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THE NEW YORK
PUBLIC LIBRARY
230346

ASTOR, LENOX AND
TILDEN FOUNDATIONS.
1903

LENOX

NEW YORK

DES

SCIENCES PHILOSOPHIQUES

D

DAMASCÈNE (saint Jean), né à Damas, en Syrie, a été l'un des plus illustres Pères de l'Eglise au vin siècle. Il eut pour précepteur un religieux italien, nommé Còme, que son père avait racheté de la captivité, et sous lequel il fit de rapides progrès. Ayant succédé à son père dans la charge de conseiller du calife, sa fidélité au christianisme le fit bientôt tomber dans la disgrace; mais, quoique réintégré plus tard, il abandonna le monde, donna la liberté à ses esclaves, distribua ses biens aux pauvres, et se retira dans la laure de Saint-Sabas avec un autre disciple de Côme. Il se soumit à la volonté du patriarche de Jérusalem, qui lui ordonna de recevoir la prêtrise; et, bientôt après, ayant pris la plume pour défendre le culte des images, il visita Constantinople, dans l'espérance d'y trouver la couronne du martyre. Ce désir n'ayant point été satisfait, il retourna dans sa solitude, où il mourut vers la fin du viie siècle.

Les ouvrages de saint Jean Damascène ne sont pas exclusivement théologiques. Plusieurs sont consacrés à la philosophie, et, dans ceux même qui traitent des questions principales de la foi chrétienne, de nombreux passages font connaitre les doctrines philosophiques de ce Père.

Il reconnaît que les Gentils ont cru en Dieu, et que la Providence elle-même a pris soin d'en déposer la connaissance dans nos esprits. II s'appuie surtout, pour démontrer la réalité du principe suprême, sur la nécessité d'une cause première, créatrice et conservatrice de l'univers (Orth. fid., lib. 1, c. 3). Il démontre ensuite l'unité de Dieu par sa perfection, qui ne saurait appartenir à plusieurs êtres à la fois (Ib., c. 5). Il cherche aussi, dans la nature, des témoignages de l'existence du Verbe divin, et les trouve surtout, comme saint Augustin avant lui, dans des similitudes tirées de notre constitution intellectuelle; il reconnaît néanmoins que, quand il s'agit de l'essence divine, toutes ces comparaisons sont imparfaites (Ib., c. 6). Il est moins heureux lorsqu'il veut définir l'espace, et opposer, à l'étendue visible, l'ubiquité

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