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chez des deux Déclarations que nous ve◄ nons de recevoir, l'une après l'autre, de la part de Vôtre Majefté: La premiere par le Duc d'Ormond, vôtre Général, de ne pouvoir rien entreprendre fans vos nouveaux Ordres: l'autre par l'Evêque de Bristol, vôtre Plénipotentiaire au Congres d'Utrecht, de ce que Vôtre Majefté, voyant que Nous repondions fi mal aux avances qu'Elle Nous auroit faites, & que Nous ne voulions point concerter avec fes Miniftres au fujet de la Paix, Elle feroit fes affaires à part; & qu'÷ Elle eftimoit de n'être plus dans aucune Obligation, quelle qu'elle puiffe être, à notre égard.

Dés que nous avons été avertis de ces Déclarations, nous avons envoyé gos or¬ dres à nôtre Miniftre, qui à l'honneur de réfider auprès de Vôtre Majefté, de lui réprefenter les raifons de nôtre surprise, & les conféquences de ces Déclarations; & de la prier avec tout le refpect que nous avons toûjours eu, & que nous conferverons toûjours pour fa Perfonne Royale, de vouloir donner d'autres ordres au Duc d'Ormond, afin qu'il puiffe agir avec tou te vigueur, fuivant la raifon de Guerre, & d'avoir la bonté d'entrer à nôtre égard,

dans

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dans d'autres fentimens, que ceux que l'Evêque de Bristol a déclarez à nos Piénipotentiaires à Utrecht.

Mais plus nous faifons attention à ces Déclarations, plus nous les trouvons importantes, & plus nous en apréhendons les fuites: C'eft pourquoi nous avons crû ne pouvoir nous difpenfer de nous Adreffer directement à Vôtre Majefté, par cette Lettre, efpérant qu'Elle y voudra bien donner l'attention que nous nous promettons, tant de fa grande prudence & fagelfe, que de fon, zéle fi renommé pour le bien public, & particulierement de fon amitié & affection accoûtumée pour nous & pour nôtre République.

Nous proteftons avant toutes chofes, qu'ayant toûjours eu pour Vôtre Majesté une véritable amitié, auffi bien qu'un trés grand refpect, & un attachement fincere à tous fes interêts, avec un défir ardent de vivre avec V. M. dans une parfaitement bonne intelligence & union, Nous avons encore les mêmes fentimens, & nous les conferverons toûjours, ne fouhaitant rien plus, que d'en pouvoir donner à V. M. des preuves les plus convaincantes.

Après-quoi nous prions V. M. de vou, A 4 loir

loir refléchir, fuivant fes grandes lumieres, fi nous n'avons pas jufte fujet d'être furpris de voir arrêter, par un ordre de la part de V. Majefté, donné à nôtre infçu, les operations de l'Armée des Alliez, la plus belle & la plus forte qui peut-être foit entrée en Campagne pendant tout le cours de la Guerre, & pourvûë de tout le néceffaire pour agir avec vigueur, & cela après qu'elle avoit marché, fuivant la résolution prife de concert avec le Général de V. M. comme en présence de celle des Ennemis, avec une grande fuperiorité, tant en nombre qu'en qualité de Troupes, animées d'un noble courage & ardeur de bien faire; de forte que fuivant toutes les aparences humaines, avec l'affiftance Divine, que nous avons reffentie fi clairement dans tant d'autres occafions, on auroit, foit par une Bataille, foit par des Siéges, pû remporter de grands avantages fur l'Ennemi, rendre la Caufe des Alliez meilleure, & faciliter les Négociations de la Paix.

Nous nous flatons bien de l'efperance que le Duc d'Ormond a donnée, que dans peu de jours il attendoit d'autres ordres; mais nous voyons cependant avec douleur une occafion des plus belles paffée, dans

l'incertitude fi elle fera bien auffi favorable ci-après, puis qu'on laiffe aux Ennemis le temps de fe fortifier & de fe précautionner, pendant que l'Armée des Alliez refte dans l'inaction, & confumant les Fourages tout à l'entour, ôte à foi-même les moyens de fubfifter à l'avenir, dans des lieux, où, fuivant les projets, les operations fe devroient faire, ce qui pourroit rendre impoffibles ci-après les entreprises, qui feroient fort praticables préfentement, par ou toute la Campagne peut être renduë infructueuse, au préjudice ineftimable de la cause commune de tous les Hauts Alliez.

Certainement, quand nous confiderons l'Armée, telle qu'elle eft, composée des Troupes de V. M. & des autres Alliez, jointes ensemble d'un commun concert, pour agir au plus grand avantage & avancement de la caufe commune; & les affurances que V. M. nous a données par les Lettres, par fes Miniftres, & dernierement par fon General le Duc d'Ormond, de fes intentions de faire agir fes Troupes avec leur vigueur ordinaire; comme auffi les engagemens dans lesquels V. M. eft entrée, non feulement à nôtre égard, mais auffi, tant féparément que conjointement A S

avec

avec nous, à l'égard des autres Alliez; il nous eft bien difficile de conjecturer & de comprendre, comment un ordre fi préju diciable à toute la cause commune, donné fi fubitement à nôtre infçu, & fans doute auffi à l'infçu des autres Alliez, peut convenir & fubfifter avec la nature de la Societé, & avec ces affûrances, & avec ces engagemens dont nous venons de parler: Car quoi-que, fuivant la Déclaration de l'Evêque de Briftol, V. M. fe tienne pour degagée de toute Obligation à nôtre égard, il eft evident qu'il ne s'agit point ici de nôtre interêt ou avantage particu lier, mais de celui de tous les Alliez, qui fouffriront par le préjudice que cet ordre, peu attendu, portera à toute la cause

fi

commune.

Elle

Mais, MADAME, Nous ne pouvons pas nous difpenfer de dire à V. M. que la Déclaration faite par l'Evêque de Bristol à Utrecht, ne nous a pas moins furpris, que celle du Duc d'Ormond à l'Armée. nous paroit fi Extraordinaire, que nous ne favons pas comment la concilier avec cette grande bonté & bienveillance dont V. M. Nous a toûjours honorez, ne pouvant concevoir comment elles peuvent avoir changé.

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