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Denisons Ромгий 4-15-38

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HISTOIRE

DE LA

RÉVOLUTION DE FRANCE.

LIVRE CINQUIÈME.

La nouvelle des événemens des 5 et 6 octobre se répandit rapidement, et frappa de terreur la France entière. L'abaissement de la ⚫ famille royale, d'exécrables attentats, et pardessus tout le triomphe du crime sans combats, ne justifiaient que trop cette terreur, qui devait être plus tard le plus puissant auxiliaire d'une faction née de la faiblesse du pouvoir. Mounier, Bergasse, Lally, l'évêque de Langres, irrités par l'indignation profonde qu'excitait l'impunité de tant de crimes, et tristement convaincus de l'impuissance de leurs efforts pour éloigner les malheurs qui menaçaient la

TOME II.

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monarchie, résolurent d'abdiquer leurs fonctions; d'autres cédèrent aux menaces des factieux. Habitués à une vie calme, et transportés tout à coup au milieu de ces luttes terribles, ils obéirent, dans ces graves conjonctures, à la crainte plus qu'à leur devoir. Ces retraites furent fatales, et donnèrent une nouvelle énergie à la révolution. Le devoir de tous était de rester au poste qui leur était assigné et de combattre pour la cause de l'ordre jusqu'au dernier instant. Maury, Cazalès restèrent inébranlables dans cette résolution (1).

Dès le lendemain de l'arrivée du roi à Paris, les subsistances excédèrent les besoins de la population, et les maisons des boulangers cessèrent d'être assiégées. Ainsi cette disette, qui avait servi de prétexte à l'insurrection, n'était dans la réalité qu'une disette factice; c'était le levier de la révolte, que les agens du duc d'Orléans mettaient en action ou retenaient à leur gré. Le dessein de la faction était, en ce moment, d'ôter au roi la liberté de sortir de Paris. Tous les moyens furent employés pour faire croire au peuple que la présence du roi

(1) Dans une lettre qui fut rendue publique, Lally exprima à un de ses amis les motifs qui le déterminèrent à quitter l'assemblée.

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