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Miniftres avec ceux des Ennemis, ou du moins vos pensées fur la Paix, & nous tâ cherons de donner à V. M. toutes les mar ques imaginables de nôtre deférence pour fes fentimens, & de nôtre défir fincere de conferver sa precieuse amitié, autant que nous le pourrons faire, fans bleffer la bonne foi des Engagemens dans lefquels nous fommes entrez par des Traitez & Alliances tant avec Vôtre Majefté, qu'avec d'autres Puiffances.

Nous fommes fortement perfuadez, que ce n'eft nullement l'intention de V. M. de les rompre en aucune maniere, puis qu'Elle a été toûjours de ce fentiment avec nous & avec les autres Alliez, que la bonne union entre les Alliez, non feulement pendant la préfente Guerre, mais auffi après que la Paix fera faite, eft & sera toûjours le moyen le plus folide, & même l'unique, de conferver la liberté & l'indépendance de tous enfemble, & de chacun en particulier, contre la grande Puiffance de la France.

Nous attendons auffi, qu'après avoir donné des preuves fi grandes & fi éclatantes de fa fageffe, de fa fermeté, & de fon zéle pour le foûtien de la Cause commu

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ne, V. M. ne voudra pas prendre préfen tement des Réfolutions, qui pourront être préjudiciables à nous & aux autres Alliez ; mais que pour parvenir à une Paix honorable, fûre & générale, Elle poursuivra les mêmes voyes, & fe tiendra aux mêmes maximes qu'Elle a tenues ci-devant, & que le bon Dieu a béni d'une maniere fi fenfible,par des Victoires & par de grands Evenements, qui rendront la gloire du Regne de Vôtre Majefté immortelle.

Nous renouvellons encore à V. M. les affûrances de nôtre haute & parfaite eftime pour fa Personne & pour fon amitié ; comme auffi de nos intentions & de nos defirs finceres, d'entretenir avec V. M. la même bonne correfpondance; harmonie & union, que ci-devant; & de les cultiver entre les deux Nations, par tout ce qni dépendra de nous; priant Vôtre Majefté de conferver auffi pour nous, & pour nôtre République, fa premiere affection. Nous nous remettons au refte à ce que le Sr. de Borsele, nôtre Envoyé Extraordi naire, pourra dire de plus à V. M. fur ce fujet après-quoi nous prions le ToutPuiffant, &c.

Let

Lettre de la Reine de la Grande-Bretagne
aux Etats Généraux, fur la lettre pré-
cedente des Etats Généraux, le 9
Juin 1712.

Hauts & Puiffants Seigneurs,nos bons Amis,
Alliez & Confederez,

Ln'y a rien qui nous foit plus cher que la confervation d'une bonne intelligence, & d'une parfaite union avec votre Etat. Elles ont été l'object de nos principaux foins, & bien loin de nous pouvoir accuser d'avoir contribué en aucune façon à leur diminution, nous reflechiffons avec plaifir fur toutes les peines que nous avons prifes, & fur toutes les inftances que nous avons faites, afin que les difputes furvenues, par rapport aux interêts des deux Nations, fuffent terminées à l'amiable & afin que nous puffions nous parler fans referve fur ceux du public; car dans des conjonctures comme celles où nous nous trouvons, il faut que l'ouverture foit égale de part & d'autre, & la confiance reciproque.

Nous croyons que l'alarme que vous avez prise au fujet des Déclarations, tant

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du Duc d'Ormond, que de l'Evêque de Bristol aura ceffé, & nous vous repetons ce que nous avons tant de fois declaré, qu'il ne tiendra qu'à vous, comme il a fait par le paffé, que toutes nos mesures touchant la Guerre, ou touchant la Paix, foient prifes de concert avec vôtre Etat.

Le Comte de Strafford retournera en peu de jours aupres de vous, pleinement inftruit de nos intentions; nos Miniftres feront difpofez, & autorifez de faire tout ce qui peut dépendre de nous, pour renouveller une entiere confiance avec vous, & pour prevenir à l'avenir des mesintelligences qui ont été fomentées avec tant d'artifice, & fi peu de fondement, Mais nous ne pouvons pas paffer fous filence. que nous avons été extremement furpri fe de voir que vôtre lettre du 5. de ce mois, a été imprimée, & publiée prefque. auffi tôt que nous l'avons reçue des mains de vôtre Envoyé, un tel procedé eft également contraire à la bonne Politique, & à la bien-feance.

C'eft faire une remonftrance, au lieu d'une reprefentation, & apeller au Peuple, au lieu de s'addreffer au Souverain. Nous efperons que vous ne voudrés plus

fouf

fouffrir que pareille chofe arrive à l'avenir; car nôtre honneur nous engageroit à prendre la refolution de ne donner aucune réponce à des Lettres, ou à des Memoires qui feroient publiés de la forte. Au fefte nous prions Dieu &c.

A Kinfington le 9 Juin.1712.

Vôtre bien bonne Amie.

Signé, ANNA R.

(Plus-bas)

St. JOHN.

HARAN GUE

DE

Sa Majefté la Reine de la Grande Bretagne, aux deux Chambres du Parlement, du Vendredy fuin 1712.

MYLORDS & MESSIEURS,

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'eft la prérogative inconteftable de la Couronne, de faire la paix & la guerre, neanmoins j'ay une fi grande confiance en yous, que je vous informay à l'ouverture de cette feance, qu'on avoit commencé une Négociation pour une Paix Générale, &

Tem. 11.

B

en

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