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ouvrage, fans fon aveu; contre fon gré & malgré fes repréfentations & réclamations. Tout cela, fuivant lui, fut caufe du peu de fuccès de la piece. Elle n'eut que cinq repréfenta→ tions, & l'on décida qu'elle appartenoit à la Cómédié, étant tombée dans les regles, c'est-àdire que les repréfentations avoient eu plufieurs fois de fuite un produit inférieur à celui qu'elles devoient rendre, pour que la piece continue d'appartenir à l'autcur. Celui-ci prétendit le contraire, réclama la propriété de fon ouvrage. Il feroit trop long de le fuivre dans> cette difcuffion, où la mauvaife foi de la troupe eft dévoilée au grand jour. Il fit affigner les Comédiens au Châtelet le 27 Mai 17739 & le 2 Août ils lui firent fignifier un Arrêt · du Confeil, rendu du propre mouvement. de: S. M., qui évoque l'affaire au Confeil.

C'eft- dans ces circonftances que le Sr. Louvay confulte & demande s'il eft fondé à fe: pourvoir, & comment il doit forcer les Comédiens à lui reftituer fa dépouille ?

Il y joint pour pieces juftificatives 1. le texte des Loix, Actes & Réglemens, dont se prévaut la troupe, & dont il tire même des inductions contre eux: 2. des Extraits de fa piece, inférés dans les ouvrages périodiques, dépofitions impartiales qui viennent à. l'appui de fon: Mémoire. às confulter: 3. le compte arbitraire des Comédiens, mis en parallele avec un

projet de compte dreffé par l'auteur: fuivant le premier, fans avoir rien touché, il redoit IOI livres, 18 fols: fuivant le fien, il lui revient 719 livres 10 fols.

Ce Mémoire, outre la conviction qu'il porte dans l'efprit des lecteurs, eft extrêmement amufant par la multitude d'anecdotes théâtrales dont il est enrichi, & mérite d'être confervé comme morceau Littéraire. D'ailleurs, la caufe intéreffe tous les Poëtes dramatiques, puisqu'il s'agit de les affranchir des entraves les plus odieuses.

14 Juillet 1775. Quoique M. le Comte d'Eu, mécontent de ne pas trouver chez le Duc de Penthievre les fecours dont il avoit befoin, eût vendu pour douze millions de fes Domaines au Roi, ce Prince laiffe au fecond encore pour 24 millions de biens fubftitués, rapportant 600,000 livres de rentes, fans compter d'au tres prétentions & reprises de l'héritier.

14 Juillet. Quoiqu'il fût annoncé qu'il n'y auroit pas de fêtes au mariage de Madame Clotilde, on a fait entendre fans doute à S. M. qu'Ellè ne pouvoit se dispenser de remplir l'étiquette, telle qu'on l'a annoncéé, il y a du tems. Elle aura lieu. On parle même d'un fpectacle de la Tragédie du Connétable de Bourbon, par M. de Guibert, connue de beaucoup d'amateurs, mais non encore jouée nulle part.

15 Fuillet 1775. Le Sacre Royal, ou les Droits de la Nation Françoife reconnus & confirmés par cette Cérémonie.. Tel eft le titre d'une brochure nouvelle, que l'auteur a profité des circonstances pour répandre. Il ne pa roît encore que la premiere partie. On y démontre que la puiffance' abfolue n'eft qu'une tyrannie, & qu'elle eft oppofée au gouverne-ment légitime; que les trois efpeces de gouvernement légitime connues ne peuvent être que l'effet d'un pacte; que la fociété, fes loix, fom centre d'autorité, n'exiftent qu'en vertu du pac-te focial, & que ces vérités font conformes à là doctrine de l'Eglife Catholique..

L'auteur fe propofe de démontrer dans la fe-conde, que le droit d'être placé au centre de la fociété ne peut appartenir qu'à ceux à qui la fociété l'attribue par fon choix; qu'ainfi la! difpofition des trônes, & lá fucceffion qui y appelle dans les Monarchies connues fous le nom d'héréditaires, ne peuvent être autre chofe qu'une fuite du pacte focial qui en fixe les regles.

A la tête est une eftampe, où l'on voit le Roi aux pieds de l'Archevêque de Rheims, affifté de fes deux Acolytes. Il eft dans l'attitude du ferment. Au bas on lit: Populo Chris-tiano promitto. La Couronne eft fur l'autel,. avec cette autre devife: Non fine menfurd. La

indiquent au Monarque fes devoirs en lui'mon-trant la Couronne. Dans un coin, à droite en haut, eft le Père Eternel enveloppé de nuages, d'où fort cette autre Legende: Vox Populi, Vox Dei. Au deffous on voit le Peuple, les mains étendues; au deffus eft le cri: Vive le Roi.

La moitié de cet ouvrage, fort fcientifique, est ̈` en Notes tirées de l'Ecriture Sainte, des Péres de l'Eglife, des Hiftoriens anciens & modernes, des Ecrivains politiques, &c. qui appuyent toutes les affertions avancées dans le courant du livre très ennuyeux, quoique court, par la féche-reffe de l'Ecrivain

16 Juillet 1775. La Cour des Aides ayant arrêté d'aller complimenter M. de Malesherbes, & de lui témoigner en même tems les regrets de la Compagnie de le perdre, c'eft le Préfident de Montreuil qui a porté la parole & lui a fait un difcours touchant..

Quoique ce Magiftrat ait décidemment la place de Secrétaire d'Etat de M. le Duc de la Vrilliere, celui-ci a beaucoup de peine à quitter, & l'on affure qu'il confervera la partie du Clergé durant la préfente affemblée, où il affiftera toujours comme Commiffaire du Roi. Il a fait la demande du Don gratuit de 16 millions:

16 Juillet. Mademoiselle la Guerre eft une chanteuse de l'Opéra, qui ayant été choifie pour doubler quelques premiers rôles, s'en est bien: acquittée, a développé du jeu & de la voix::

fes talens ont amorcé les amateurs; & quoi qu'elle ne foit ni jolie ni bien faite, M. le Duc de Bouillon s'en fait honneur d'être dans fes fers. On affure qu'il a dépensé 800,000 livres à fon fervice. S. M. inftruite de ce luxe de putanisme, lui en a témoigne fon mécontentement; & ce qui doit mettre le comble à la douleur de ce Seigneur, c'est que l'actrice l'a quitté avec la plus parfaite ingratitude..

17 Juillet 1775. Quoique l'Union de l'Amour" des Arts aille très bien à l'opéra, on se dispofe à y donner inceffamment un Intermede nou-veau du Chevalier Gluck, intitulé le Siege de Cythere..

17 Juillet. Les divers Corps compofant la Chambre des Comptes ne pouvant agiter en tumul-te leurs prétentions refpectives, ont nommé de chaque côté des Commiffaires pour traiter à l'amiable, difcuter, & terminer, s'il eft posfible, leurs longues querelles, qui durent depuis plufieurs fiecles..

17 Juillet. Les Pairs, dáns leur dernière Séance au Parlement, ayant joint au fond la plain-· te en fubornation de témoins de Mad. la Préfidente de St. Vincent, on travaille aux interroga-toires. M. de Montgodefroy a été nommé pour interroger cette derniere: On a cru que fa gra.. vité lui en impoferoit & l'empêcheroit de fe permettre toutes les indécences & folies qu'elle