Mémoires de M. Gisquet, ancien préfet de police, Volume 5

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Page 245 - ... est mort sans qu'aucune voix de la foule stupide qui l'entourait lui ait lancé un mot de consolation, ou plutôt d'admiration, et pas un journal n'a fait l'oraison funèbre que ce beau caractère a méritée! Ah! mon ami, la tradition révolutionnaire est morte dans les cœurs ! le peuple n'a pas senti tout ce qu'il y avait de saint dans la mort de Morey; le peuple a vu tomber cette tète blanche sans frémir!
Page 241 - vérité. Je meurs content. J'ai rendu service à mon » pays en signalant mes complices. J'ai dit la vérité, » point de mensonge, j'en prends le ciel à témoin; je » suis heureux et satisfait. Je demande pardon à Dieu » et aux hommes, mais surtout à Dieu. Je regrette plus
Page 145 - Le plus honnête homme du royaume, c'est mieux » que tout cela; c'est lui, c'est... enfin c'est le plus » honnête homme du royaume. » Je m'arrête... aussi bien serais-je embarrassé de choisir entre les mille articles de même nature qui viennent de passer sous mes yeux. Bornons-nous à répéter que tous les hommes éminents de notre pays ont subi les outrages des écrivains révolutionnaires.
Page 245 - Morey a été sublime d'un bout à l'autre du drame! Ce vieux prolétaire, concevant l'idée du régicide, faisant le plan de la machine qui doit exécuter son dessein, chargeant les canons, les ajustant; ce vieux travailleur, passant de son atelier où il gagne son pain, au lieu où doit s'accomplir son projet, toujours calme, toujours de sangfroid; ce vieillard, souffrant et...
Page 174 - préfet, en ajoutant que demain , à sept heures, les » conjurés doivent se réunir dans un lieu qui n'est » connu que d'eux. » Nous avons prié le déclarant d'aller chez lui , et » de nous obtenir de plus amples renseignements. Il » craint beaucoup pour son fils , qui est le commis de
Page 278 - Husson, âgé de vingt-un ans, à trois années de la même peine. Tous les cinq furent placés , en outre , pour dix ans sous la surveillance de la haute police à l'expiration de leur peine. Copie de la lettre écrite par Boireau, et saisie chez la dame Petit. « Mon cher Janot, tu ne peux te figurer le plai» sir que j'ai ressenti en apprenant ton retour dans
Page 144 - Talleyrand, tout chargé des ignominies des neuf gouvernements qui ont passé sur la France depuis un demisiècle ; traître à Dieu et aux hommes; qui a consumé sa vie à trafiquer de morale, à vendre les consciences d'autrui quand on ne pouvait plus acheter la sienne. — Ce n'est pas Soult, l'illustre conquérant de l'Espagne, le prétendant à la couronne d'Oporto, dont les troupes mouraient de faim, dont les soldats...
Page 242 - déjà morte. » Par exemple , quel rôle a donc joué cette presse » poltronne et ignorante dans le drame commencé le » 28 juillet et dénoué d'une façon sanglante? Quel » écrivain a osé qualifier le fait autrement que par le » mot attentat? Et cependant, pour quiconque a un » peu de morale dans le cœur, un peu de foi dans les » entrailles , il y avait quelque chose à dire. Depuis » le commencement jusqu'à la fin, la presse n'a eu » de courage que pour blâmer, réprouver et flétrir....
Page 128 - ... solennelle de répandre leurs idées et de » frapper au front leurs ennemis. » Déchus de cette première espérance, ils ont » pensé que les violences dont on les avait menacés » viendraient les mettre à même de témoigner de » l'énergie de leurs résolutions. » Aujourd'hui tout est changé, l'aristocratie a » reculé devant des débats sérieux, le tribunal « inique renonce à engager une lutte matérielle; » les causes sont disjointes; notre procès ajourné, et » une prévention...
Page 47 - ont appris combien est éphémère la force bru» taIe des tyrans contre le patriotisme républicain. » — Ce que les mutuellistes ont commencé avec » tant de succès, les vainqueurs de juillet hésite« raient-ils de l'achever? laisseraient-ils échapper » une si belle occasion de reconquérir cette liberté » chérie, pour laquelle le sang français a tant de » fois coulé? — Citoyens, tant de généreux sacri» fices ne seront pas rendus stériles par une lâcheté

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