées. Les commissaires ont terminé lear mission par la revue du port de Toulou. Cinq vaisseaux de ligne et cinq frégates armés dans la rade sout en très bon état; l'équipage partage le patriotisme et l'ardeur de son chef, le contre-amiral Truguet, et des capitaines qui commandent sous ses ordres. Mais l'inspection de l'arscual a montré dans toute leur noirceur les trahisons

de l'ancien pouvoir exécutif. A peine renferme-t-il des munitions pour 2 vaisseaux, tanilis que 15 doivent etre armés. Il n'y a ni assez de canons, ui assez de poudre; plusieurs vaisseaux out besoin de radoubement. Les câbles et les cordages sout en quantité très insuffisante. Le fort qui garantit la rade n'est en état de défense que depuis un mois.

M. Rouyer a examiné le tout en homme de l'art, ́et a recueilli de nombreux renseignements, à l'aide desquels le pouvoir exécutif actuel pourra réparer les trahisons de l'ancien.

De nombreux bataillons de gardes natiounix partent des départements du Midi, pour couvrir la capitale, etc.

M. Lacombe-Saint-Michel, l'un des commis – saires : J'apporte ici en hommage à l'égalité 65 déco

|

rations militaires, quelques écussons d'argent aux législateur de le laisser le moins possible dans ces trois fleurs de lis et une décoration de la société de hens, Grand nombre sont réclamés par les sociétés Cincinnatus; ces marques de longs, pénibles et hono-populaires comme d'excellents citoyens. Je den ande rables services nous ont été offertes pour le soulage que l'Assemblée, sans aucun délai, nomme un triment des veuves de ces citoyens valeureux morts a la bunal voisin, pour les condamner ou les mettre en mémorable journée du 10 août. Les militaires citoyens liberté. qui vous présentent cette offrande rejettent des mar- Vous pouvez compter sur votre armée du Midi, et ques de distinction qui leur furent données par le vous y promettre des succès: il règue le plus parfai: despotisme, et trouvent leur récompense dans les ser accord entre les troupes de ligne et les gardes natiovices mêmes qu'ils ont rendus à la patrie: il ne m'estnales; ils ne pronoucent entre eux que le nom de pas possible aujourd'hui de vous en dire tous les frère, et leur bouche n'est jamais que l'interprète de noms, je le ferai demain ou après, et vous deman- | leur cœur. Nous avons été temoins du spectacle atderai que mention honorable en soit faite au procès-tendrissant de voir les citoyens de tous nos départeverbal.

J'ajouterai peu de mots à ce que vient de vous dire le préopinant; il a parcouru successivement et avec une rapidité attachante les différentes parties du ser vice militaire que l'Assemblée nationale nous avait chargés d'iuspecter; le département de l'Isère nous a offert le spectacle de l'accord parfait de tous les corps constitués et des sociétés populaires; aussi cette union si précieuse excite-t-elle l'enthousiasme des citoyens de ces belles contrées; la nature est leur temple; l'égalité leur culte; c'est dans la ville de Grenoble que nous avons vu l'esprit se réunir aux talents,ponr jeter sur la tombe des héros de la Saint-Laurent ( 10 août 1792) les fleurs que devront à leur mémoire les races futures des hommes libres. Que ne puis-jé, heureux habitants de l'Isère, peindre dans mon discours, avec autant de feu que vous savez en mettre dans l'action, l'enthousiasme que vous avez manifesté pour les bienfaits de l'Assemblée nationale! Peres du peuple, veillez sur tous les points de l'empire; mais soyez dans la plus grande sécurité sur le sort de nos contrées méridionales. Les gorges du département de l'Isère et le courage ardent de ses habitants vous assurent que cette vallée restera le séjour de la liberté, ou ne sera plus qu'un désert.

ments méridionaux se rendre à l'armée; its abandonnent leurs affaires; ils quittent leurs femmes, leurs enfants; ils doubleut, triplent les journées pour voler plus vite à la défense de la patrie, pour soutenir une révolution à laquelle ils ne gagnent rien. Est-ce pour le peuple que sont ces riches abbayes? Hélas! il ne connaît les assignats que par la perte que Fagiotage leur fait éprouver. Que demande cette classe de citoyens qui n'a pour toute richesse que des bras et des vertus? Ce que la nature ne lui a pas refusé, l'égalité des droits. Qui sont ceux qui la calomnient? Ceux-là mêmes qui, enfants gâtés de la patrie, l'abandonnent au moment de la secourir, et vont rejoindre nos ennemis, dans l'espoir de porter le poignard dans le sein de cette patrie qui les nourrit et qui les protégea. Transfuges! que tout lien soit désormais rompu avec vous et nous!

Législateurs, le peuple ne voit que vous, ne voyez que le peuple; vous êtes dans la ligne des principes, qu'aucune considération ne vous la fasse abandonner. Consultez votre sagesse, consultez votre courage; pourriez-vous douter de vos forces, le peuple français est derrière vous? (On applaudit).

On lit une lettre du maire de Paris.

J'aurais les mêmes choses à vous dire de tous les M. le président, hier les esprits étaient agités. départements que nous avons parcourus; nos difféOn répandait les bruits les plus alarmants; le peuple rentes dépêches out dû vous donner à ce sujet des dé-s'attroupait dans les lieux publics. Un homme qui tails satisfaisants. En général, Messieurs, nous avons distingué les administrés des administrateurs, autant qu'il fallut toujours distinguer les peuples des gou vernements; ce n'est qu'en remontant à la source qu'on retrouve la pureté des eaux. Les administrés sont excellents, les administrateurs sont quelquefois dépendants de leurs passions; ce n'est que de la formation de l'esprit public que nous pouvons attendre ce qu'ils nous laissent à désirer.

était au carcan sur la place de la Maison-Commune courait des risques pour sa vie. Je m'y suis rendu à temps, et le peuple a écouté la voix de la raison et de la justice. On parlait de se rendre de nouveau aux prisons, notamment à celle de la Conciergerie. J'y suis allé sur-le-champ; j'ai harangué les citoyens égarés par des suggestions perfides; je leur ai proposé d'arrêter eux-mêmes le premier qui voudrait aller violer cet asile, et porter une main barbare sur Parmi les fonctions que vous nous avez données à plandi. Il est aisé de s'apercevoir que ce n'est qu'un la personne d'un prisonnier. J'ai été vivement apremplir, la plus pénible sans doute a été lorsque nous avons ôté à des officiers un état acquis par de longs cherche à échauffer les esprits. J'ai requis le commantrès petit nombre d'hommes qui, dans les groupes, services; nous avons fait à ce sujet notre devoir à redant général de faire doubler les postes de réserve, gret, mais saus faiblesse; les liens du sang doivent etre oubliés; toute considération doit disparaitre lors-arrivé ce matin aucun événement; mais il est besoin et de faire faire des patrouilles nombreuses. Il n'est qu'il s'agit du salut de la patrie. Nous avons fait des d'une surveillance tres active de la part des personties suspensions et des remplacements provisoires, nous espérons que l'Assemblée nationale les ratifiera. II qui ont l'autorité en main. n'existe en France que cette autorité, et vous sentez, Messieurs, combien il est important que les opéra- M. CHARLIER Il y a des agitateurs de plusieurs estions des dépositaires de sa confiance aient leur effet. pèces. Vous avez entendu, par exemple, M. Billaud Il est un objet sur lequel je dois attirer votre atten- de Varennes vous dénoncer la municipalité de Chation. Nous vous avons fait part que nous avions fait lons comme contre-révolutionnaire. Cette dénonciaarrêter environ 50-personnes qui avaient été dési-tion a été réfutée et par le témoignage des commisgnées comme suspectes; ces personnes sont dans les saires du conseil exécutif, et par une adresse remplie prisons de Marseille. Si elles sont coupables, il est de sentiments patriotiques, qui vous a été envoyée affreux pour les citoyens de les avoir au milieu d'eux; par le conseil général de la commune, et dont vous si elles sont innocentes, il est bien pénible pour elles avez décrété l'impression avec une mention honod'être détenues, et d'être sous le poids d'une accusa-rable. Eh bien, malgré ces témoignages, la dénontion aussi grave. Si le citoyen doit au salut public le ciation n'a pas moins produit son effet. Plusieurs de sacrifice momentané de sa liberté, il est du devoir du nos frères d'armes, trompés par ces suggestions,

Signé PÉTION.

ont

braqué leurs canons devant la maison commune, ont
voulu assassiner le maire. Je demande que l'Assemblée
venge le civisme de cette commune, et qu'elle or-
donne que le décret qu'elle a rendu à cet égard soit
envoyé sur-le-champ à Châlons, afin que ma mal-
heureuse patrie ne soit pas exposée à un déchirement
intestin, en même temps qu'à l'invasion des ennemis
extérieurs.

La proposition de M. Charlier est adoptée.

M. Robin reproduit la suite des articles de son pro-
jet sur le divorce.

Plusieurs sont décrétés, sauf rédaction.

Les niembres de la législature actuelle, nommés à
la Convention, sont invités à aller se faire inscrire
chez l'archiviste, quoique les procès-verbaux d'élec-
tion ne soient point encore parvenus.

M. Guiraud, commissaire de la commune, est ad-
mis à la barre. Il expose que, chargé par le conseil
général de la commune de lever les scellés mis sur la
caisse de la compagnie de la commission, il a trouvé,
après la vérification faite, que la masse des moyens
ne suffisait pas pour le remboursement des billets en
circulation. Comme c'est principalenient la classe in-
digente qui en est munie, il sollicite un décret qui
autorise M. Amelot à délivrer une somme de 10,000 liv.
en coupons pour satisfaire aux besoins de la caisse.

La proposition de M. Guiraud, convertie en mo-
tion, est décrétée.

La séance est suspendue à trois heures.

LIVRES NOUVEAUX.

Tarif général et perpétuel des contributions directes, ou
Manuel des contribuables, des officiers municipaux, des
administrateurs, des receveurs et de tous les préposés à la
́répartition, à la perception et recouvrement de ces contri-
butions; contenant les lois sur les contributions directe,
foncière et mobiliaire, et celles sur les patentes, rapprochées
et classées dans un ordre méthodique, et accompagnées
d'instructions propres à en faciliter l'intelligence et l'exé-
'cution; avec le tarif perpétuel de la contribution foncière,
de la contribution mobiliaire, et de la retenue sur les rentes;
celui du droit de patentes et celui de patentes nationales,
ou brevets d'invention; précédés des lois constitutionnelles
et des principes généraux sur les contributions publiques;
de l'adresse de l'assemblée nationale constituante aux Fran-
çais sur les nouvelles contributions; et du tableau compa-
-ratif de ces contributions et des anciens impôts. Par M. P.-N.
Gauthier, auteur du Dictionnaire de la constitution et da
gouvernement français. I vol. in-8°; prix; 4 liv. pour Paris,
et 5 liv, franc de port par la poste. A Paris, chez M. Guil-
laume junior, libraire, quai des Augustins, no 42.

Opuscule ou Essai tendant à rectifier des préjugés nuisi-
bles, et à former des vertueux éclairés; par un ami du genre
humain. A Londres, chez M. David Fowier, libraire, no 18,
piazza Covent-Garden.

On dit que les quakers ne combattent jamais; on se trompe.
Ils ne cherchent point à tuer des hommes, leurs semblables,
mais ils combattent ce qu'ils appellent nos plus grands en-
nėmis, les faux préjugés et les vices. Leur christianisme ne
prêche que la tolérance et l'amitié fraternelle. C'est dans la
vue seulement d'être utile qu'un de ces amis de l'humanité
et de toutes les nations a fait imprimer à Londres, en fran-
çais, cet Opuscule, que son imprimeur, le célebre J. Gooper,
vient d'envoyer à la plupart de nos principaux libraires, à
Paris. Ce livre philosophique, d'une très belle impression et
fort correct, est un antidote également utile contre l'into-
lérance du fanatisme et contre celle de l'irréligion. Sa forme
est commode et portative. Prix, 6 liv., broché.

On trouve chez M. Volánd, libraire, quai des Augustins,
n° 25, les livres suivants, brochés:

Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle, c con.
tenant l'histoire des animaux; par Valmont-Bomare; qua-

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De la monarchie prussienne sous Frédéric-le-Grand; par
Mirabeau l'aîné, député à l'Assemblée nationale; édition de
M. Didot; sans cartons : 8 vol. in-8o, 13 liv. au lieu de 51 liv.
Le même ouvrage, 1 vol. in-8° et ! vol. in-folio d'atlas,
contenant 10 cartes géographiques, d'après M. Mentelle;
200 tableaux et 93 planches pour le système militaire de la
Prusse; 27 liv.

Le même, 4 vol. in-4°, avec atlas et tableaux; 36 liv. au
lien de 80 liv.

Le même, 4 vol. in-4", papier d'Annonay, 54 liv. au lieù

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GAZETTE NATIONALE LE MONITEUR UNIVERSEL.

OU

N° 264. Jeudi 20 SEPTEMBRE 1792. L'an quatrième de la Liberté, et le premier de l'Égalité.

POLITIQUE. POLOGNE.

-

--

Varsovie, le 29 août. Le roi a signé tout ce qu'exigeait la confédération de Targovitz. Un courrier en a porté l'heureuse nouvelle à Pétersbourg. Tous les mi- | nistres, tous les officiers publics ont déjà prêté le ser

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De Londres, le 29 août. Ces jours derniers, un Anglais célèbre, et grand ami de la liberté et de l'égalité, parlait des affaires de France; il est très bien informé, et doit l'être; il a dit que l'Angleterre ne fera jamais la guerre à la France, si l'on respecte la vie du roi et de la reine, mais qu'elle la fera sûrement, si les Français gatent la bonté de leur cause par cette action impofitique: il a ajouté que si la nation française connait ses vrais intérêts elle opposera à la cruauté de ses ennemis la générosité unic au courage; qu'alors elle subjuguera tout, et qu'on regarde la vie du roi et de la reine comme très essentielle à ses succès; que si les Français sont décidés à n'avoir plus de roi ils n'ont qu'un parti digne d'eux à prendre, c'est de bien mettre au jour, bien prouver les crimes du roi et de la reine, et de leur dire alors: «Vos forfaits vous ont déchus du trône; nous pourrions vous ôter la vie, mais nous attendrons que nous soyons aussi forts que nous sommes généreux; el, quand le temps en sera venu, nous vous renverrons chez l'Autrichien, où vous porterez votre infamie et vos vaincs fureurs. »

de

Un roi chassé et coupable est un objet de mépris, un roi tue peut devenir un objet de pitié. L'exemple de Tarquin vaut mieux que celui de Charles Ler; Tarquin n'eut pas de successeur, Charles Ier en a encore.

On assure ici qu'il se forme en France un complot dangereux, qui consiste à forcer la Convention nationale de s'occuper avant tout du procès de la famille royale, et de perdre ainsi un temps précieux dans les longueurs turbulentes d'une grande opération, qui doit nécessairement être son dernier ouvrage. (Extrait de la Gazette nationale de France, no 177.)

Du 15 septembre. Nous n'avons pas ici moins de 1,000 prêtres arrivés de France depuis six jours : la plupart manquent de tout. On a ouvert en leur faveur une souscription, dans laquelle M. de Noailles a été le premier à s'intéresser, exemple que beaucoup de nos compatriotes ont suivi.

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décidé. Le général Lafayette, M. Latour-Maubourg, maréchal de camp, M. Ålexandre Lameth, maréchal de camp, et M. Bureaux-Puzy, capitaine de génie, out été transférés de Nivelles à Luxembourg, pour y être prisonniers au château: ils avaient chacun un officier autrichien dans leur voiture, et une escorte de trente hussards les accompagnait. La rigueur avec laquelle on les traite, malgré leurs réclamations fondées sur le droit des gens, paraft avoir pour motif qu'ils ont été membres de l'assemblée constituante. M. du Roure, maréchal de camp, le colonel Sicard, le lieutenantcolonel Langlois, l'adjudant général d'Arblay, l'adjudant géneral d'Agrain, et le lieutenant Victor Romeuf, ont pu continuer leur voyage pour la Hollande, sans reparaitre dans les provinces autrichiennes. Les autres resteront jusqu'à nouvel ordre à Nivelles ou à la citadelle de Namur.-M. Breteuil, qui résidait ici depuis quelque temps, a été rappelé près des princes frères du roi immédiatement après la prise de Longwy, d'où l'on infère qu'ila yreprisses fonctions ministérielles.

En quittant son armée, M. Lafayette lui avait adressé des adieux le jour même de son départ. Cette pièce n'a encore été publiée nulle part, et nous n'avons pas appris que l'intention du général fugitif ait été remplie, puisqu'on n'a pas appris qu'elle ait été lue à cette armée. En voici une copie fidèle :

.

a

"

Lorsqu'après avoir concouru à deux grandes révolutions, je jouissais dans la retraite du succès de mes constants efforts pour la cause du peuple, les dangers de la patrie m'arrachèrent à la vie privée; je vins, au milieu des applaudissements de la nation, commander l'armée que le roi m'avait confiée; et l'Assemblée nationale daigna, par l'organe de son président, me dire qu'elle opposerait aux ennemis coalisés contre nous la constitution et Lafayette. Depuis cette époque, vous avez été à portée de me juger. Votre confiance m'a demontré que vous approuviez ma conduite; votre amitié répondait au tendre attachement que je vous ai voué. Heureux de défendre, au milieu de soldats chers à mon cœur, les principes auxquels ma vie entière a été consacrée, et la constitution que la souveraineté nationale nous a donnée, je trouvais dans cette lutte d'une nation libre, contre tant d'efforts réunis contre elle, tout zèle. Vous vous rappelez avec quelle inquietude je ce qui pouvait satisfaire mes sentiments et animer mon cra'gnis qu'une faction turbulente, et dont les mouvements me parurent correspondre avec ceux des ennemis extérieurs, ne cherchat à nous enlever ce qui fait la force des peuples libres, le respect des lois et la fidélité à une constitution, qui dans ce moment de crise me semblait être notre plus sûr ralliement. Mes démarches vous furent connues, et mes opinions furent partagées par vous. Ma franchise anima de plus en plus contre moi tous les ennemis de la constitution; mais, quels que fussent leurs efforts et leurs menaces, l'Assem blée nationale, à une majorité des deux tiers des voix, repoussa les accusations absurdes qu'on avait amonce. lées contre moi.

pros

» Vous avez su les violences faites dès le lendemain à l'Assemblée nationale, celles qui furent exercées le 10 août contre le roi; l'état où Paris était au moment où les la suspension du roi fut décrétée, les meurtres, criptions qui ont eu lieu, non seulement pendant le combat des Tuileries, mais encore les jours suivants. Je m'en rapporte, à cet égard, aux arrêtés du département des Ardennes, de la municipalité de Sedan, au peu de renseignements qu'on a laissés passer, tandis que tous les papiers voués au parti jacobin ont été répandus avec profusion. Il est évident que les mesures prises le 10 août étaient contraires à l'acte cons

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titutionnel, et qu'elles avaient été arrachées par des violences à l'Assemblée nationale; cette conviction a guidé ma conduite. Les corps administratifs et municipaux vous ont requis de renouveler le serment civique. La constitution a déterminé ceserment, et vous ordonne d'obéir aux réquisitions des autorités civiles. C'est avec regret que j'ai vu une partie de l'armée tellement éloignée de remplir ce devoir, que j'ai voulu lui épargner le tort de s'y refuser. Les soins qu'on a pris de calomnier auprès de vous mon opinion ont réussi à m'aliéner une partie de votre confiance. D'un autre côté, les commissaires de l'Assemblée nationale, qui ont accepté le 10 août l'exécution d'un des décrets que la violence lui avait arrachés, m'ont destitué de la partie de mon commandement depuis Dunkerque jusqu'à Maubeuge; et l'on se proposait également de me destituer de celle qui m'unissait à vous, et de renouveler contre moi des accusations sur lesquelles l'Assemblée, les jures, ni les juges, n'étaient plus libres de prononcer dans l'état où la violence les réduisait.

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Dans ces circonstances, et lorsque la faction actuelle s'acharne spécialement contre les principaux moteurs de la révolution, contre les vrais amis de la constitution, je cessais d'ètre destiné à combattre à votre tête, et je ne pouvais plus espérer une mort tile. Que me restait-il à faire? Eloigner de vous un général auquel on allait vous défendre d'obéir, et conserver à la liberté un défenseur, dont l'inflexibilité lui a mérité dans ce moment l'honneur d'être proscrit. Je m'éloigne done; je m'éloigne avec un sentiment de douleur, qu'il m'est doux au moins d'épancher dans le sein de ceux de mes compagnons d'armes qui m'ont conservé leur affection. J'ai pris, avant de partir, toutes les mesures qui me répondaient de votre sûreté; et je vais loin de ma patrie, où règne un parti qui me proscrit, loin des ennemis coalisés contre elle, et que j'espérais combattre à votre tête, goûter dans ma retraite la consolation d'une conscience pure, et faire des vœux ardents pour que la liberté française puisse un jour triompher de toutes les factions qui cherchent à l'asservir. Signé LAFAYETte. »

FRANCE.

Lettre de M. le maire de Paris aux 48 sections; du 15 septembre.

Citoyens, les marques de confiance que vous me donnez me touchent et m'honorent; la plus douce comme la plus noble récompense de l'homme de bien est l'estime de ses concitoyens. Ma carrière n'a pas été longue, mais elle a été pénible. Les événements se sont pressés autour de moi, ils ont souvent été difficiles. J'ai fait en sorte de me mettre à leur niveau. Il m'a fallu quelque courage, quelque prudence, et surtout cet esprit de suite si essentiel au succès des affaires. Je me suis constamment appliqué à déjouer les complots de tout genre, à défendre les intérêts du peuple, à lui donner de l'élévation, de la dignité; j'ai surtouté et cette idée fera la consolation de la vie, j'ai épargn, le sang des hommes.

Sans aucune secousse violente, quoique toujours au milieu des écueils et des orages, nous sommes arrivés à une convention nationale. Ceux au milieu desquels j'ai pris naissance, ceux qui les premiers m'ont appelé à Tassemblée constituante, m'ont appelé à cette convention; le sentiment et le devoir m'ont fait la loi de répondre à ce vou.

La je serai toujours avec vous, là je défendrai vos droits, en défendant ceux de la France entière; là on jettera les bases de la félicité des peuples; là je ne serai peut-être pas sans aucune utilité à mon pays.

Je dois vous dire d'ailleurs avec franchise ce que je pense de la place de maire de Paris pour l'avenir.

Il me semble que le maire de Paris n'aura pas les mêmes difficultés à vaincre, les mêmes obstacles à surmonter.

Il avait à se défendre contre un département qui le primait et dont l'esprit n'était pas celui de la liberté; les membres actuels de ce corps paraissent animés de bonnes vues, et les liens de la fraternité entre eux et la municipalité remplaceront les chaînes de la domination.

Il avait à garantir la police des usurpations desjuges de paix, qui abusaient souvent de leur autorité pour persécuter les patriotes. Le choix des juges actuels nous donne les meilleures espérances.

Ilavaità combattre une cour qui conspirait sans cesse contre la liberté avec d'immenses moyens. Cette Jutte exigeait tout à la fois du caractère et de la prudence; et la cour n'existe plus.

Il avait à surmonter un esprit public qui chaque jour se corrompait; et nu grand mouvement a purifié cet esprit public.

Ainsi les fonctions de maire de Paris se trouvant dégagées de toutes ces entraves deviendront de jour en jour plus faciles.

Je ne vous présente ces idées que parce que vous avez paru croire que je n'étais pas au-dessous de ma place, et que je l'avais remplie avec quelque succès; inais combien ne trouverez vous pas de citoyens qui s'en acquitteront mieux que moi !

Recevez, je vous prie, tous les témoignages de ma vive reconnaissance. Jen'oublierai jamais ce que la commune de Paris a fait pour moi, et je mettrai mon bonheur à conserver toujours quelque place dáus sou

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Lettre écrite, par M. le maire de Paris, au conseil général de la commune le 17 septembre.

Citoyens, en vous témoignant tous mes regrets de m'éloigner de vous, j'ai eu l'honneur de vous prévenir que, nommé à la Couvention nationale, j'avais répondu à ce ven; qu'il m'était impossible de remplir en même temps les fonctions de maire. La Convention va s'ouvrir, et à dater de ce moment je cesse d'exercer ma place. Je vous prie donc de prendre toutes les mesures nécessaires pour mon remplacement.

Je vais vous parler avec franchise. Non seulement ma place, mais celle de procureur de la commune, mais celle de plusieurs autres officiers, vont vaquer en même temps. Il me paraît indispensable de procéder à des nominations nouvelles. Quand la loi permettrait l'exercice par intérim, il ne vaut rien, surtout dans des temps orageux. En faisant des élections, vous ne les ferez pas sans doute pour trois semaines, un mois.

Il serait ridicule qu'un procureur de la commune, qu'un maire, entrassent en fonctions pour un temps aussi court, et qu'on passât ensuite à d'autres élections.

La raison et Futilité publique exigent donc que le terme de la St-Martin soit avancé, que les notia tions soient faites pour deux ans, et que la municipalité tout entière soit renouvelée.

La nécessité d'une orgamsation se fait sentir chaque jour, et j'avoue que je vois, avec autant de douleur que d'inquiétude, le choc qui est toujours sur le point d'avoir lieu entre le conseil général et les sections, entre l'assemblée électorale et les sections.

cette lutte; au lieu de se supposer respectivement de Tous les bons citoyens doivent se réunir pour éviter mauvaises intentions, au lieu de s'injurier, de s'irriter, il faut chercher à s'entendre, à se concilier, à s'unir. Une nouvelle organisation ne contribuera pas peu à cette bonne harmonie.

Votre frère et concitoyen.

Signé PETION.

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