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fæpiùs declaravimus, fi qui, nobis infcus, ifthuc irrepfiflent abufus, eos illicò per nos ablatum & emendatum iri; cùm nequeant populorum arbitrio imperia everti, novæque regiminis forma temerè induci, Hinc nihil per nos, quod fieri poffet, fuit prætermiffum, ita ut fperare poffimus futurum, ut rebelles ipfi, ubi fanatifmi ef tus aliquantulum deferbuerit, agnofcere debeant horrorem fuorum criminum, onus novorum vectigalium ac fervitutum, totque aliorum gravium malorum, quibus haclenùs caruerunt, quibufque fub fpecie fimu late & commentitia libertatis erunt certo certiùs, obnoxii, non fine excidio ipforum patrice, nifi citò a perduellione recedant, ad quem duos jam annos per inobedien tiam, per corruptionem, & per omne vioLentice genus rapti funt.

Le i de ce mois, Mgr. Maury fut facré, dans le Vatican à l'autel de la chaire de S. Pierre, archevêque de Nicée par le cardinal Zéląda, affitté des évêques de Vence & de Perpignan. Mefdames royales de France s'y trouverent ainfi que plufieurs François de diftinction. Le prélat fe difpofe à partir pour Francfort. Le fouverain Pontife s'eft occupé avec bonté des détails relatifs à la digne repréfentation de fon nouveau nonce à la diete, & a nommé les personnes qui doivent l'accompag

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ni de femme, ni d'enfans, ni de maîtreffe Suppl. au voyage de Mijlon, p. 126. Autres réRexions fur le même fujet, I Nov. 1782, p. 334 & autres cités ibid. (

ner dans fon ambaffade. Il eft dit dans la Gazette de France, que Mgr. Maury emploie les foixante mille écus romains qui lui ont été alloués pour fon entretien, à acheter de magnifiques équipages, qu'il a commandé 40 livrées, & que dans le nombre de ceux qui la porteront on compte 20 nobles & autant qui ne le font pas tout cela eft de pure invention. D'un autre côté ce que quelques Gazettes, entr'autres celle de Cologne & le Journal général, ont rapporté touchant des propos qu'il auroit tenus à l'occasion d'un gentilhomme qu'on vouloit lui donner pour principal officier dans fa légation de Francfort, & de la livrée de fes domeftiques, & le fruit de la malignité & de la baffeffe. Jamais le judicieux abbé n'a tenu ces propos. Il fait très-bien qu'il n'a pas befoin de preuve de nobleffe pour être nonce du Pape; mais il fait bien mieux encore, qu'il y a autant de petiteffe de fe glorifier de n'être pas gentilhomme, que de fe vanter de l'être; qu'il y a même dans le premier cas plus d'orgueil & de morgue philofophique. Ne diroit-on pas, à entendre les gazettiers, que la vertu, que les talens & le mérite, doivent s'inquiéter de n'avoir point de livrée à eux? L'homme de génie & de courage ne s'abaiffe pas devant de vains titres, mais il eft trop grand pour fe pavaner de ne pas les avoir il eft perfuadé que ce dernier ridicule vaut bien le premier. Non, non, la vraie vertu ne s'abaiffe & ne s'éleve pas plus qu'il ne faut, elle ne fait pas plus de cas des hommages que du mépris, elle ne fe précau

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tionne pas plus contre le défaut de naiffance & d'extraction, qu'elle ne cherche à se parer d'une illuftre généalogie :

Virtus, repulfa nefcia fordida,

Intaminatis fulget honoribus.

Le cardinal Garampi eft mort ce matin d'une hydropifie à la poitrine, âgé de 66 ans. Cette perte eft vivement fentie par les amis de la Religion & des lettres. Ce qu'il a fait dans fa nonciature de Pologne & de Vienne, eft affez connu. On fait dans quelles circonstances critiques & délicates il s'eft trouvé à cette derniere. Un auteur non fufpect, un des coriphées de la philofophie moderne, a fait l'éloge de la Note fage & modérée qu'il présenta au prince Kaunitz fur les innovations qui alarmoient l'Eglife, & a reconnu les raisons invincibles qu'elle renfermoit *. Le cardinal Garampi* Miraétoit en correfpondance avec un grand nombre beau, de favans, fecondoit leurs travaux, & fe réjouif- Monarch. foit de leur fuccès. Il fut un des premiers à con- Prufien

ne, t. 7,

P. 83.

gratuler les Bollandiftes lors de la reftauration de leur fociété en 1789 (voyez fa Lettre dans Dict. bift. le Journal du 15 Avril 1790, p. 669). art. de

Nous apprenons que la reine des Deux. DOMISiciles eft heureusement accouchée le 2 d'une NIS. princeffe qui a reçu, fur les fonts de Baptême, les noms d'Albert-Louis.

TURIN (le 6 Mai). Notre fouverain a déclaré de nouveau de ne point vouloir admettre M. de Sémonville, en qualité d'ambaffadeur de France. En conféquence, M. de Lalande eft parti aujourd'hui felon les ordres du miniftere François, pour aller rejoindre

M. de Sémonville & retourner avec lui à Ge nes. Cette circonftance, & les préparatifs qui continuent fans interruption, annoncent aflez les difpofitions de notre cour à l'égard de la France. Le plan qui paroît être fixé, eft de porter la majeure partie des forces en Savoie & à Nice. Le comte Lazari eft parti dimanche dernier pour commander l'armée de Savoie. Le régiment de Saluces, qui étoit ici en garnifon, en eft parti le même jour pour se ren. dre à Saluces; celui de Royal-Allemand partira inceffamment pour la Savoie. La légion des campemens, compofée de quatre bataillons, eft répartie dans la Savoie, à Nice, dans le marquifat de Saluces & autres endroits, où l'on forme un cordon. Toutes les troupes doivent être rangées fur trois lignes. Des poftesavancés aux gorges, forts chacun de 100 hommes au moins, formeront la premiere ligne. La feconde fera compofée des compagnies de grenadiers, & dans la troificme fe trouvera le refte des bataillons, réduits à 250 hommes chacun. Ce plan de campagne eft, l'ouvrage du comte Pinto, qui a fervi long-tems en Prufse, & qui eft nommé colonel de la légion des campemens.

ANGLETERRE.

LONDRES (le 18 Mai). Le roi, accompagné du prince de Galles, du duc & du prince Guillaume de Glocefter, ainfi que de plufieurs officiers-généraux, paffa en revue, le 9 de ce mois, le 7. régiment des dragons légers, commandés par Sir H. Clinton.

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M le baron de Nolken, envoyé de Suede près notre cour, fut admis le 3 à l'audience du roi, pour lui notifier officiellement la mort du roi fon maître. En conféquence, la cour prit le deuil le 10 jufqu'au 24. - M. de Chauvelin, miniftre-plénipotentiaire de la cour de France, fut préfenté à S. M. le 2, & lui remit fes lettres de créance. M. Talleyrand Périgord, ancien évêque d'Autun, affocié à la nouvelle ambaffade, n'a point paru à la cour; on ne croit pas qu'il fe faffe préfenter.

Le roi de France, en nommant M. de Chauvelin fon miniftre à Londres, l'a chargé d'uné lettre confidentielle pour S. M. Britannique. On a été un peu furpris de voir cette lettre dans les feuilles de Paris avant que notre roi l'eût reçue. Elle eft conçue en ces termes.

Je remets cette lettre à M. Chauvelin, que j'ai nommé man ministre-plénipotentiaire auprès de V. M. Je faifis cette occafion pour vous exprimer combien je fuis touché de toutes les marques publiques d'affection que vous m'avez données. Je vous remercie, de ce qu'à l'époque du concert que quelques puissances ont formé contre la France, vous ne vous êtes point lié avec elles : je vois par-là que vous avez mieux apprécié mes véritables intérêts, & mieux jugé la pofition de la France. Des rapports nouveaux doivent s'établir entre nos deux pays. Il me semble que je vois tous les jours s'effacer les restes de cette rivalité qui nous a fait tant de mal. Il convient à deux rois qui ont marqué leur regne par un defir continuel du bonheur de leurs peuples, de former entre eux des liens qui deviendront d'autant plus durables, que l'intérêt des deux nations s'éclairera davantage.

Je n'ai qu'à me louer de l'ambassadeur que vous avez kuprès de moi. Si je ne donne pas le même caractere

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