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fe rendent au Caire, de tous les petits états mahométans, fitués fur la côte d'Afrique, du royaume de Maroc & de la Mauritanie. Lorf que la caravane eft raffemblée, elle est compofée de 50 mille perfonnes, & le nombre des chameaux employés à porter l'eau, les provifions & les marchandises, eft encore plus grand. Ce voyage, qui fe fait entiérement par terre & à travers de vastes déferts de fable, dure cent jours. La caravane qui part de Damas, eft prefqu'auffi nombreuse que celle du Caire. Elle eft compofée des pèlerins de prefque toutes les provinces de l'empire Turc, & le commerce qu'elle fait, eft auffi précieux.

Une nouvelle de la plus grande importance, fi elle fe confirme, eft que plus de 40 chefs. de nations fauvages viennent de folliciter la protection de la Grande-Bretagne contre les treize Etats-Unis leurs voifins, dont ils ont à fe plaindre. Ils demandent que l'Angleterre leur garantiffe la tranquille poffeffion de leurs terres fans que perfonne puiffe venir les y troubler. Ce qui eft fûr, c'eft qu'on ne parle plus du traité de commerce à conclure avec les Américains.

ALLEMAGNE.

VIENNE (le 17 Octobre). L'empereur accompagné de l'archiduc François eft de retour de Prague en cette capitale depuis le 7 de ce mois. L'impératrice l'avoit précédé de quel ques jours, ainfi que les archiducheffes..

On ne fauroit plus douter de l'exiftence de 2 pieces remarquables relatives aux affaires de France, qu'on a vu circuler ici depuis quel

ques jours. La premiere eft une lettre que l'im pératrice de Ruffie a écrite en dernier lieu à l'empereur, dans laquelle elle manifefte fes véritables fentimens fur les troubles qui agitent cette monarchie, & fur les vues de ceux qui en font les auteurs. Cette princeffe déclare enfuite qu'elle fe croit obligée, par bien des confidérations & pour le repos de toute l'Europe, de regarder comme fa propre caufe, celle de S. M. très-chrétienne. La 2de. eft un ordre circulaire à tous les miniftres de l'impératrice dans les différentes cours, fur ces mêmes fentimens & fur la conduite qu'ils auront à tenir en tout ce qui eft relatif aux moyens que les fouverains jugeront devoir employer contre l'affemblée-nationale de France. Des politiques prétendent que les circonftances ayant changé, ces pieces feront regardées comme non avenues. C'est au moins ce que femble infinuer la gazette de la cour du 27 Septembre, qui, après avoir annoncé l'arrivée du courier, porteur de la nouvelle que le roi de France avoit accepté la conftitution, ajoute: » Déjà M. le

marquis de Noailles a commencé à repa"roître dans les grands cercles, d'où il étoit » comme exclu, depuis fon retour de Paris, » où il avoit été préter fon ferment civique; » déformais ce miniftre ne fera plus regardé » ici comme un fimple particulier, mais com»me ambaffadeur légitime du roi de France. » & fera confidéré en cette qualité, comme » fi la révolution n'avoit pas eu lieu. »

Les députations ne difcontinuent pas; l'on a vu arriver ces jours derniers Mrs. Heikenberg & de Paolys de la part des états du Tirol.

L'objet de leur miffion eft d'infifter auprès du gouvernement, fur le rétabliffement des privi leges de la province, qu'on lui avoit ôtées.

M. le baron de Jacobi, envoyé du roi de Pruffe, eft arrivé le 7 de ce mois en cette capitale, venant de Prague.

Le nouvel hofpodar de la Valachie, Michel Suzzo, a déjà repris poffeffion de cette province. Un bacha à trois queues, accompagné de 300 janiffaires, fe rendit le 14 du mois. dernier à Buchareft; le divan s'étant affemblé le lendemain, ce bacha publia deux firmans du grand-feigneur, l'un portant un pardon général & l'oubli total du paffé; l'autre la décharge du tribut ordinaire & extraordinaire, pendant deux ans. Nous attendons inceffamment les avis de l'évacuation de toutes les places le long de l'Unna, de la Save & du Danube. Cependant on affure qu'elle n'avoit pu avoir lieu le 4 de ce mois, conformément aux ftipulations du traité de Sziftova, & l'on remarque que plufieurs régimens retournent vers les frontieres.

Convention particuliere entre l'empereur & la Porte Ottomane, pour l'arrangement des limites, conclue & fignée à Sziftova, le 4 Août 1791.

La cour impériale royale & la fublime-Porte Ottomane, voulant, à l'heureuse époque de la pacifi cation conclue, se donner des preuves réelles de leur amitié, prévenir tout ce qui pourroit dans la fuite · déranger l'harmonie parfaite des vaftes confins de leurs daminations, & Sanctionner pour l'utilité réciproque, les feuls changemens qu'elles fe permettront jamais aux articles de tout le traité de paix figné à Sziftova ce

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jourd'hui 4 d'Août 1791, Sont convenues par le canal de leurs miniftres plénipotentiaires, Savoir: de la part de la cour impériale & royale, le baron Pierre Philippe d'Herbert Rathkeal, confeiller aulique actuel de S. M. I. Apoft., & le comte François Efterhazy de Galantha, fon chambellan actuel, Seigneur de la feigneurie de Tottis feigneur-héréditaire du comté de Forchtenstein, & de celle de la fublime PorteOttomane, le Reis-Effendi ou ministre des affaires étrangeres Birri Abdullah-Effendi, l'Ordou-Kadifi ou grandjuge des armées-Ottomannes, Ismet Ibrahim Bey &le Rouznamedgi, ou contrôleur-général des finances Durri Mehmed Effendi, des articles fuivans. Art. I. Comme il y avoit avant la guerre une négociation ouverte fur les demandes de la cour impériale des terreins du Bannat de Temeswar, poffédés par l'empire Ottoman, & des diftricts fitués à la gauche de l'Unna; les deux hautes parties confidérant d'un côté les défectuofités de l'ancienne frontiere dans ces parties, & voulant de l'autre y remédier d'une maniere invariable, à la fatisfaction commune ont arrêté l'arrangement final, fpécifié dans les articles 2 & 3 de la préfente convention; par lequel arrangement elles confentent de terminer fonciérement & définitivement, tous les fujets de réclamation qui faifoient l'objet de la négociation citée,

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II. En conféquence de quoi, la fublime-Porte Ottomane confent que le bourg & terrein du Vieux-Orfova jufqu'à la Czerna, refte & demeure dans la poffeffion & fouveraineté de la cour impériale & royale, de façon que la Czerna faffe de ce côté déformais & à perpétuité, la frontiere de la monarchie Autrichienne; mais avec la condition expreffe, que ladite cour impériale & royale ne puiffe jamais fortifier, ni le vieux bourg d'Orfova, ni aucune partie du terrein cédé par la fublime-Porte en vertu du préfent article. Pour la petite plaine vis-à-vis le fort de l'ifle d'Orfova, bornée par les confins fpécifiés dans l'article 5 du

traité de paix de Belgrade, elle reftera pour toujours, dans le fens le plus ftrict, neutre entre les deux dominations; c'eft-à-dire, que la fouveraineté n'en appartiendra ni à l'une ni à l'autre, & les parties contractantes s'engagent à laiffer ladite plaine abfolument déferte, fans jamais permettre à perfonne d'y bâtir., d'y demeurer, ni d'y exercer la culture.

III. Quant aux diftricts à la gauche de l'Unna, les deux hautes parties contractantes font convenues, que les limites des deux empires feront déformais & à perpétuité réglées de la maniere que voici la nouvelle ligne de féparation, d'après le deffin tracé en couleur rouge fur la carte annexée an préfent article, commencera dans ces endroits à la rive droite de la Glina par le point marqué fur ladite carte, fera continuée le long d'un petit ruiffeau, en laiffant Czettin avec fon district fous la domination impériale & royale, fe dirigera le long de la banlieue du fort Ottoman Sturlick, on Sturlitz, marqué fur la carte en jaune; de façon que ce fort, ainfi que fa banlieue, déterminée par la portée d'un coup de canon reftent dans la poffeffion de l'empire Ottoman; d'où cette ligne. fe portera en droit chemin fur la Corana, pour fuivre en remontant le cours de cette riviere jufques & compris Dresnick, qui reftera avec fon diftrict fous la domination impériale & royale; enfuite dequoi ladite ligne fe prolongera par la montagne de Smolianatz & l'endroit de Tichiewo; elle longera la haute montagne, au pied de laquelle fe trouve l'endroit de Lapaz, marqué fur la carte en jaune, & fera continuée jufqn'à l'Unna, à une heure de chemin au deffus de Vacup, marqué en jaune, d'où cette ligne prendra en remontant la rive gauche de l'Unna, jufqu'à fes fources occidentales, fuivant la ligne marquée en rouge, pour fe terminer par le plus droit chemin que donne la direction des hautes montagnes, au triple

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