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dons permiffion de remercier très humblement V. M. de fa Harangue gracieuse, & de fa condescendance extraordinaire, en communiquant à fon Parlement les condi tions aufquelles on peut faire une Paix générale. Nous ne pouvons que témoigner nôtre entiére fatisfaction du grand foin de V.M., pour affurer la Succeffion Proteftante dans la Maifon de Hanover; & de ce que V. M. poursuit conftamment en premier lieu, les véritables Interêts de fes propres Royaumes, & qu'Elle tâche de procurer aux Alliez ce qui leur eft dû par les Traitez, &qui eft néceffaire pour leur feureté. Nous affurons V. M. avec toute forte de devoir & d'humilité, que cette Chambre fe repose entiérement fur la prudence de V. M., pour finir ce grand & bon Ouvrage.

Réponse de la Reine.

MYLORDS,

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e vous remercie de tout mon cœur de vô◄ tre Adreffe: De la fatisfaction que vous témoignez de ce que je vous ai communiqué, ce qui contribuera beaucoup à éloigner les difficultez furvenues dans le cours de cette Négociation: Et de la con

fiance que vous mettez en Moi pour mieux finir ce grand Ouvrage, à l'avantage de mon Peuple, & pour la fûreté & les Interêts de mes Alliez.

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Bref Adreffé par le Pape au Pere le Tellier, Confeffeur du Roi Très-Chrêtien, au Sujet du IV. Article de la Paix de Ryswick, le 25. Juin 1712.1

T

rès-Cher Fils, Salut, nous eftimons qu'il vous eft fuffisamment connu, que dans les Négociations qui fe font à Utrecht, il eft hautement donné atteinte aux intérêts de la Religion Catholique, par ceux qui employent leurs efforts à ce que la feule chofe qui à été réglée en faveur des Catholiques, dans le quatriéme Article de la Paix de Ryswick, foit expreffément détruite & annullée; puisque les demandes de ces Princes fur ce fujet, font non feulement. déja répandues par tout, mais publiées d'une ⚫maniére fi certaine, qu'on n'en fauroit douter: Et nous ne doutons nullement que le Roi Très-Chrêtien, par l'autorité duquel principalement cet Article fut mis fur le tapis & réglé, n'employe tous fes foins,

avec l'ardeur & le zéle qui conviennent à fon éclatante pieté, pour rendre vains & inftructueux tous les efforts des Herétiques, & faire que les Bénéfices que IE glife a reçûs des Rois, demeurent dans le fonds, en leur entier, & fans qu'il y foit fait aucune bréche. Néanmoins, Nous jugeons qu'outre plufieurs autres démar ches par nous faites dans cette même vûë, il eft néceffaire de vous exhorter, vous fur le zéle duquel, nous avons confiance, en Notre Seigneur, ainsi que nous vous exexhortous par toutes les plus vives expreffions de nôtre amour Paternel, & vous conjurons que vous follicitiez puiffamment, & animiez par vos Confeils, le Roi TrèsChrêtien & fes Miniftres, à s'oppofer dans, une circonftance fi preffante, aux efforts des adverfaires des Catholiques, avec vigucur & fermeté; afin que dans les fufdites Négociations, il ne fe paffe rien au préjudice de la Sainte Religion, & de ceux qui en procurent l'avancement.Quant au reste, nous nous promettons de vôtre obéiffance Filiale envers nous, que vous ferez diligemment, avec zéle & fans délai, tout ce qui fera en vôtre pouvoir de faire pour cet effet: Surquoi nous adref

fons

fons continuellement nos prieres à Dieu, afin qu'il lui plaise de vous affifter, comme défenfeur de fa Caufe, & tous les autres qui comme vous travaillent pour la même fin; Et pour marque de nôtre faveur Pontificale, nous vous donnons nôtre Bénédiction Apoftolique.

Donne à Castel Gandolfe le 25 Juin 1712.

La Déclararion de Mr. St. Jean, Secretaire d'Etat de la Reine de la Gr. Bret, aux Mini◄ ftres des Princes Alliez,dont les Troupes font à la folde, d'Angleterre, & avoient refufé de fuivre le Duc d'Ormond. Elle fe fit le 1 Juillet 1712.

Q

Ue la Reine venant de recevoir des nouvelles affurées, qui lui font envisager la fituation présente des affaires, comme reduite au point à ne s'agir plus de conditions de Paix ou de Guerre, mais de la feule question, fi S. M. aura le maniment & le fecret des Négociations de Paix, ou s'il doit paffer à Meffieurs les Etats Généraux; & qu'à cet effet ceux-ci, pour rompre les mesures qu'Elle a prifes, prétendent de ménager les Alliez, en forte que leurs Généraux en Flandre obéiffent au Prince Tom. 11.

C

Eu

Eugene, pour continuër la Guerre, & refusent de fuivre les ordres du Duc d'Ormond, en cas que la Reine trouvât à propos d'en venir à une fufpenfion d'Armes pour le bien de la Paix: Sa Majefté lui avoit ordonné de faire fcavoir aux Miniftres des Princes qui ont des Troupes en Flandres, foit entiérement à la folde de la Reine, ou conjointement avec Meffieurs les Etats, qu'Elle regarderoit un tel refus comme une Déclaration contre Elle-méme; & qu'Elle avoit refolu de ne plus payer ni Solde, ni Subfide, ni Arrérages, à ceux qui feroient un tel refus; Sa Majefté défirant que les Miniftres fufdits avertiffent, chacun de ce que deffus le Général en Chef de fon Maître : Qu'on alloit dépêcher inceffamment un Exprès au Duc d'Ormond, avec les ordres de S. M. touchant la prise de poffeffion des Places que la France avoit offert de remettre à la Reine, pour fûreté de l'éxécution du Plan propofé dans fa Harangue faite au Parlement le 17 Juin; lefquelles Places ne pouvant le prendre dans deux années de Guerre, valoient bien mieux que celles qu'on prendroit à prefent; ce qui faifoit efpérer à S. M., que les Hauts-Alliez trouveroient bien mieux leur compte en fe con

for.

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