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à Paris, chez Menard & Desenne, Rue Git-le-Coeur N: 8.

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« timens que j'éprouve, et qu'il doit partager plus qu'un autre. »

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Plus tard, le peuple anglais, s'unissant aux sentimens de son souverain, força le duc d'Orléans à répéter avec lui au spectacle le chant national, God save the king.

Cependant le comité des recherches de la municipalité de Paris, agent actif de la révolution, employait tous ses soins à tromper la France sur les événemens d'octobre. Chargé de rassembler tous les documens propres à servir de fondement à la dénonciation que le procureur de la commune devait faire au Châtelet de Paris sur les attentats d'octobre, il prit le 18 novembre un arrêté que l'histoire doit recueillir. Cet arrêté portait « que le << procureur - syndic de la commune devait << d'abord dénoncer spécialement la conspiration formée contre l'assemblée nationale << et la ville de Paris, dans l'intervalle du mois de mai au 15 juillet précédent; le rassemblement de troupes, composé principale«< ment d'étrangers; un train considérable d'artillerie, de bombes, de mortiers, de grils à chauffer les boulets; l'établissement de tout «< cet attirail de guerre entre Paris et Versailles; l'assemblée nationale chassée de ses << séances, et ensuite captive dans ce lieu

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même, au milieu des troupes dont elle était «< environnée; sa liberté violée, et les lois « les plus sacrées de l'État foulées aux pieds << dans la séance du 28 juin; tous les prépara«tifs faits à la Bastille pour foudroyer la capi

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tale; des ordres de couper les blés avant leur << maturité, pour servir à la subsistance des << chevaux des troupes; les approvisionnemens destinés à la capitale, interceptés et employés à nourrir les soldats rassemblés con<<< tre ses habitans; l'ordre donné au prince de << Lambesc d'entrer dans les Tuileries, à la « tête de son régiment, et d'y poursuivre les bourgeois désarmés....... A raison desquels délits, circonstances et dépendances, le « sieur Barentin, ci-devant garde-des-sceaux, << le comte de Puységur, ci-devant ministre de " la guerre, le maréchal de Broglie, le baron << de Besenval et le comte d'Autichamp de«< vaient être livrés à la vengeance des lois, « comme prévenus desdits crimes, ensemble « leurs fauteurs, adhérens et complices. >>

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Le 1er décembre, le procureur-syndic de la commune dénonça au procureur du roi au Châtelet les attentats du 6 octobre. Le comité des recherches osait dire, dans son arrêté, que le départ du peuple et de la garde nationale de Paris pour Versailles n'avait d'au

tre but que de réprimer les désordres, d'assurer la tranquillité du roi et de l'assemblée nationale, et qu'ils remplirent à leur arrivée cet objet sacré dont ils s'étaient fait la loi. Les attentats du lendemain étaient attribués à des bandits qui, poussés par des manœuvres clandestines, s'étaient mêlés et confondus parmi les citoyens.

La Bastille avait été renversée aux cris de liberté; on avait entraîné le peuple aux armes en soulevant ses haines contre les arrestations arbitraires, et le plus odieux arbitraire allait être décrété et revêtu des formes légales : l'inquisition allait être établie au nom de la liberté. Un comité, sous la dénomination de comité des recherches, fut institué dans le sein de l'assemblée: un premier comité des recherches avait déjà été établi à l'Hôtel-de-Ville. Ces deux comités étendaient chaque jour leurs investigations, qui devaient bientôt présenter un caractère à la fois ridicule et cruel. L'assemblée encouragea la délation par ses décrets et par ses récompenses: Mirabeau lui-même déclara que dans un état libre la délation était une vertu. L'assemblée marchait vers son but ; elle voulait dominer la France par la terreur, au nom de la liberté. Le Châtelet fut érigé en tribunal suprême de la révolution ; on lui attri

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