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formant avec Elle, qu'en prenant des mefures differentes; d'autant que, quoi qu'il pût arriver, la Reine ne fe laifferoit jamais détourner dudit Plan, &c.

Harangue de la Reine d'Angleterre, aux deux Chambres du Parlement le 2 Juillet 1712.

MYLORDS & MESSIEURS,

La

a derniere fois que je vins ici, je m'expliquai fi plainement, & je receus enfuite des deux Chambres des Adreffes fi Satisfaifantes, qu'il ne me refte presque rien à vous dire à la clofture de cette Seance du Parlement; Je ne puis que repeter des remerciments qui partent du fond du cœur pour les affeurances que vous me donnâtes dernierement d'une maniere fi folennelle, Ces affeurences me donneront la force de lutter contre toutes les difficultez qu'on pourroit faire naistre; Et j'efpere que nî ceux qui voyent avec envie faire une bon ne paix, non plus que ceux qui pensent qu'il eft de leur interêt de continuer la Guerre ne feront point capables de rendre inutiles les efforts que nous faifons de concert pour l'honeur & pour l'avantage de la C2 Gran

Grande-Bretagne, comme pour la feureté de tous nos Alliez.

Meffieurs de la Chambre des Communes. Au même tems que je vous remercie avec plaifir pour les Subfides que vous m'avez donnez avec tant de zéle & d'affection, je ne puis m'empêcher de vous faire connoître la Satisfaction que j'ai de voir que nous touchons à une paix prochaine ; Elle diminuera les charges dont le fardeau à été fi grand durant la Guerre, & elle recompenfera mes fujets en quelque maniere des fommes immenfes que les frais de cette Guerre leur ont couté.

Mylords & Meffieurs.

Vous m'avez exprimez combien vous eftiez fenfibles à l'avantage qui revient à la Grande-Bretagne & à nos Alliez, comme à la feureté qui leur eft acquife aux termes des conditions qui ont été propofées pour être celles de la paix. Il n'eft donc pas befoin que je vous reprefente les inconvenients qui refulteroient de la rupture des Négociations. Les charges continueroient du moins telles que par le paffé s'il ne fal◄ loit pas encore les augmenter. L'occa

fion qu'à prefentement laGrande-Bretagne d'établir réellement dans l'Europe une balance de pouvoir, & d'augment nôtre com. merce feroit perdue pour jamais. Si quel qu'un de nos Alliez pouvoit gaigner quelque chofe par une telle rupture les autres fouffriroient par la calamité générale; Mais j'efperé que moyennant la bénédiction de Dieû, on verra évanouir des projets fi funeftes.

Vous vous en allez retourner chacun dans votre pays. Je me perfuade que vous n'obmettrez point d'y faire tous vos efforts pour rendre inutiles les deffeins de quelques perfonnes mal intentionnées qui pourroient tenter de femer la fedition parmi mes fujets, & qui voudroient fous des prétextes fpecieux travailler à l'avancement des projets quils n'oferoient avcüer.

J'efpere que la premiere fois que vous Vous raffemblerez vous aurez l'occafion de mettre la derniere main aux chofes que je vous ay recommandées, lesquelles la fin de cetteSeffion ne vous permet point d'achever.

ne fcaurois finir fans vous affeurer encore une fois que rien ne m'empêchera de pourfuivre avec fermeté le véritable interêt d'un peuple fi plein d'affection& qui rempit fes devoirs avec tant de zêle.

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Déclaration du Roi Philippe à fes Miniftres & Confeillers d'Etat touchant la Renonciation à la Couronne de France faite le 3 Juil bet 1712.

Q

uoi que je vous aie fait fçavoir en d'autres occafions; diverfes chofes au fujet de la Paix, j'ai pourtant toûjours tâché d'en tenir quelques particularitez fe cretes, jufqu'à ce que la Paix fût affûrée. Maintenant, qu'avec le fecours du Ciel elle eft entiérement réglée avec l'Angleterre, j'ai bien voulu vous communiquer les principaux Articles en quoi elle confifte, par ce que les avantages qui en réfultent me font tout à fait favorables: Car il ne fera pas démembré de la Monarchie Espagnole un feul pié de terrain dans les Indes, & j'efpere de poffeder ces Païs là dans leur entier, ainfi que les a poffedez feu M. mon Oncle de glorieufe memoire; le Roy mon Grand Pere cedant feulement aux Anglois les Conquêtes qu'ils ont faites dans les Indes pendant cette Guerre, avec la Ville de Dunkerque, afin qu'ils gardent cette Place dans l'état où elle eft, jufqu'à la Paix générale, qu'elle doit

en

enfuite être démolie aux dépens des Hollandois: Le Commerce aux Indes fera réglé entre les Anglois & les François, comme du tems de mon Oncle Charles II.: Et j'attens dans peu un Exprés, avec l'avis d'une générale Sufpenfion d'Armes.

Les inftances du Roi mon Grand-Pere ont été fort grandes, à ce que dans l'Acte de Rénonciation je vouluffe préferer la Monarchie de France à celle d'Espagne ; mais ni ces inportantes follicitations, ni la confidération de la grandeur & des Forces de la France, n'ont pû alterer en moi la reconnoiffance & les obligations que j'ai aux Efpagnols, de qui la fidélité à affirmi fur ma tête la Couronne que la Fortune avoit renduë chancelante en deux fameuses occafions; de forte que pour demeurer uni avec les Efpagnols, non feulement je préfererois l'Espagne à toutes les Monarchies du Monde, mais je me con. tenterois d'en poffeder la moindre partie pour n'abandonner pas la Nation. Et pour preuve de la verité de ce que je dis, & que cette Monarchie foit affurée à mes Defcendans, j'ai bien voulu qu'ils renoncent à tous leurs Droits fur la Couronne de France en faveur du Duc de Berri mon Frere, & du Duc d'Orleans mon Oncle, &c.

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