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d'etre fini, ane dégradation qui le rendra peut. être inutile, ou exige des dépenses,effrayantes. Ce fameux Aqueduc, formé fous terre pour le paffage des voyageurs; n'étant point voûté, s'éboule; il faudroit le cintrer en pierres : ce qui eft un ouvrage immenfe, & plus on tardera, plus le travail deviendra cher, & difficile.

9 Septembre 1775. M. le Duc d'Aiguillon, amoureux fol de Madame la Comteffe Dubarri, malgré la difgrace que lui a occafionné fon attaelemento à cette Beauté, n'a pu y tenir, & ne pouvant fortir de fon Duché d'Aiguillon pour Paller voir, il l'a invitée à venir le trouver, & elle a déjà fait deux voyages chez ce Seigneur: ce qui ne contribuera pas à le remettre bien

en.cour

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Agg Septembre. Le Dictionnaire Encyclopédique quelque imparfait qu'il foit, eft devenu la bafel de toutes les Bibliotheques. La premiere Edition de Paris étoit néceffairement par cette raifon plus défectueufe que les autres: on y-a en conféquence fait un Supplément, prétendu imprimé à Génêve. Le Clergé, affemblé acellement, ennemi-né de cet ouvrage, a cru devoir is oppofer anfon introduction, & fur les obfervations de la Commiffion dont on a déjà parlé, chargée de l'examen & de la refutation de tous les livres qui peuvent offenfer la religion & tout ce qui y touche, l'on a député vers M. le Garde des Sceaux pour l'engager à ne point

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tolérer l'entrée du pernicieux Dictionnaire en question

9 Septembre 1775. Une Cantatrice Italienne, appellée la Signora Farinella, arrivée depuis quel que tems de Londres, a débuté hier au Concert Spirituel, où elle a attiré beaucoup de monde. Le fond de fon organe n'a pas paru auffi merveilleux qu'on l'avoit cru. Mais elle a un goût exquis, une grande flexibilité de gofier, & beaucoup d'ame. Elle a chanté d'abord une arietté très courte, où elle a déployé toutes les difficultés de fon art. Elle en a chanté une feconde, du muficien Sacchini, où elle a fait valoir cette expreffion par laquelle fe caractérifent fi admirablement les virtuofes de fa nation.

En général, le Concert Spirituel eft infini ment amélioré depuis un ou deux ans, & l'on doit favoir gré aux Directeurs actuels des foins qu'ils prennent pour plaire. Il y a cependant eu cette fois un concerto de fix inftrumens à vent peu agréable. C'eft un effai que fans doute on ne répétera pas.

10 Septembre 1775. Il a paru ici l'an paffé un ouvrage prétendu traduit de l'Anglois, ayant pour titre: Le Partage de la Pologne, en fept Dialogues; ouvrage hardi, où pour mieux cenfurer l'ufurpation des Puiffances co-partageantes, on fouille dans leur ame, on les introduit en fcene, & on leur fait dévoiler familiérement les myfteres de leur politique. Ce pamphlet,

intéreffant par le fond, eft encore plus piquant par la forme, par la propenfion du public pour tout écrit infufé de fatyre & d'ironie. Un champion se présente aujourd'hui en lice pour les Puiffances, & veut venger les odieufes imputations dont on les charge. Son Mémoire eft intitulé: Refutation littéraire & politique de l'ou vrage dialogué, ayant pour titre: Le Partage de la Pologne, compofé de fept Lettres, pour répondre aux fept Dialogues.

10 Septembre 1775. Un nommé Finet, Lieutenant ancien de la Connétablie, gros joueur, & paffant un peu pour fripon, a eu derniérement au Colifée une rixe contre un Commis des. Fermes, qui, dupé par lui au jeu, ne se fou. cioit pas de le payer. La querelle s'échauffant, quoique ce dernier n'eût point d'épée, Finet atiré la fienne, & en a donné un coup dangereux à son adversaire, qui pourroit en mourir. L'as. faillant eft arrêté & fera pendu, fi le bleffé meurt. C'est ce même Finet, envoyé en Angleterre par le Duc d'Aiguillon pour enlever Morande, l'auteur du Libelle contre Madame Dubarri, & que le bruit public y avoit déjà, fait pendre. Il faut croire que c'eft néceffairement un gibier de potence. Au demeurant, il elt fort riche & fils d'un maftre paveur.

11 Septembre 1775. Depuis longtems on at tendoit la feconde Lettre de M. l'Abbé Terrai d. M. Turgot. Elle paroît enfin : elle roule non

feule.

feulement fur les dernieres opérations du Contrôleur général actuel, mais fur les gens qu'il honore de fa confiance, & l'on y trouve de tous une fatyre un peu forte.

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11 Septembre 1775. Réflexions politiques fur l'administration intérieure de la Pologne, d'après Jes Loix fondamentales, fes Conflitutions différentes, les mœurs de fes babitans, & les caufes principales de ses troubles & de fa décadence; par le Citoyen libre d'une Monarchie. L'auteur difcute l'abfurdité de l'affo ciation de la Royauté à la forme Républicaine, retrace tous les maux qui ont affligé ce Royaume, & fait craindre que de ce mélange il ne réfulte l'anéantiffement total de l'Etat. Il indi--que les moyens qui pourroient affurer une plus heureuse Constitution pour le bien général & particulier de la Nation. La Monarchie héréditai re & véritable, l'affranchiffement des Serfs fe. roient deux chofes néceffaires. On ne peut desapprouver les raifonnemens du politique, trèsbons, mais infiniment trop verbeux.

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TI Septembre 1775. Madame Gourdan, con nue parmi les filles & les amateurs fous l'illustre dénomination de la Comtee, gémit toujours fous le décret dont on a parlé, mais a été heu reufement fouftraite aux mains de la Juftice.

12 Septembre 1773. M. d'Alembert vient d'é... crire au nom de l'Académie Françoife une Let tre à Mademoiselle Vigé, qui fait infiniment d'honneur à cette Virtuofe. Elle avoit envoyé

à cette Compagnie les portraits de Fleuri & de la Bruyere peints par elle: car de fille de coef. feufe elle est devenue peintre, & il paroît qu'elle donne auffi dans la Littérature, à en juger du moins par les éloges du Secrétaire.

"Mademoifelie,

L'Académie Françoife a reçu avec toute la reconnoiffance poffible la Lettre charmante que vous lui avez écrite, & les beaux portraits de Fleuri & de la Bruyere, que vous avez bien voulu lui envoyer, pour être placés dans la Salle d'affemblée, où elle defiroit depuis longtems de les voir. Ces deux portraits, en retraçant deux hommes dont le nom lui eft fi cher, lui rappelleront fans ceffe, Mademoifelle, le fouvenir de tout ce qu'elle vous doit & qu'elle eft très flattéé de vous devoir. Ils feront de plus à fes yeux un monument durable de vos rares talens, & qui font encore relevés en vous par les graces, par l'efprit & par la plus aimable modeftie.

Le Compagnie defirant de répondre à un pracédé auffi bonnête que le vôtre, de la maniere qui peut vous être le plus agréable, vous prie, Mademoi felle, de vouloir bien accepter vosien trées à toutes fes affemblées, d'hier, par une. délibération unanime, qui a été fur le champ in férée dans fes régiftres, & dont elle m'a chargé de vous donner avis, en y joignant tous fes re. merciemens. Cette commiffion me fatte d'aus

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