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ploient leur fureur, comme dans tout le refte de la France. Les étrangers y font vexés, les catholiques y font perfécutés; la liberté du culte y eft détruite. Plufieurs femmes ont été indignement flagellées le jour de Pâques. A Poitiers, le club a fait fermer les églifes catholiques. A Angoulême, les prêtres & les catholiques font également fous le couteau de l'intolérance & du fanatifme (a). A Mont

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(a) Recherchant certaines matieres dans d'anciens journaux, je fuis tombé, il y a quelques jours, fur ce paffage du 15 Nov. 1786, p. 420, Dans tous les cas, allons plutôt (peut-être ne préviendrons-nous pas de beaucoup la fatale époque » où ce fera une néceflité abfolue *), allons avec ⭑ les premiers enfans de la foi dans des réduits ,,obfcurs, inconnus à l'impiété, à la violence; » allons, comme eux, dans de paifibles ténebres ,, 1786, p. ,, perpétuer nos prieres & nos cantiques; faifons » 230. ›› », retentir les cavernes & les tombeaux de ces fons

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» que le monde abhorre; cachons fous terre des rites & des myfteres qui ne font pas plus faits » pour les yeux de nos prétendus fages que pour » ceux des tyrans de Rome; cherchons dans le fein des rochers, dans le creux des montagnes cette liberté fainte que nos peres y ont trouvée, où ils ont confervé avec le précieux dépôt du » dogme, l'intégrité de leur culte, la fainteté de leurs ufages, & l'indépendance de leurs pafVoulant me rappeller enfuite la prédiction remarquable citée en marge de ce paffage j'ai trouvé dans l'endroit indiqué (1 Fév. 1786, p. 230) ces paroles.,, Avant dix ans révolus, les miniftres du Seigneur n'oferont plus fe montrer en public; & pour fouftraire à l'infulte les

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Bron, près 'd'Angoulême, le couvent des Re ligieufes hofpitalieres a été dévasté & faccagé, le jour même que l'évêque conftitutionnel y vint donner la Confirmation. Les Religieufes furent obligées de fuir, & de chercher un afile chez tous ceux qui vouloient bien les accueillir.

PAYS-BAS.

LA HAYE (le 19 Avril). M. de la Tourdu-Pin Gouvernet a remis à notre gouvernement fes lettres de rappel comme ministre de France il a congédié la plupart de fes domeftiques; mais probablement il ne retournera point dans fa patrie.

Notre gouvernement paroît avoir pris la réfolution de garnir fes frontieres d'un plus grand nombre de troupes; & il va y avoir à cet effet du mouvement dans les différentes garnifons. Déjà le régiment Grifon du lieutenant général Schmid, qui étoit à Bois-le-Duc, a reçu l'ordre de fe mettre en marche pour Maef

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divins myfteres, il faudra les célébrer, comme ,, autrefois, dans des fouterrains inconnus,,. De ces dix ans, il n'en refte plus que quatre; Dieu veuille que dans cet espace de tems la prédiction ne foit pas réalifée avec plus d'étendue! Mais n'oublions pas que pendant plus de trois fiecles, l'Eglife fut fous terre, & ne fut jamais plus vivante. RéRexions fur ces fortes d'annonces & preffentimens, 1 Fév., p. 234. - 1 Avril, p. 548. 1 Sept. 1791, p. 29, 31. — P. 550.

1 Avril 1789,

tricht: il fera remplacé par le régiment Suiffe du colonel de Gumoëns, qui étoit à Grave; & ainfi fucceffivement les troupes, qui étoient dans l'intérieur des provinces, fe rapprocheront des confins. Milord Auckland, ambaffadeur d'Angleterre, eft attendu de retour de Londres. En attendant, milord Spencer, miniftre & fecrétaire de légation de S. M. Britannique, a conféré avec des membres de l'adminiftration.

BRUXELLES (le 20 Avril). Les préparatifs de la guerre fe pouffent ici avec vigueur ainsi que dans les villes frontieres où l'on ne neglige rien de ce qui peut les mettre à l'abri des hoftilités, fi elles venoient tout-à coup à avoir lieu. Pendant plufieurs jours on a annoncé l'arrivée de 12000 Pruffiens alliés à Lou. vain mais ce bruit ne s'eft pas foutenu. Un årticle de Berlin du 17 Avril, inféré dans la Gazette de Cologne du 23 Avril, porte ce qui fuit. Il eft vrai qu'on fait ici les préparatifs néceffaires pour mettre un corps de troupes en campagne; cependant nous doutons encore qu'on en faffe marcher effectivement vers le Rhin, tant que les François resteront dans leur pays,,.

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Les Etats font affemblés depuis le 17 de ce mois; ils viennent, dit-on, de faire connoître au chancelier de Brabant qu'il ait à venir recueillir, comme de coutume, leur confentement aux fubfides courans. Le chancelier s'y eft rendu le 18; on croit pouvoir efpérer que fi les deux ordres accordent le fubfide,, Tiers-Etat y accédera, vu les arrangemens qu'on dit être arrêtés.

Incende

quod adorafti; adora

quod incendinti.

Il a été rendu une Proclamation contre le prince de Bethune Charoft, accufé d'avoir voulu faire naître une nouvelle révolution dans la Belgique on y nomme quelques perfonnes qu'on dit avoir favorifé une émigration à cet effet. Mais il n'eft pas à douter que ces mouvemens ne ceffent entiérement, fi la prochaine réconciliation du nouveau roi avec les Brabançons eft auffi fincere qu'on l'affure devoir l'être, fi le jeune prince éloigne de lui les perfonnes qui machinent la chute des trônes & le malheur des nations (a), s'il fuit l'exemple de fon plus jeune frere de Tofcane, s'il écoute les confeils de fa pieufe mere,

Et des événemens les leçons redoutables. On prétend qu'il a dit tout récemment à un homme du pays; Je fuis convaincu que mon regne ne fera heureux, qu'autant que les Brabançons feront contens de moi (b). Quoi qu'il

(a) Si les rois veulent regner encore, il faudra que leur marche foit étrangement rétrograde & inverfe; il faudra qu'ils haiffent ceux qu'ils ont aimés, &qu'ils aiment ceux qu'ils ont haïs; qu'ils donnent leur confiance à ceux qu'ils ont fufpectés ou méprifés, & qu'ils fe défient de ceux qui les ont gouvernés; qu'ils renoncent au fétide encens de l'adulation, & qu'ils recherchent des vérités dures & falubres; qu'ils déteftent une politique qu'ils ont regardé comme fupérieurement fine & glorieufe, & qu'ils embraffent celle dont la fimplicité leur a paru déshonorante. Ils font exactement dans le cas de Clovis. Un S. Remi leur diroit: Brûlez ce que vous avez adoré; adorez ce que vous avez brûlé. (b) Ce propos, qui a un air de paradoxe, cf

en foit, les vrais amis du prince & des peuples, fouhaitent que cette réconciliation ne foit pas trop tardive, & que des ennemis communs n'en préviennent pas les effets. (a)

MORTS.

Le comte Wenceslas de Zinzendorf & Thannhausen, tréforier-héréditaire du S. E. R. préfident du confeil d'appel de la Baffe-Autriche, confeiller intime actuel du roi de Hongrie, chambellan, chevalier de l'ordre de la Toifon d'or, eft décédé le 29 Mars dernier à l'âge de 68 ans,

tuum: ben.

doivent fai

néanmoins d'une exacte vérité. Conferver les droits d'un peuple, regner felon les loix, avoir des miniftres & des agens integres; conferver la Religion & faire regner Dieu avant de vouloir regner foi- Advenias même, fur-tout ne vouloir pas regner fur les dé- regnum bris de fon regne; ce font bien là les moyens de ne priere, regner heureux or les Belges n'ont jamais de- que les rois mandé & ne demandent pas autre chofe; & quand re comme les princes feront autre chofe, leur regne ne fera les peuples, & plus enpas heureux, & les peuples ne feront pas contens. core, parce (a) Pauvre politique humaine ! Voilà près de que fans ce deux ans (fans en compter dix & vingt autres) complette qu'on prépare, provoque, nourrit, attife, foudoie ment nuls. (& bien chérement) le mal contre lequel on eft dans le cas très-preffant de fe défendre. Sans un aveuglement que la feule politique de Dieu & ceux qui la connoiffent , peuvent expliquer, de telles opérations feroient impoffibles; mais avec cet aveuglement, elles font dans l'ordre naturel des chofes, & font une partie effencielle de la destinée des empires.

Fùm cornix plenâ pluviam vocat improba voce.

la ils font

I Georg.

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