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des inquiétudes plus ou moins fondées fur les projets des puiflances à notre égard. Outre 20,000 hommes qui campent en quatre différens endroits dans les environs de Kiow, un corps de 30,000 eft pofté en arriere de cette fortereffe & fur la rive oppofée du Nieper.

Les miniftres refpectifs au congrès de Szif tova ont prolongé la durée de l'armiftice pour trois femaines, on fe flatte que pendant ce tems les négociations feront terminées.

On vient de faire de nouvelles instances auprès de l'électeur de Saxe, pour, que S. A. E. fe déclare enfin nettement fur l'acceptation de la couronne de ce royaume, lorfqu'elle viendra à vaquer. L'ambaffadeur de cette république, qui réfide depuis quelque tems à Conftantinople, vient d'être rappellé.

DANE MARCK.

COPPENHAGUE (le 9 Août). Le gouverne ment vient de donner le commandement des trois vaiffeaux qu'il a mis récemment en com miffion, aux commandeurs-capitaines Ramshart, Bierk & Urlin. Ainfi l'armement d'une efcadre de 6 vaiffeaux eft certain, quoiqu'on n'en fache pas l'objet particulier.

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SUED E.

STOCKHOLM (le 8 Août). Le roi eft arrivé dans cette capitale, le 3 de ce mois, de fon voyage d'Aix-la-Chapelle, accompagné de plufieurs officiers François, & il s'eft rendu auffi-tôt à fon château de Haga. Durant fon abfence, il n'a rien été changé à notre fitua

tion armée. La flotte eft prête à mettre en mer; la flottille de galeres & bâtimens plats eft en état d'appareiller; & même quelques régimens ont été récemment mis fur l'état de guerre. La cour de Pétersbourg fait travailler affidument à fortifier les frontieres de la Finlande-Ruffe; & même au pofte important de Schwenkfünd, fi difputé pendant la derniere guerre, elle fait élever un fort, pour la conf truction duquel elle a affigné 600 mille roubles. L'on travaille également par fes ordres à des fortifications au pofte de Wilkiala; & tous ces travaux font couverts tant par de gros détachemens de troupes, que par une efcadre de vaiffeaux de guerre & par la flottille Ruffe de galeres. En attendant, la démarcation, dont il a été question au traité de paix de Wärelä, n'est pas encore en train; & M. le comte de Stackelberg va quitter Stockholm, pour se rendre avec un caractere public de fa fouveraine en Angleterre,

L'inftruction que S. M. a fait expédier avant fon départ d'Aix-la-Chapelle, fous la date du 27 Juin, à fon ambaffadeur à Paris, vient d'être rendue publique ici par la voie de l'impreffion. Elle prouve l'intérêt que prend notre fouverain au fort du roi de France. On n'a pas moins prouvé dans cette capitale même, à quel point on eft dévoué à S. M. très-chrétienne, par l'infinuation qui fut faite, il y a quelques jours, de la part du gouvernement, à deux négocians François, qui avoient pu- * bliquement tenu quelques propos contre leur roi; favoir, qu'ils auroient à fortir en 24 heu

res des états de Suede, s'ils s'avifoient déformais d'en tenir de femblables. La lettre de S. M. au barón Stael de Holstein, fon ambaffadeur à Paris, eft de la teneur fuivante.

Duns la profonde douleur dont je fuis pénétré fur le malbeur qui est arrivé de nouveau au roi de France à fa famille, je ne peux m'abandonner qu'aux fentimens que je partagerai non-seulement avec tous les fouverains, mais encore avec toutes les ames fenfibles, qui voient retourner un prince bon pere Sécuté, dans les fers qui lui ont été préparés par des Sujets rebelles, & dont il avoit eu le bonheur de fe délivrer. »

Comme repréfentant d'un prince qui s'eft occupé pendant tout fon regne à protéger chez fon peuple une liberté légitime, & à maintenir la tranquillité pu blique & la dignité de fa couronne je m'attends que vos démarches répondront à la conduite que j'ai tenue pendant toute ma vie, à mon caractere connu, à la dignité du trône de Gustave, & particuliérement aux Sentimens d'amitié que j'ai voués à S. M. très-chrétienne, Les Soins affidus, les confolations que dans ces tristes conjonctures vous donnerez à l'infortuné monarque, ne les regardez pas feulement comme un moyen de me plaire, mais comme un devoir. rigoureux attaché à votre charge. C'est donc par une fuite de vos devoirs, que vous ne communiquièz, que vous ne traitiez, en potre qualité de mon ambasadeur, avec qui que ce foit, à moins qu'il n'y foit autorisé par le roi T. C. libre. Depuis le manifefte que ce prince a laie en s'éloignant de Paris, depuis qu'il a été contraint d'y retourner, Sa captivité eft trop notoire pour qu'on ne doive pas regarder tous les actes qui paroiffent en fon nom, comme arrachés par la force ou fuppofés, & par conséquent comme étant nuls & de nulle valeur. Ceft donc ma polonté la plus expreffe, que vous vous abfteniez de toute conférence avec le ministre des affaires étrangeres; & que vous

ne répondiez que verbalement à tout ce qu'il vous. communiquera, foit de bouche, soit par écrit dans la forme diplomatique; & cet ordre eft fi rigoureux que quand même des circonftances inefpérées, qui furviendroient, paroîtroient devoir le changer, vous ne devez cependant pas vous permettre de prendre quel➡ que chofe fur vous, avant de recevoir des ordres ultérieurs. Vous vous réglerez au furplus d'après les déanarches des ambassadeurs des autres puissances, & vous imiterez & appuyerez principalement ceux qui prendront le plus ouvertement le parti de S. M. trèschrétienne. Ce font là les feuls ordres que j'aie à vous donner pour le moment 5 mais en vous prescrivant la feule regle de conduite qui convienne à ma dignité, je ne dois pas oublier les dangers perfonnels auxquels vous ferez peut-être exposés £ malgré qu'en toute autre circonstance je ne puisse douter un feul moment du respect que l'on portera au caractere Sacré dont je vous ai revêtu, il m'est bien permis toutefois dans celle-ci de m'attendre à tout de la part d'un peuple qui a ofé porter ses mains coupables fur la perfonne Sacrée de fon fouverain. Je ne puis en conféquence trop vous recommander d'éviter foigneufement toutes Les occafions qui compromettroient votre perfonne & votre dignité. Que dans l'intérieur de votre maison, tout annonce le deuil & la tristeffes au-dehors, conformez-vous feulement à ces loix auxquelles un miniftre étranger eft obligé de fe foumettre, J'attends de vous, mon cher baron, du courage, de la fermeté, de la prudence & beaucoup de ponctualité à fuivre mes ordres ; & croyez que je fuis très-fenfible aux périls & aux facheufes conjonctures dont vous êtes environné.

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MADRID (le 12 Août). Le décret, relatif aux étrangers qui exercent des profeffions vagabondes, que le danger de la circulation des

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maximes françoifes, toutes deftructives de l'or dre civil & religieux, a obligé le gouvernement de faire publier, a été fuivi, quelques jours après, d'un autre concernant les domiciliés, qui a été jugé d'autant plus néceffaire, que c'est à l'efprit de fecte que la France doit tous les maux qui pefent fur elle. Les principales difpofitions. de ce décret font que les domiciliés étrangers devront être catholiques & prêter ferment de fidélité à la Religion & au fouverain devantles tribunaux, en renonçant à tout privilege étranger, ainfi qu'à toute relation, union & dependance du pays où ils font nés, promettant de ne point faire ufage de fa protection ni de celle de fes ambaffadeurs, miniftres ou confuls le tout fous peine de préfides galeres, ou d'expulfion abfolue d'Espagne, & de confifcation de tous leurs biens. Pour éviter toute fauffe interprétation concernant les étrangers fédentaires ou de paffage, qui prêteront le ferment requis, le confeil expédia le de ce mois, une circulaire aux différens tribunaux de juftice du royaume, pour leur intimer, qu'en vertu de la cédule royale & de la circulaire des 20 & 29 Juillet, fa majefté déclare que la renonciation à toute relation, liaifon & dépendance avec leur pays natal concerne feulement celles qui feroient relatives aux affaires politiques du gouvernement & dépendance civile, & non les affaires domeftiques & économiques de leurs biens & de leur commerce, ainfi que les relations avec leurs parens.

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S. M. vient de faire une promotion dans la

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