La société française avant et après 1789

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Calmann Lévy, 1892 - France - 337 pages
 

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Popular passages

Page 265 - Pâtres, chiens et moutons, toute la bergerie Ne s'informe plus de son sort. Les enfants qui suivaient ses ébats dans la plaine, Les vierges aux belles couleurs Qui le baisaient en foule, et sur sa blanche laine Entrelaçaient rubans et fleurs, Sans plus penser à lui, le mangent s'il est tendre.
Page 276 - Sauvez-moi. Conservez un bras Qui lance votre foudre, un amant qui vous venge. Mourir sans vider mon carquois! Sans percer, sans fouler, sans pétrir dans leur fange Ces bourreaux barbouilleurs de lois! Ces vers cadavéreux de la France asservie, Égorgée! O mon cher trésor, O ma plume! fiel, bile, horreur, Dieux de ma vie!
Page 144 - Je me suis toujours méfiée de ce Rousseau avec ses systèmes singuliers, son accoutrement extraordinaire et sa chaire d'éloquence portée sur les toits des maisons. Il m'a toujours paru un charlatan de vertu'.
Page 29 - Une si généreuse sensibilité ! » Elle me tendit la main, je la baisai plusieurs fois avec ardeur sans changer de posture. Elle se pencha vers moi avec beaucoup de tendresse ; elle était dans mes bras lorsque je me relevai, je la serrai contre mon cœur, qui était fortement ému ; elle rougit, mais je ne vis pas de colère dans ses yeux. « Eh bien ! reprit-elle en s'éloignant un peu , n'obtiendrai-je rien ? — Le croyez-vous?
Page 139 - Savez-vous pourquoi vous vous ennuyez tant, ma chère enfant? C'est justement par la peine que vous prenez d'éviter, de prévoir, de combattre l'ennui ; vivez au jour la journée, prenez le temps comme il vient, profitez de tous les moments, et avec cela vous verrez que vous ne vous ennuierez pas. Si les circonstances vous sont contraires, cédez au torrent et ne prétendez pas y résister...
Page 142 - C'est depuis qu'on a des convulsions en entendant la musique. L'enthousiasme, ma chère petite-fille, est partout substitué au bon goût, ou plutôt au simple goût; on n'exprime que depuis qu'on ne sent plus. La langue est comme l'histoire au...
Page 299 - Au pied de l'échafaud j'essaye encor ma lyre. Peut-être est-ce bientôt mon tour. Peut-être avant que l'heure en cercle promenée Ait posé sur l'émail brillant, Dans les soixante pas où sa route est bornée, Son pied sonore et vigilant, Le sommeil du tombeau pressera ma paupière!
Page 276 - Qui seul, captif, près de la mort, Attachant à ses vers les ailes enflammées De ton tonnerre qui s'endort, De la vertu proscrite embrassant la défense, Dénonce aux juges infernaux Ces juges, ces jurés qui frappent l'innocence, Hécatombe à leurs tribunaux ! Eh bien, fais-moi donc vivre, et cette horde impure Sentira quels traits sont les miens. Ils ne sont point cachés dans leur bassesse obscure, Je les vois, j'accours, je les tiens.
Page 230 - Cet envoi était accompagné du quatrain suivant, adressé à sa femme et à ses enfants : Ne vous étonnez pas, objets charmants et doux, Si quelque air de tristesse obscurcit mon visage. Lorsqu'un savant crayon dessinait cette image, On dressait l'échafaud et je pensais à vous (1).
Page 98 - On verra tous les états Entre eux se confondre ; Les pauvres, sur leurs grabats. Ne plus se morfondre. Des biens on fera des lots Qui rendront les gens égaux.

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