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5 Juin 1775. Par le Jugement du Confeil de guerre tenu à Breft, le 15 Mai 1775, auquel préfidoit M. d'Aché, Vice-Amiral, & approuvé par la Cour, M. de Kerguelen, Capitaine de Vaiffeau, eft caffé & renvoyé de la Marine; jugé incapable de jamais fervir le Roi; ne pouvant conferver aucuns attribut ni prérogative de ce Corps; obligé de faire des excufes à M. Du Chaizon, Enseigne de Vaisfeau, & renfermé pour 6 ans au Château de Saumur.

M. Du Chaizon condamné à un mois d'Amiral, interdit jusques à ce qu'il plaife au Roi de le rétablir.

Foreftier, Ecrivain, renvoyé, banni à l'éloi gnement de 10 lieues de tous les Ports, dé-. claré incapable de jamais fervir le Roi dans aucun Bureau de la Marine.

M. de Lignerolle admonefté par le Confeil, vu fa qualité de Lieutenant en pied, & tous les autres qui compofent l'Etat - Major du Vaiffeau Le Rolland, commandé par M. de Kerguelen, réprimandés, pour à l'avenir ne pas figner inconfiderement un Procès-verbal, fans en prendre connoiffance, & avant d'avoir vérifié files, faits qui y font portés font dans l'exacte vérité.

6 Juin. Réponse férieufe à M. L. * * • par l'Auteur du Paradoxe. C'est une replique atterrante, dont il eft impoffible que Me. Lin

guet fe releve. L'abbé Morellet s'y défend furtout de l'imputation d'avoir faifi le moment de la chûte de cet Avocat pour l'écrafer, puisque ce concours d'événemens même prouve invinciblement que l'ouvrage étoit fait longtems avant. Du refte, une logique preffante, foutenue & affaifonnée de farcasmes adroits, diftingue cet écrit, presqu'auffi amufant que le premier, quoique purement polémique & de difcuffion.

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6 Juin 1775. M. Mercier s'étant depuis peu présenté à la porte de la Comédie Françoife pour jouir de fes entrées, qui font accordées, fuivant l'ufage, à l'auteur quelcon que dont on a reçu une piece, a été arrêté. Il a demandé fi on ne le connoiffoit pas? On lui a répondu que c'étoit la raison même du refus. Il a infifté: on a fait venir le Sergent, qui lui a déclaré la réfolution de la Comédie, & confeillé de ne pas s'obftiner. De fon cô té, M. Mercier a fait venir un Commiffaire & autres Gens de Juftice, pour conftater le déni de fon droit & en faire un nouveau chef de plainte contre les hiftrions.

M. Albert, le nouveau Lieutenant général de Police, a depuis mandé cet auteur, l'a chapitré à l'occafion de cette nouvelle querelle avec les Comédiens, lui a confeillé d'arranger une affaire qué la Cour voyoit de mauvais œil. Il lui a répondu qu'il étoit en justice réglée,

&qu'il ne dépendoit plus de fa cenfure en cette partie.

6 Juin 1775. L'Arrêt du Confeil qui fupprime le Mémoire du Comte de Guines, étant devenu une piece très effentielle par la disgrace du Duc d'Aiguillon qu'elle occafionne, & peut-être celle du Comte de Maurepas, on va la rapporter en entier, n'étant pas d'ailleurs publique & ayant été retirée.

,, Arrêt du Confeil d'Etat du Roi, qui fupprime un Imprimé intitulé: Mémoire fur la nature, l'origine & les progrès de l'affaire pour Te Comte de Guines, Ambassadeur du Roi, contre le nommé Tort, ci-devant fon Secrétaire.

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Extrait des Régiftres du Confeil d'Etat. Le Roi s'étant fait repréfenter un. Impriné ayant pour titre Mémoire, &c. n'a pu voir fans mécontentement que le Comte de Guines, donnant un fens forcé à la permiffion que S. M. lui avoit accordée d'emprunter de fa Correfpondance particuliere, avec le Duc d'Aiguillon, les moyens néceffaires pour fa, défenfe contre le nommé Tort, avoit ofé fe permettre de déférer à l'opinion publique un Miniftre du feu Roi, dont S. M. a reconnu Elle-même que la conduite avoit été conforme à la volonté du feu Roi, & à fes ordres, donnés de l'avis de fon Confeil. Le Roi ayant confidéré en outre.

que

que les faits fur lesquels le Comte de Guines veut inculper ce Miniftre, font étrangers à l'objet de fon procès contre le nommé Tort, fur le jugement duquel ils ne peuvent avoir aucune influence, le maintien de l'autorité Royale exige de S M. qu'elle anéantifle un ouvrage peu conforme au caractere de celui pour qui il a été compofé, & qu'Elle réprime une licence contraire aux principes de l'Ordre public & à l'Ordre judiciaire. A quoi voulant pourvoir: oui le Rapport:

,, Le Roi étant en fon Confeil, a ordonné & erdonne que l'imprimé ayant pour titre, Memoire, &c. fera & demeurera fupprimé, comme contraire au refpect dû à l'autorité de S. M. Fait défenfes au Comte de Guines, & à tous autres, de le diftribuer & de l'employer, fous peine de défobéiffance. Enjoint à tous ceux qui en auront des exemplaires, de les rapporter fous huitaine au Greffe du Confeil; le tout fous les peines au cas appartenantes. Ordonne que le préfent Arrêt fera imprimé & publié partout où il appartiendra, &c. (Signé) GRAVIER DE VERGENNES.

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A Verfailles, de l'Imprimerie du Roi, Département des Affaires Etrangeres, 1775. 6 Juin 1775. M. de Montval Lieutenantcolonel du Régiment de Navarre, avoit préfentépeu de jours avant le Jugement une Requête au fujet des deux derniers Mémoires de Tort, &

ce Militaire, outragé cruellement dans ces Ecrits, demandoit que Tort fût puni de fes calomnies. I paroit qu'il n'a pas eu fatisfaction complette fur ce point.

7 Juin 1775. L'affaire de M. de Louvois au Tribunal des Maréchaux de France a été jugée définitivement. Il eft condamné à un mois & jour de prifon à l'Abbaye, & l'adverfaire élargi.

7 Juin. Les Princes en deuil le quitteront pour le jour du Sacre. Le Prince de Conti & le Comte de la Marche n'iront point à Rheims, n'ayant à y repréfenter aucun Pair. Le Prince de Soubife fera les fonctions de Grand Maître de la Maifon du Roi, à la place du Prince de Condé, repréfentant le Comte de Flandres.

7 Juin. S. M. a décidé la conteftation éle vée entre le Coadjuteur de Rheims & l'Evêque de Soiffons, en faveur du premier, qui doit facrer en l'abfcence ou au défaut de M. de la Roche-aymon.

8 Juin. L'Abbé Baffinet, Archidiacre de Nantes, & célebre par un panégyrique de St. Louis, prononcé devant l'Académie Françoife, qui fcandalifa fort les dévots, eft nommé Lecteur de M. le Comte d'Artois.

8 Juin. Dialogue entre un Philofophe & un homme de bien. Petit écrit en vers, où l'on tourne en ridicule les Economistes & leur docrine. On prend occafion de leur querelle

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