Histoire de Napoléon et de la grande-armée pendant l'année 1812, Volume 1

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Frères Franckh, 1826 - Napoleonic Wars, 1800-1815 - 878 pages
 

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Page 455 - ... enfin couleur de feu, et bientôt l'édifice entier s'était abîmé dans un gouffre de flammes ! Tous avaient vu des hommes d'une figure atroce, couverts de lambeaux, et des femmes furieuses errer dans ces flammes, et compléter une épouvantable image de l'enfer! Ces misérables, enivrés de vin et du succès de leurs crimes, ne daignaient plus se cacher; ils parcouraient triomphalement ces rues embrasées; on les surprenait armés de torches, s'acharnant à propager l'incendie; il fallait...
Page 454 - Troubetskoï, et l'avait consumé ; c'était un signal. Aussitôt le feu avait été mis à la bourse ; on avait aperçu des soldats de police russes l'attiser avec des lances goudronnées. Ici, des obus perfidement placés venaient d'éclater dans les poêles de plusieurs maisons ; ils avaientblessé les militaires qui se pressaient autour.
Page 457 - Entre l'incendie et lui se trouvait un vaste emplacement désert, puis la Moskowa et ses deux quais ; et pourtant les vitres des croisées contre lesquelles il s'appuie sont déjà brûlantes, et le travail continuel des balayeurs, placés sur les toits de fer du palais, ne suffit pas pour écarter les nombreux flocons de feu qui cherchent à s'y poser. En cet instant, le bruit se répand que le Kremlin est miné; des Russes l'ont dit, des écrits l'attestent ; quelques domestiques en perdent la...
Page 458 - L'empereur sortit pour juger le danger. Deux fois, le feu venait d'être mis et éteint dans le bâtiment sur lequel il se trouvait ; mais la tour de l'arsenal brûle encore. Un soldat de police vient d'y être trouvé. On l'amène, et Napoléon le fait interroger devant lui. C'est ce russe qui est l'incendiaire ; il a exécuté sa consigne au signal donné par son chef. Tout est donc voué à la destruction, même le Kremlin antique et sacré.
Page 461 - Napoléon, ou y périr avec lui. Il se jeta dans ses bras avec transport : l'empereur l'accueillit bien ; mais avec ce calme qui, dans le péril, ne le quittait jamais. Pour échapper à cette vaste région de maux, il fallut encore qu'il dépassât un long convoi de poudre qui défilait au travers de ces feux. Ce ne fut pas son moindre danger, mais ce fut le dernier, et l'on arriva avec la nuit à Pétrowsky.
Page 122 - Elle nous place entre le déshonneur et la guerre : le choix ne saurait être douteux. Marchons donc en avant : passons le Niémen, portons la guerre sur son territoire. La seconde guerre de Pologne sera glorieuse aux armes françaises, comme la première.
Page 459 - Mais nous étions assiégés par un océan de flammes ; elles bloquaient toutes les portes de la citadelle, et repoussèrent les premières sorties qui furent tentées. Après quelques tâtonnements, on découvrit, à travers les rochers, une poterne qui donnait sur la Moskowa.
Page 140 - Vive l'Empereur ! On en remarqua trois surtout , qui, ayant encore la bouche hors de l'eau, répétèrent ce cri , et périrent aussitôt. L'armée était saisie d'horreur et d'admiration ! Quant à Napoléon, il ordonna vivement et avec précision tout ce qu'il fallut pour en sauver le plus grand nombre , mais sans paraître ému...
Page 397 - L'empereur, jusque-là muet comme sa victoire, et que l'aspect de tant de victimes oppressait, éclata; il se soulagea par des cris d'indignation, et par une multitude de soins qu'il fit prodiguer à ce malheureux. Puis il dispersa les officiers qui le suivaient pour qu'ils secourussent ceux qu'on entendait crier de toutes parts.
Page 134 - Etonnés, ils abordent, et descendent sans obstacle sur la rive russe. Là, ils trouvent la paix ; c'est de leur côté qu'est la guerre : tout est calme sur cette terre étrangère, qu'on leur a dépeinte si menaçante. Cependant un simple officier de Cosaques, commandant une patrouille, se présente bientôt à eux. Il est seul, il semble se croire en pleine paix, et ignorer que l'Europe entière en armes est devant lui. Il demande à ces étrangers qui ils sont. -— « Français », lui répondirent-ils.

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