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prise par l'assemblée de l'Ifle de Corse, convo quée à Baftia, de fe mettre fous la protection de l'Angleterre, à condition de jouir d'un li bre exercice de la Religion catholique.

Des dépêches reçues de Madrid par M. le marquis del Campo, ambaffadeur d'Efpagne, affurent que toute méfintelligence entre les deux cours eft entiérement éclaircie & diffipée.

On apprend que le lord Cornwallis a passé les Ghauts, après une forte oppofition, mais infructueufe de la part de l'ennemi; qu'il a pris Beddanore d'affaut, & qu'il n'eft qu'à cinq milles de Seringapatam; que Tipoo a confidérablement renforcé la garnison de cette place qu'il paroît déterminé à défendre avec toutes les forces; que cependant il a fait des ouvertures de paix, qu'on croit devoir être acceptées par le lord Cornwallis.

Une lettre du 17 Juin dernier, datée de Freydeck, dans la Caroline feptentrionale porte que les Chiroquois qui étoient à Londres au commencement de cette année, font arrivés à Cheroskée; que les chefs Indiens fe font affemblés fur le champ ; & qu'après avoir entendu le rapport des ambaffadeurs, l'hofpita lité de la nation Angloife a excité la plus vive reconnoiffance. On a enfuite délibéré fur l'envoi d'une nouvelle ambaffade, pour offrir à fa majefté Britannique une collection des plus rares productions de cette partie de l'Amé tique.

Il eft arrivé des dépêches d'Alexandrie portant que la pefte fait les plus grands ra vages au Caire, & que dans une feule femal

ne, il eft mort chaque jour mille perfonnes, victimes de ce fléau.

ALLEMAGNE.

VIENNE (le 18 Août). Les feigneurs de Bohême partent fucceffivement pour Prague, afin d'y affifter au couronnement de S. M. Les députés du clergé & de la nobleffe de ce royaume que les états avoient envoyés à Vienne pour y prendre la couronne & les autres ornemens royaux, font partis les de ce mois fous une escorte de cavalerie. Le départ de l'empereur eft fixé au 23 & S. M. fera accompagnée de L. A. R. les archiducs.

M. le comte de Ferfen, capitaine des gardes du roi de Suede, étant arrivé ici le 2 de ce mois, eut l'honneur d'être préfenté le lendemain à l'empereur, à la famille impériale, ainfi qu'à tout le miniftere.

Le traité de paix entre les miniftres pléni potentiaires de S. M. I. R. & ceux de la Porte a été figné le 4 de ce mois à Sziftova, fous la médiation des cours d'Angleterre, de Pruffe & des Etats-Généraux; immédiatement après, il a été figné une convention particuliere, en vertu de laquelle, la Porte cede à notre cour le Vieux-Orfova avec fon diftrict jufqu'à la Czerna, ainfi qu'une partie du district de l'Unna, y compris Zettin & Dreffnick. L'on reçut pref qu'en même tems l'avis que les cours de Pé tersbourg, de Londres & de Berlin, venoient, d'après les prétentions depuis long-tems faites par l'impératrice de Ruffie, de déterminer les conditions qui doivent fervir de bafe à la paix

entre la Ruffie & la Porte; cet avis ajouté que lesdites cours feront tout leur poffible pour engager la Porte à foufcrire à ces conditions.

Milord Elgin, après avoir obtenu fon audience de congé, eft parti, le 7, pour Londres, & M. d'Afp, envoyé de Suede à là cour de Conftantinople, eft parti également prenant la route de la Bulgarie pour se rendre à fa deftination. Le départ de M. Bifchofswerder n'eft pas encore fixé. Les miniftres qui font à Sziftova, s'étant propofé de quitter cet endroit immédiatement après la fignature de la paix, Mrs. le chevalier Keith & le marquis de Luchefini font attendus ici inceffamment.

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BERLIN (le 22 Août). Le roi revenu le 13 de ce mois de Potzdam à Charlottenbourg, où il donna un grand dîner aux princes & princeffes de la famille royale, ainfi qu'au duc d'Yorck, eft parti le lendemain avec ce der nier prince pour la revue de Silésie, d'où S. M. eft attendue de retour vers la fin du mois. Le prince-royal & le prince Louis fon frere, avoient pris, la veille, les devans pour s'y rendre. L'on eft dans l'idée que de la Silésie, le roi fe rendra au château de Pilnitz en Saxe, pour y avoir une entrevue non feulement avec l'électeur, mais auffi avec l'empereur, à l'occafion de fon voyage de Prague. Le 12 le duc d'Yorck & la princeffe Frédérique de Pruffe, fa future épouse, reçurent les félicitations fur leur mariage, tant des princes & princeffes de la famille royale, que de la haute nobleffe au château en cette capitale.

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On vient de recevoir ici la nouvelle, que

la

paix entre la cour de Vienne & la PorteOttomanne, qui faifoit l'objet des négociations du congrès raffemblé à Sziftova, a été definitivement arrêtée & conclue, par les plénipotentiaires des deux hautes parties contractantes, fous la médiation & par l'entremise des ministres de L. M. les rois de Pruffe & de la Grande-Bretagne, & de L. H. P. les Etatsgénéraux des Provinces Unies, fur la base pré cédemment convenue du ftatus quo ftrict avant la guerre; c'est-à-dire, du rétabliffement de toutes chofes, telles qu'elles étoient au jour de la rupture. C'eft le 4 de ce mois qu'on a procédé à la fignature de ce traité qui affure à la Porté le recouvrement de toutes les poffeffions que le fort des armes avoit livrées aux troupes impériales. Pour le rendre d'au tant plus folide & durable, les puiffances contractantes ont conclu tme convention féparée, que leurs plénipotentiaires ont fignée en même tems que la paix, & au moyen de laquelle, les frontières des deux dominations dans le Bannat & l'Unna, fe trouvent réglées d'une maniere à prévenir tout ce qui pourroit interrompre l'harmonie rétablie entr'elles. L'échange des ratifications doit fe faire au plus tard, 15 jours après la fignature, & l'on a fixé pour l'évacuation des conquêtes, à raifon de leur plus ou moins de diftance, le terme d'un ou deux mois, à compter également du jour de la signature.

TREVES (le 1 Août). Mgr. le comte d'Artois ayant reçu un courier qui lui a été dépêché de la part de S. M. I., vient de Tome 111.

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quitter le château que fon oncle, notre gra cieux fouverain lui avoit offert & cédé. Les circonftances du départ précipité de ce prince, n'ont laiffé à S. A. E., que les regrets de ne pouvoir marquer avec un nouvel éclat, la fatisfaction qu'il reffentoit de pofféder de nouveau l'illuftre frere de l'infortuné roi de France.

Nous avons ici fix évêques, beaucoup de curés & de prêtres réfugiés, & il continue d'en arriver encore des diocefes voifins du nôtre. Tous ces eccléfiaftiques fe conduisent avec la plus grande édification, & l'on fe porte avec plaifir à les affifter. Plufieurs y font venus fans le fol, & n'ayant que ce qu'ils avoient fur le corps. On les pourfuivoit comme des bêtes fauves. Toutes les ames véritablement chrétiennes s'empreffent à les fecourir.

FRANCFORT (le 22 Août). La diete de Ratisbonne vient de prendre un arrêté final, d'après lequel il va être fait une fommation à la nation françoife de rendre au roi fon autorité, & aux princes d'Allemagne tous les droits dont ils jouiffent en Alface & en Lorraine; & faute par elle d'obéir à ce décret, l'empereur publiera un Manifefte qui fera l'avant-coureur de la guerre. Comme les fondemens & l'objet de griefs des princes ne font pas également connus de tout le monde, nous avons cru devoir en donner un précis.

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Par le traité de Weftphalie, l'empereur & 1'Empire cedent au roi de France, pour être réunis à fa couronne, tous leurs droits fur les villes & évêchés de Metz, Toul & Verdun, & fur leurs dépendances, dont Moyenvic, qui eft nommément

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