nue cette nuée d'ex-moines, ex-clercs, exprofeffeurs, qui ont envahi les demeures & dévoré les troupeaux des pafteurs d'Ifraël. Là vous ferez de nouvelles recrues de toutes les couleurs. Là on vous fera des fermens de toutes les formes & fur tous les objets, tels même que vous n'oferiez prefcrire. Vous y trouverez des univerfités archiepifcopales où la feule odeur du jambon & le dégoût du ftokfifch * 1 Août a fait apoftafier maints favans canoniftes * : en 1786, p. général, vous ferez plus que fatisfaits. Vous 544&aut. entendrez jufques dans le fanctuaire, finon cités ibid. les paroles formelles, du moins tout l'efprit de la fameufe priere de Luther. O gott, durch deine güthe Fette kälber und böcke, Ochfen, fchafe und rinder, Machen einem das jahr lang. Il faut bien fe garder, au refte, de croire que cette corruption de l'enfeignement public foit générale en Allemagne : quelques progrès qu'elle y ait faits & qu'elle continue d'y faire, il y a encore des exceptions bien confolantes. Je viens de lire Thefes ex Logica & Metaphyficá, défendues à Malmedi dans le courant du mois de Juin, où la folide raifon, l'orthodoxie, l'érudition, la fageffe & la décence, fe montrent d'une maniere bien honorable à cet ancien & célebre monaftere. La Nouvelle Eglife de France, contemplée au jour de fa naiffance & convaincue de n'être pas l'époufe de Jefus-Chrift. Par un curé catholique romain & vrai patriote. La 2me, année de la perfécution. A Paris, chez madame Dufrefine, au Palais; chez Lacloye, à l'Orme St.-Germain, & au Palais-Royal fous les galeries de bois, & d'autres marchands de nouveautés, 1791. in-8vo. de 40 pag. LA A force & la lumineufe évidence de ce petit ouvrage répond à fon laconifme, au ton fimple & perfuafif que l'auteur a fu prendre & qui part autant de fon cœur que de la conviction de fon efprit. Heureusement de tels écrits circulent encore librement en France, comme on le voit par les noms & le nombre des libraires qui les vendent publiquement: tolérance qui fait honneur aux enragés de la révolution, & qui peut fervir de modele à certains gouvernemens foi-difant catholiques. Je ne fais pourquoi l'auteur appelle l'année 1791 la feconde année de la perfecution, plutôt que la troifieme; puifqu'il paraît que le commencement de la perfécution date de 1789; les traitemens faits aux plus illuftres prélats de l'affemblée, les dangers de mort auxquels plufieurs, nommément l'archevêque de Paris, n'ont échappé que par une efpece de miracle; les décrets contre les dîmes, la conjuration déjà formée & en activité des curés dégénérés contre les pafteurs du premier ordre &c.; tout cela n'est-ce pas une perfécution? De cette maniere l'année courante 1792 feroit la quatrieme de la perfécution. Et s'il eft vrai, comme le remarque M. Boffuet, que les perfécutions, à les prendre dans le tems de leur plus grande rigueur, n'ont point paffé pour *Tempus l'ordinaire trois ans & demi * , on pourroit & tempo- croire que celle-ci touche à fa fin. ra & di midium temporis. Apoc. 12. Les Peuples de la Campagne rappellés à l'unité de l'Eglife, avec des avis conformes aux Brefs & Inflructions du Pape des 13 Avril & 26 Septembre 1791, & du 19 Mars 1792. Par un curé du diocefe de St.-Dié. A Paris, chez Gaftellier. in-8vo. de 56 pag. Orat. fro O UVRAGE dont le but eft le même que celui du précédent. Le ftyle & la maniere de convaincre font affortis à l'intelligence des plus fimples. Les peuples des campagnes comprendront fans peine les raifons du zélé pafteur; la plupart en font déjà convaincus : qu'on ôte les inftrumens & les moyens de féduction, ils ne tarderont pas à remplir les vœux ardens de la Mere commune qui les rappelle dans fon fein & qui adreffe pour cela à fon divin époux les prieres les plus urgentes. (a) (a) Ut Deus & Dominus nofter eruat eos ab erbareticis & roribus univerfis, & ad sanctam matrem Ecclefiam Fer. VI. catholicam atque apoftolicam revocare dignetur..... maj. hebd. Ut omni hærcticâ pravitate depofitâ, errantium corda fbifinaticis. 1. Août 1792. M 511 Le Divin Confolateur, Etrennes nécessaires aux fideles, dans les malheureux jours de fchifme. A Paris, chez le Petit, 1792. I vol. in-12. de 158 pages. Ca E livre de piété où fe trouve l'Office de l'Eglife, eft rempli d'excellentes inftructions, bien propres à atteindre le but falutaire de l'auteur, & à rappeller l'idée du Dieu de toute confolation, comme s'exprime Deus tol'Apôtre, qui nous confole dans toutes nos tius contribulations. folationis, qui confola tur nos in omni L'Ombre de Juvenal, ou Tableaux des tribulaCrimes du 18me. fiecle. A Paris, chez Lau- tione nofrens, 1792. in-8vo. de 74 pages. C E font des vers & de la profe où l'efprit de fatyre n'eft pas ménagé. On en jugera par ce portrait, qui pour être un peu grotefque & raboteux, n'eft cependant pas fans quelque reffemblance : Imagine un ramas de maint cuiftre lettré, trâ. 2. Cor. 1. Réflexions fur les Ordres Religieux, ou confeils de confcience à un homme en place qui les a demandés. Nouvelle édi tion. A Paris, & fe trouve à Bruxelles, chez Le Charlier; à Anvers, chez Grangé; à Liege, chez Lemarié, 1792. I vol. in-12. de 93 pag. Prix liv. de France. 'EST l'intéreffant & éloquent ouvrage que Cle public fe plaignoit de ne pouvoir ac quérir, & qui effectivement n'existoit plus dans 15 Mai le commerce de librairie *; on doit favoir gré à l'homme bien intentionné qui vient de le reproduire dans le même format, commode & portatif, que la premiere édition. P. 160. On trouve chez les mêmes libraires la Sainte Bible en latin & en françois, contenant l'Ancien & le Nouveau-Teftament, avec un commentaire littéral, inféré dans la traduction françoise. Par le R. P. de Carriere. 10 vol. in-12. très-belle édition, & d'un prix modique: 25 liv. 10 f. broch. 32 1. 10 f. rel. Item L'Année Apoftolique, qui continue à jouir, comme elle le mérite, de l'accueil des lecteurs chrétiens; & dont les paffages qui ont fixé un moment l'attention de la critique, font expliqués abondamment dans tout le corps & par l'efprit de l'ouvrage; & font d'ailleurs de nature à pouvoir être rendus complettement exacts par un trait de plume. (a). (a) En relifant de tems à autre quelques-uns de mes écrits d'ancienne date, j'y trouve des expreffions qui, vu les événeinens & les erreurs furvenues, ou même des erreurs préexiftantes auxquelles je ne fongeois pas, donneroient à des lecteurs fuperficiels ou mal intentionnés, occafion de fuppofer des fens ou des conféquences, qui étoient bien loin de ma pensée. J'en conclus que ce qui m'eft arrivé, arrive encore à d'autres. Et c'eft fans doute d'où vient que dans les traités théologiques on trouve tant d'objections, tirées des ouvrages des Peres, contre la doctrine qu'ils ont le plus formellement enfeignée. NOUVELLES |