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tement la feule tolérante (a). L'auteur traite cette matiere avec une certaine étendue, & rétablit avec autant de zele que de jufteffe les vraies notions. C'est le langage de la raison & de la foi réunies, d'un ami commun de la Religion & de l'humanité. L'erreur involontaire, "invincible & qui ne vient que d'une raison » abandonnée à elle-même, mérite fans doute » l'indulgence du Créateur; mais l'erreur con»nue & foutenue opiniâtrément, l'erreur qui » vient d'une raifon fuperbe ou d'une volonté »orgueilleufe, eft une révolte & un crime, ou

il n'y en a point. Si la révélation est vraie, elle » n'eft furement pas indifférente & inutile, » comme elle le deviendroit, s'il étoit permis » de la rejetter à fon gré. Ne pas croire un "Dieu, lorfqu'il daigne nous inftruire ou par lui-même, ou par fes envoyés, c'est une défobéiffance auffi formelle, que de ne pas » faire ce qu'il nous commande. Si vous ai» mez les hommes, vous devez encore da» vantage aimer Dieu. Peut-on le connoître & ne pas l'aimer par-deffus tout? Or, je le demande, eft-ce aimer Dieu, que de regarder, comme une action innocente ou du moins très-excufable, le mépris de fa parole & de fa loi?

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Aimez-vous même fincérement les hommes, en les flattant d'un pardon qui ne dépend pas de vous, & les encourageant à

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(a) Réflexions d'un proteftant converti fur cette vérité, 1 Fév. 1789, p. 166. Autres I Fév. 1789, p. 181. 15 Juill. 1787, p. 406.

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s'en rendre indignes par une indocilité préfomptueufe? Vous affectez froidement de » les plaindre, lorfque le zele & la charité " vous obligent de les effrayer fur les fuites affreufes d'un égarement libre & volontaire. Au lieu de faire fentir à ces téméraires » qu'ils font furs d'encourir l'indignation du Tout-Puiffant, tandis qu'ils refuferont de reconnoître fa voix, vous les raffurez con35 tre un risque évident: vous les aveuglez fur le plus grand des malheurs : vous les détournez de s'inftruire des feules vérités néceffaires à l'homme : vous les portez à étouffer enfin des remords falutaires, qui étoient » peut-être les derniers efforts d'une ame prête à s'affranchir de l'efclavage de l'erreur. Vous ❞ avez donc conjuré leur perte : au moins » vous y travaillez efficacement; vous vous ❞ comportez envers eux comme leur plus cruel ›› ennemi.......... Le dirai-je ? Vous êtes plus dan» gereux, plus redoutable à vos freres, que ,, ne le furent aux premiers chrétiens ces ty,, rans farouches qui répandirent leur fang. ,, Les édits des Dioclétien ne leur enlevoient , qu'une vie paffagere; vos oracles perfides. font périr éternellement ceux qu'ils fédui,, fent. Ah! Il n'eft que trop démontré que ,, vous en impofez par un langage hypocrite, , quand vous prétendez réclamer en votre faveur les droits de l'humanité.....

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,, Malgré leur force d'efprit, le nom feul de » l'inquifition fut toujours la terreur des philofophes. C'eft pour eux-mêmes qu'ils pren. nent fi férieufement l'alarme. Leur huma.

35 nité prétendue a pour motif leur propre in,, térêt, & quelque zélés que paroiffent les » apôtres de la nouvelle philofophie, ils ne

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voudroient furement pas en être les mar,, tyrs. Or, bien loin de chercher à les guérir de la peur, je trouve qu'ils font fondés à craindre. On ne fauroit réprimer par des loix trop promptes & trop féveres, leurs continuels attentats contre la Religion.

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,, Cependant, quand je parle de loix féve» res, je fuis bien éloigné d'entreprendre » l'apologie de ces anciennes procédures, fuivant lefquelles, en poursuivant à toute outrance les ennemis de la Religion, on ne » craignoit pas affez de lui en fufciter de nouveaux par la haine & l'effroi qu'infpire une justice exceffivement rigoureuse. Mais quel ,, homme pourroit nous dire avec certitude, » quelles furent toutes les caufes phyfiques, " politiques & morales qui concoururent à l'établissement de cette jurifprudence meurtriere? La regardoit-on comme un frein né», ceflaire contre les atrocités multipliées de toutes fortes de factieux, d'hérétiques d'athées & de mécréans, toujours prêts à déchirer le fein de la patrie, à fapper les fondemens du trône & de l'autel, à immoler à leur fureur, tant les particuliers qui leur faifoient ombrage, que les fociétés fur lefquelles ils prétendoient dominer. Témoin immortel de leur facrilege audace, l'hiftoire prouve qu'ils furent par-tout les plus grands fléaux de l'humanité. Y a-t-il lieu d'être furpris qu'un reffentiment général les livrát

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,, tous fans pitié à la rigueur des ordon,,nances?

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Au refte, qu'on attribue, fi l'on veut, cette dureté inflexible à un refte d'antique barbarie dont les mœurs conservoient peutêtre encore l'empreinte, il eft constant que les principes & l'exécution des loix les plus terribles contre les impies qui osoient déclarer ouvertement la guerre à Dieu, furent communs à tous les tribunaux, dans les lieux où l'air tempéré femble adoucir les caracteres, comme dans les climats où les têtes font le plus exaltées par l'ardeur du foleil. Il n'y a donc que l'imposture & la ,, haine qui puiffent imputer à l'Eglife des " procédés évidemment contraires à fon ef

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prit. Cet efprit eft celui de Jefus-Chrift qui , réprima le zele impétueux de fes Apôtres mêmes, lorfqu'ils demanderent que le feu , du Ciel vengeât leur maître d'une ville de Samaritains où l'on n'avoit pas voulu le recevoir. Les paffions, les travers, les ex-cès qu'on reproche à ceux de fes miniftres, ,, qui firent abhorrer leur autorité en s'écar,, tant des regles de modération que prefcrivit toujours la véritable Eglife, doivent-ils retomber fur cette époufe du Sauveur des hommes, toujours également fainte, pure, fans tache & fans rides ? N'est-ce pas accufer la lumiere de produire les nuées épaiffes qui l'offufquent?»

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Que l'on confulte fes oracles, les Doc,,teurs & les Peres, les Athanafe, les Hilaire, les Ambroife, les Auguftin, les Bafile, les

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Chryfoftome, les Grégoire, les Léon, les Bernard même, les plus faints & les plus favans Papes, on verra quelle fut fon indulgence, fa patience, fa longanimité, sa charité invincible à l'égard de fes enfans ,, les plus dénaturés, lorfqu'ils eurent la baffeffe de fe foulever contre une mere qui n'oppofoit à leur furie que fes larmes, ou tout au plus, à la derniere extrémité, des armes purement fpirituelles, & toujours dirigées par un cœur maternel. On fe convaincra par une infinité de traits admirables, combien fon regne eft vraiment pacifique, & jufqu'à quel point elle abhorre le fang, puifque c'eft une de fes loix les ,, plus facrées, qu'aucun de fes miniftres ne " puiffe, fans encourir l'irrégularité, prononcer une fentence de mort contre le plus fcélérat des hommes. Qu'on life, qu'on ap,, profondiffe toutes les anciennes collections des Canons, qui furent, pendant tant de ,, fiecles, l'unique regle de fa conduite, on

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n'en trouvera pas un feul, où elle ait in,, fligé des peines corporelles aux eccléfiafti,, ques mêmes, plus immédiatement foumis ,, que les laïcs à fa jurifdiction.

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Si pourtant on porte l'impiété, jufqu'à se rire infolemment de fes menaces, jufqu'à infulter à fa tendreffe & à fa bonté; fi des ,, foudres, des anathêmes qui ne frappent ,, que l'ame, n'ont rien qui étonne des cœurs infenfibles aux terreurs de la foi; fi fes en,, fans, devenus fes plus cruels perfécuteurs, ne ceffent de ravager le champ du pere de

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